L’avocat de la Maison Blanche a solennellement fait savoir que la présidence refusait de coopérer avec la Chambre des représentants dans l’enquête en cours dans le cadre de la procédure de destitution. Un refus signifié dans une lettre de huit pages adressé à la cheffe de la majorité à la Chambre Nancy Pelosi.
« Pour faire simple, vous tentez d'annuler les résultats de l'élection de 2016 et de priver les Américains du président qu'ils ont librement choisi », écrit l’avocat de la Maison Blanche. L’avocat n’évoque pas sur le fonds les faits reprochés au président, mais dénonce un vice de forme : il estime que sans vote préalable, la chambre n’a pas le droit de lancer une enquête. Ce que contestent les démocrates. Il conclut sa missive de huit pages par ces mots : « Afin de remplir ses devoirs envers le peuple américain, le président Trump et son administration ne peuvent participer à votre enquête partisane et inconstitutionnelle. » Conséquence de ce courrier, aucun membre de l’exécutif ne répondra aux convocations du Congrès, et les documents réclamés ne seront pas transmis.
Le courrier a été envoyé quelques heures après que l’exécutif a interdit à un diplomate de témoigner devant le Congrès. Une décision vivement dénoncée par Adam Schiff, le chef de la commission du renseignement à la chambre : « Nous considérons cette action comme une entrave au fonctionnement d'une branche égale au gouvernement. »
À l’instar de l’hôte de la Maison Blanche, les républicains dénoncent une procédure fantoche : « C’est un tribunal bidon, toute la procédure est une mascarade politique, un spectacle de clowns », tance Lee Zeldin, représentant de New York.
Les autres cartes des démocrates
« Le président considère qu’il est au-dessus des lois mais ce n’est pas ce que dit la Constitution », a réagi Adam Schiff après la parution de lettre de l’avocat de la Maison Blanche.
Ce courrier pourrait bien constituer un nouveau motif de destitution. Mais la procédure risque d’être ralentie. À défaut de se défendre sur le fonds, Donald Trump gagne du temps.
Les démocrates comptent malgré tout s'accrocher. Ils disposent déjà des déclarations de Donald Trump qui a ouvertement sollicité l’Ukraine et la Chine pour obtenir des informations sur son rival Joe Biden. Les enquêteurs pourront s’appuyer sur les témoignages de personnes extérieures à l’administration… Ils espèrent notamment entendre vendredi l'ancienne ambassadrice américaine à Kiev, Marie Yovanovitch, que Donald Trump a vivement critiquée lors de l’appel à son homologue ukrainien.
Les démocrates peuvent aussi organiser un vote pour donner à leur enquête la légitimité formelle exigée par la Maison Blanche. Quelle que soit l’option choisie, l’affrontement va se poursuivre entre le Congrès et l’exécutif.
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