Ses consoeurs ainsi que les hommes de lettres ont rendu, samedi, un bel hommage à l’écrivain Aminata Sow Fall, pour son action dans le rayonnement de la littérature sénégalaise et africaine. C’était à l’occasion d’une rencontre, initiée à la Maison Mariama Ba de Gorée, dans le cadre du programme culturel du musée de la femme Henriette Bathily à Gorée.
« Aminata Sow Fall, aujourd’hui , c’est ton jour. Vous représentez toutes les femmes- écrivains sénégalaises présentes ou absentes ». Ces propos de la directrice fondatrice du Musée de la Femme Henriette Bathily, Annette Mbaye d’Erneville, démontrent la place qu’Aminata Sow Fall occupe dans la littérature féminine du Sénégal. Elle fait partie des premières femmes sénégalaises (ainsi qu’Annette Mbaye d’Erneville) à s’engager dans la littérature. Elle ne voulait pas devenir écrivain, mais elle a publié 8 romans. Le style et les thèmes de ses publications ont convaincu plus d’un. Elle est l’une des rares femmes dont les œuvres sont traduites en anglais et enseignées dans les établissements scolaires. Aminata Sow Fall a véhiculé depuis 1976, année de la publication de son premier livre « Le Revenant », une image vivante de la littérature sénégalaise. Cela lui a valu des distinctions et des décorations. Aminata Sow est Docteur Honoris Causa de Mount Holjoke College. Elle a reçu la décoration de Chevalier de l’Ordre du Mérite, Chevalier des Palmes Académiques, Chevalier de l’Ordre National du Lion pour ne citer que cela.
Après avoir lu et relu les œuvres d’Aminata Sow Fall, l’écrivain et éditeur Elie Charles Moreau est convaincu qu’Aminata Sow Fall a offert des livres de haute facture appréciés au-delà de nos frontières . Le directeur du Livre et de la Lecture, M. Samb, a décliné la place de la lecture et de la culture dans la construction d’une nouvelle image du continent noir. « Aminata Sow Fall mérite une profonde reconnaissance de la Nation. Elle a produit des livres de référence, alors même que la culture et l’éducation par le livre représentent aujourd’hui des voies pour la renaissance africaine », avance M. Samb.
Ouverture aux souffles du monde
La deuxième partie de cette journée de la femme écrivain a été marquée par la présentation du dernier livre d’Aminata, « Festins de la Détresse », par le professeur et critique littéraire Racine Senghor.
Ce dernier a d’abord tenu à souligner l’esprit d’ouverture qui est le propre des grands écrivains. « Aminata s’est enracinée dans nos valeurs traditionnelles et elle est aussi ouverte aux souffles du monde. Elle me rappelle Senghor, Hampaté Bâ, Cheikh Ahmidou Kane et tant d’autres écrivains. Elle a une parfaite connaissance de la civilisation de l’universel », note Racine Senghor. Il a parlé de l’ambiance de la cour familiale et a mis l’accent sur les personnages : le docteur Kantioli et Weurseuk qui ne cherchent qu’à tirer profit du malheur de leurs concitoyens. Si j’étais dans les secrets de Dieu, je dirais que ce Weurseuk-là ne se réveillera plus jamais. Aujourd’hui, il est devenu homme », lit-on à la page 122 du livre. Prenant la parole, Aminata Sow Fall a renvoyé la balle à la doyenne Annette Mbaye d’Erneville. Elle a remercié les femmes écrivains et le Musée de la Femme Henriette Bathily de Gorée qui a organisé cette journée. L’écrivain a donné des explications par rapport à son roman « le festin de la détresse » , indiquant que « la famille est primordiale chez moi. Je dois à ma famille une atmosphère de paix et sérénité où le sens du travail et du mérite fait partie du code d’honneur. Je rends grâce à Dieu. Je n’oublierai jamais ce que ma famille a fait pour moi », a souligné Aminata Sow Fall. Dans les conclusions de cette rencontre sur la culture , les hommes de lettres ont invité la nouvelle génération à s’inspirer d’Aminata Sow Fall.
0 Commentaires
Participer à la Discussion