Depuis samedi, le président vénézuélien Nicolas Maduro affirme avoir été victime d’un "attentat". Accusant même la Colombie d’être derrière cette opération menée avec des drones chargés d’explosif. Ce dimanche soir, le pouvoir vénézuélien a annoncé six arrestations. Le point.
Samedi : l’attaque
Samedi, lors d’une parade militaire retransmise à la télévision, les Vénézuéliens ont pu voir Nicolas Maduro, interrompre son discours. "Abrite-toi, abrite-toi!", lance alors un membre de l’escorte présidentielle au chef de l’Etat, qui répond: "Allons à droite !".
Après quoi la caméra a montré plusieurs centaines de soldats en train de rompre soudainement les rangs et de se mettre à courir sur l’avenue où se déroulait l’événement, dans la confusion. La télévision d’Etat a ensuite coupé la retransmission.
Le gouvernement, qui a ciblé la Colombie, a aussi accusé "l’extrême droite", expression par laquelle il désigne l’opposition vénézuélienne, d’être impliquée dans cet "attentat".
Dimanche : six arrestations
Six "terroristes" accusés d’avoir voulu viser Nicolas Maduro ont été arrêtés, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur Nestor Reverol : "Nous avons jusqu’à présent six terroristes et tueurs à gages arrêtés, plusieurs véhicules saisis ; des perquisitions ont eu lieu dans divers hôtels de la capitale, où des preuves accablantes ont été découvertes".
"Les exécutants et les planificateurs (de l’attaque) à l’intérieur et à l’extérieur du pays ont été entièrement identifiés, d’autres arrestations ne sont pas exclues dans les prochaines heures", a-t-il ajouté.
Deux drones et du C4
L’attaque a été menée à l’aide de deux drones, chacun chargé d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire, capable, selon le ministre, de "faire des dégâts dans un rayon d’environ 50 mètres".
"L’un des aéronefs a survolé la tribune présidentielle afin d’y déclencher la charge explosive (…) mais un dispositif de brouillage a permis de désorienter le drone, ce qui fait que la charge a explosé hors du périmètre prévu", a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Le contrôle du second drone a été perdu et il a explosé contre un bâtiment situé non loin du lieu où se déroulait la parade militaire, selon des responsables.Sept militaires ont été blessés et hospitalisés à la suite de l’attaque, selon le ministre de la Communication Jorge Rodriguez.
Qui sont ces "terroristes" ?
Selon les informations données par Nestor Reverol, l’un des interpellés était visé par un mandat d’arrêt pour une attaque "terroriste" contre une base militaire à Valencia, à l’ouest de Caracas, menée par "une vingtaine de mercenaires" le 6 août 2017. Deux assaillants avaient été tués et huit capturés dont un ex-militaire. Dans une vidéo semble-t-il tournée dans la base de Valencia circulant sur les réseaux sociaux, un homme se présentant comme le capitaine Juan Caguaripan se disait "en rébellion légitime" contre "la tyrannie assassine de Nicolas Maduro".
L’armée reste fidèle à Maduro
Face à cet "attentat", l’armée a serré les rangs. Nous soutenons "de manière inconditionnelle et avec la plus grande loyauté notre commandant en chef", a souligné dimanche le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez, lors d’un discours télévisé, qualifiant l’incident de la veille de "tentative scandaleuse de magnicide".
Un contexte social tendu
L’incident est survenu dans un contexte social et politique particulièrement tendu. Au Venezuela, tous les voyants économiques sont au rouge vif depuis des années. L’inflation pourrait atteindre 1.000.000% fin 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI), alors que le PIB devrait s’effondrer de 18%.
Cet "attentat" intervient en outre le jour du premier anniversaire de la très contestée Assemblée constituante vénézuélienne qui a permis au gouvernement d’asseoir son pouvoir et de neutraliser l’opposition.
Cuba, la Russie et l’Iran soutiennent Maduro
Allié de Nicolas Maduro, Cuba a été un des premiers pays à réagir, exprimant son "entière solidarité" au président vénézuélien face à cette "tentative d’attentat". La Russie, l’Iran et la Turquie, également proches de Caracas, ont fermement condamné cette "tentative d’assassinat", selon Moscou. Les Européens sont restés silencieux ou prudents, comme Madrid, qui parle de "faits violents", et a réprouvé "tout type de violence à des fins politiques".
2 Commentaires
Anonyme
En Août, 2018 (22:10 PM)Anonyme
En Août, 2018 (00:42 AM)Participer à la Discussion