L'Autorité palestinienne a vivement critiqué l'accord de normalisation, appelant à une réunion d'urgence de la Ligue arabe.
L'accord de normalisation entre Israël et les Émirats arabes unis, conclu jeudi, n'a pas tardé à faire réagir la communauté internationale, Palestine en pôle. Le chef de l'Autorité, Mahmoud Abbas, a immédiatement convoqué une réunion d'urgence de sa direction afin de décider de la marche à suivre. Quelques heures plus tard, un communiqué a été publié, étrillant cette décision. «Les dirigeants palestiniens rejettent ce que les Émirats arabes unis ont fait. Il s'agit d'une trahison de Jérusalem et de la cause palestinienne», a-t-elle évoqué. L'Autorité palestinienne a également appelé à une «réunion d'urgence» de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Avant d'annoncer le rappel de son ambassadeur aux Émirats arabes unis.
Le mouvement islamiste du Hamas a également vivement critiqué cet accord. Selon eux, cet accord «ne sert pas la cause palestinienne» et constitue un «chèque en blanc» pour la poursuite de «l'occupation» par l'État hébreu. Pire, cette normalisation est considérée «comme une continuation du déni des droits du peuple palestinien», a confié à l'AFP Hazem Qassem, porte-parole du mouvement, au pouvoir dans la bande de Gaza. «Honteux», s'est contenté de déclarer l'Iran, par le biais de son agence de presse, Tasnim.
Quant à la Jordanie, elle n'a ni salué, ni rejeté l'accord. Son chef de la diplomatie, Aymane Safadi, a affirmé que l'avenir de cette normalisation dépendrait des prochaines actions d'Israël, qui doit mettre un terme à «son entreprise illégale» d'occupation de territoires. Cette dernière mine les efforts de paix, ainsi qu'à «ses violations des droits des Palestiniens», a-t-il jugé.
«Étape historique»
Mais l'accord n'a pas fait que des mécontents. Joe Biden, pourtant rival démocrate de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche, s'est montré beau joueur, malgré l'implication du président américain dans ce rapprochement. «Israël et les Émirats arabes unis ont franchi une étape historique pour effacer les profondes divisions du Moyen-Orient», a-t-il réagi depuis son État du Delaware. Les mêmes mots utilisés par le Bahreïn, pour qui cette normalisation «contribuera au renforcement de la stabilité et de la paix dans la région». Ou par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. «J'apprécie les efforts des artisans de cet accord pour la prospérité et la stabilité de notre région», a félicité le chef d'État, dont le pays est signataire, également sous la tutelle de Washington, du premier traité de paix avec l'État hébreu en 1979.
Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, s'est lui aussi réjoui de cet accord entre «deux grands amis du Royaume-Uni». «À la fin, il n'y a pas de substitut pour des négociations directes entre les Palestiniens et Israël, seule solution pour parvenir à une solution à deux États et une paix durable», a-t-il toutefois rappelé. Dans le même esprit, l'ONU a dit espérer une reprise prochaine des négociations entre Israël et Palestine.
De son côté, la France s'est félicitée jeudi de l'accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis et de la «décision prise dans ce cadre» par l'Etat hébreu de «suspendre l'annexion de territoires palestiniens». «La décision, prise dans ce cadre par les autorités israéliennes, de suspendre l'annexion de territoires palestiniens est une étape positive, qui doit devenir une mesure définitive», a déclaré le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. «L'état d'esprit nouveau dont témoignent ces annonces doit désormais permettre la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de l'établissement de deux Etats dans le cadre du droit international et des paramètres agréés, qui est la seule option pour permettre une paix juste et durable dans la région», a-t-il ajouté.
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