Washington a annoncé, mercredi, son intention d'imposer d'ici 15 jours de nouvelles sanctions économiques à Moscou, après avoir déterminé son implication dans l'attaque à l'agent Novitchok, au Royaume-Uni, contre l'ex-agent Sergueï Skripal.
Les États-Unis ont établi que la Russie avait fait usage d'un agent innervant contre
l'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille, et ont décidé d'imposer des sanctions contre ce pays pour son rôle dans cette affaire, a annoncé mercredi 8 août le département d'État américain. Si le Congrès ne s'y oppose pas, ces sanctions entreront en vigueur autour du 22 août, précise le département d'État.
"Les États-Unis ont établi (...) que le gouvernement de la Fédération de Russie avait utilisé des armes chimiques ou biologiques en violation du droit international, ou avait utilisé des armes chimiques ou biologiques mortelles contre ses propres ressortissants", a déclaré mercredi 8 août, Heather Nauert, porte-parole du département d'État.
Sergueï Skripal, ancien agent double russe qui vit désormais en Angleterre, a été victime en mars d'une tentative d'empoisonnement au Novitchok, tout comme sa fille Ioulia, dans une ville du sud de l'Angleterre. L'un et l'autre s'en sont sortis, après des semaines d'hospitalisation.
L'attaque, qui a été imputée par les services de renseignement britanniques à la Russie, a fait deux autres victimes, hospitalisées le 30 juin après avoir été en contact elles aussi avec du Novitchok. Dawn Sturgess, une femme de 44 ans, n'a pas survécu ; Charlie Rowley, son compagnon âgé de 45 ans, s'est rétabli.
Dès mars, par solidarité avec les Britanniques, Washington avait expulsé 60 diplomates russes accusés d'être des "espions" et la Russie en a aussitôt fait autant. Les nouvelles sanctions envisagées, qui portent sur l'exportation de certains produits technologiques, comme des appareils ou de l'équipement électroniques, pourraient coûter "des centaines de millions de dollars" à l'économie russe, a indiqué un haut responsable américain ayant requis l'anonymat.
La Russie aura alors 90 jours pour déclarer qu'elle n'utilise plus d'armes chimiques ou biologiques, s'engager à ne plus le faire à l'avenir et permettre des inspections pour s'assurer de leur élimination, a-t-il ajouté. En cas de non respect de ces exigences, une deuxième salve de sanctions "draconiennes" serait décrétée, a poursuivi le haut responsable américain, notant qu'elles pourraient aller jusqu'à interdire les aéroports américains aux compagnies aériennes russes ou même suspendre les relations diplomatiques entre les deux pays.
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