Des discussions d'une durée inédite entre talibans et Américains la semaine dernière à Doha ont relancé l'espoir d'un accord de paix qui mettrait fin à 17 ans de conflit. Si les deux parties ont fait état de progrès significatifs, les plus importants de ces neuf dernières années, quelques points d'achoppement subsistent. « Des discussions encourageantes », selon le Pentagone.
Après six jours de pourparlers, les talibans se sont engagés à faire le nécessaire pour empêcher que l'Afghanistan ne devienne une plate-forme du terrorisme international. En échange, les Etats-Unis s'engagent à retirer leurs troupes. On ignore pour l'instant le calendrier de retrait et les modalités pour aboutir à un cessez-le-feu.
Il reste désormais un obstacle majeur : persuader les talibans de discuter directement avec le gouvernement afghan. Ce que les insurgés ont toujours refusé. « Rien n’est decidé tant que tout n’est pas décidé », a resumé l'envoyé spécial américain Zalmay Khalilzad à l’issue des six jours de discussions à Doha avec les talibans qui se sont achevés dimanche. Un face à face entre les Etats-Unis et les insurgés sans la présence d’un représentant du gouvernement afghan qui est exclu de ces tractations depuis qu'elles ont commencé il y a trois mois environ.
Les talibans refusent de discuter avec le gouvernement afghan
Les talibans refusent catégoriquement de discuter avec les autorités afghanes qui les considèrent comme une marionnette aux mains des Etats-Unis, rapporte notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali. Les insurgés réclameraient l’instauration d’un gouvernement intérimaire auquel ils participeraient en échange d’un cessez-le-feu. Cette exigence est a l'origine d’une crispation du gouvernement afghan a huit mois du scrutin présidentiel.
En attendant des résultats concrets, Ashraf Ghani, le président afghan, a lancé ce lundi 28 janvier un nouvel appel à des pourparlers directs. « J'appelle les talibans (...) à montrer leur volonté afghane, à accepter l'exigence de paix des Afghans et à entamer des pourparlers sérieux avec le gouvernement afghan », a déclaré d'un ton solennel le président afghan dans un discours télévisé depuis le palais présidentiel à Kaboul.
Ashraf Ghani veut un plan pour la paix
« Nous voulons la paix, nous la voulons vite, mais nous la voulons avec un plan. Ce plan est très important parce que nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé, a-t-il déclaré. N'oublions pas que les victimes de cette guerre sont des Afghans et que le processus de paix doit aussi être mené par les Afghans », a souligné Ashraf Ghani.
Ashraf Ghani en a également profité pour évoquer aussi la question de la présence étrangère : « Aucun Afghan ne veut de forces étrangères dans son pays sur le long terme. Sur la base d'un plan ordonné, nous essayons de réduire ce nombre à zéro ».
De son côté, le Pentagone a qualifié les discussions de paix avec les talibans d'« encourageantes ». « Je dirais que la conclusion à en tirer, c'est que c'est encourageant », a déclaré le nouveau chef du Pentagone Patrick Shanahan à la presse, avant un entretien avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
1 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2019 (21:37 PM)Participer à la Discussion