Dakar, 7 août (APS) – Une militante de la promotion des langues nationales a invité mercredi à Dakar les éditeurs de presse à penser à des versions en langues locales de leurs journaux, estimant que cela peut ’’intéresser davantage’’ de lecteurs et ’’augmenter leur tirage’’.
‘’Un journal édité en français touche (à peu près) 10% de la population. La presse doit contribuer à la promotion des langues nationales. Les éditeurs de presse doivent penser à des tirages en langues nationales’’, a déclaré Arame Fall Diop.
Mme Diop participait à un panel organisé à la Maison de la Culture Douta Seck sur le thème ‘’problématique de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif sénégalais, enjeux, résultats acquis, obstacles et lignes d’action pour le futur’’, dans le cadre du 10-ème anniversaire du journal en pulaar et wolof, Lasli/Njëlbéen.
‘’Un tirage de 20.000 exemplaires, estime Mme Diop, est insignifiant dans un pays de 11 millions d’habitants comme le Sénégal. Les éditeurs de presse doivent s’acheminer vers les quotidiens en langues nationales pour avoir des tirages beaucoup plus conséquents.’’
Pour sa part, Ala Kane, fonctionnaire à la retraite, s’est montré nostalgique de la version en langues nationales dans les pages de certains journaux sénégalais, il y a quelques années.
Mme Diop a aussi déploré l’insuffisance du volume horaire consacré à la formation des enseignants devant initier les écoliers aux langues nationales dans le cadre d’un programme en cours d’exécution depuis 2002.
‘’Quinze jours de formation, ça ne suffit pas pour aborder les problèmes de méthodologie d’enseignement des langues nationales. C’est une formation de longue durée qu’il faudrait pour ces enseignants. Il faudrait que les manuels soient prêts avant l’ouverture des classes’’, a-t-elle suggéré.
‘’L’enseignement des langues nationales ne doit pas être une béquille pour le français, mais un moyen de sauvegarde de notre patrimoine et de conquête de la science’’, a-t-elle estimé.
0 Commentaires
Participer à la Discussion