Depuis janvier, 150 incendies volontaires ou attaques contre des foyers de réfugiés ont été recensés en Allemagne. C’est presque autant qu’au cours de l’année 2014. Si ce phénomène de rejet est relatif - les Allemands se montrant plus choqués par les actes xénophobes que dans les années 1990 -, il intervient alors que le pays est confronté à un nouveau record de demandes d’asile : 400 000 sont attendues cette année. Et les communes d’accueil peinent à faire face.
L’accueil massif de demandeurs d’asile et de réfugiés en Allemagne provoque des réactions de rejet. Des manifestations hostiles ont été organisées contre des foyers d’accueil de demandeurs d’asile dans plusieurs régions et la police a dû protéger ces derniers, comme récemment à Freitag, près de Dresde, la ville de Saxe marquée par d'importantes manifestations xénophobes fin 2014 - début 2015.
Une montée de la xénophobie qui inquiète les Allemands
Plusieurs foyers, le plus souvent encore inoccupés, ont été endommagés par des incendies volontaires ces derniers mois. Des chiffres publiés mardi par le ministère allemand de l’Intérieur montrent une augmentation de ces violences, avec 150 cas recensés au premier semestre contre 170 pour toute l’année 2014. Ces attaques ont été fermement condamnées par une porte-parole d’Angela Merkel au début de la semaine.
Mais ces actes xénophobes vont aussi de pair avec le développement de nombreuses initiatives locales visant à venir en aide aux réfugiés, à faciliter leur accueil et leur prise en charge. Différents sondages soulignent également que, contrairement aux années 1990, lorsque le nombre de réfugiés venant vers l’Allemagne avait également été très important, les ressentiments au sein de la population ont diminué. Les deux tiers des personnes interrogées dans un récent sondage exprimaient leur inquiétude face à ces actes xénophobes.
Solutions improvisées pour gérer les arrivées
La République fédérale d’Allemagne avait enregistré il y a quelques années une sévère décrue du nombre de demandeurs d’asile, pour se fixer à 50 000 en 2005. Mais la courbe s’est inversée depuis. L’an dernier, 200 000 personnes ont déposé une demande d’asile. Elles devraient être plus de 400 000 cette année. Cet afflux pose de sérieux problèmes d’infrastructures aux communes, compétentes en la matière, qui manquent cruellement d’hébergements et doivent parfois improviser avec, par exemple, des tentes installées sur des parkings ou sur des installations sportives. Le Land de Berlin a même décidé d’ériger des villages provisoires de conteneurs pour faire face. Les problèmes financiers augmentent également, et l’Etat fédéral est venu en aide aux municipalités.
Si certains demandeurs d’asile venant de pays en guerre, comme la Syrie ou l’Irak, voient leur dossier presque systématiquement accepté, d’autres n’ont que des chances très réduites. Pour ces personnes - avant tout originaires des Balkans -, l’Allemagne a tenté de réagir en classant trois pays (la Serbie, la Macédoine et la Bosnie) parmi les pays jugés « sûrs » afin d’accélérer le traitement des dossiers. D’autres pays de cette région pourraient venir allonger cette liste.
Une répartition territoriale inégale
La Bavière, confrontée à l'arrivée constante de demandeurs d'asile, vient de proposer de créer sur son territoire deux centres d’accueil regroupant les personnes issues de ces pays pour permettre un traitement plus rapide de leurs dossiers et un éventuel rapatriement. Si les organisations de défense des demandeurs d’asile ont protesté, les responsables communaux ont approuvé, voyant dans cette solution un moyen de réduire leurs problèmes.
Les réfugiés sont répartis en Allemagne sur l’ensemble du territoire en fonction de la taille et du poids économiques des différentes régions. Le patron du Bade-Würtemberg, un écologiste pragmatique, a proposé que les régions confrontées à un dépeuplement et disposant de plus d’hébergements accueillent plus de réfugiés. Un message clairement adressé à la partie est de l’Allemagne. Mais les chiffres et les sondages montrent que le rejet des étrangers y est plus important qu’à l’ouest.
2 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2015 (08:25 AM)Je travaille dans une structure sociale d accueil des immigrés mineurs non accompagnés, mais sincérement je salue la disposition des populations locales qui nous entourent. En passant par les universités, les écoles, les clubs sportifs de quartier, tout le monde veut faire quelque chose pour faciliter l acceuil et l integration de ces jeunes dans la société allemande.
Also des brebis galeuses, il y en a partout!
Also allez voir ce qui se passe dans les autres coins de l´ hexagone et en premier lieu la France.
Anonyme
En Juillet, 2015 (09:51 AM)Participer à la Discussion