« Les Etats-Unis et le Mexique sont les responsables de la situation à Tijuana », conclut Amnesty International dans un rapport qui condamne les heurts à la frontière entre les deux pays. Le rapport souligne que la politique de n'accepter les demandes d'asile qu'au compte-goutte est responsable de la tension qui règne à la frontière. Dimanche, la tentative de centaines de migrants désespérés d'escalader des barrières pour pénétrer aux Etats-Unis s'est soldée par des tirs de gaz lacrymogène. Ce mardi, la situation reste tendue à Tijuana.
Avec notre correspondante à Tijuana, Alix Hardy
L'ambiance est morose parmi les près de 5000 migrants bloqués à Tijuana : effrayés par la violence des événements de ce dimanche, certains ont même demandé leur rapatriement volontaire.
D'autres n'ont pas eu le choix : le Mexique a annoncé lundi que 98 migrants, qui selon le communiqué ont tenté de franchir « violemment » la frontière vers les Etats-Unis, allaient être expulsés vers leur pays d'origine.
La semaine dernière déjà, la police de Tijuana avait arrêté 34 migrants de la caravane, entraînant selon les médias locaux leur expulsion du pays.
Une politique de fermeté qui devrait apaiser un peu Donald Trump, qui exhortait encore dimanche dans un tweet le Mexique à renvoyer les migrants dans leur pays. « Faites-le en avion, en bus ou ce que vous voulez mais ils n'entreront PAS aux Etats-Unis » écrivait alors le président américain.
Selon plusieurs sources, les Etats-Unis et le prochain gouvernement mexicain, qui entre en fonction ce dimanche, seraient en grande discussion sur un nouveau plan migratoire. Il impliquerait que les demandeurs d'asile restent désormais bloqués au Mexique pendant l'examen de leur dossier au lieu d'attendre le verdict en sécurité sur le sol américain.
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