Mapenda Seck, alias «Baax Yaye » qui nous a rendu visite à l’Obs s’est prêté volontiers à nos questions. Il revient dans cet entretien sur sa carrière, son ménage avec ses deux femmes Ramatoulaye et Fatou Gueuweul et sur les derniers instants qu’il a passés avec sa mère avant son rappel à Dieu.
On ne vous sent pas trop au Sénégal comparé aux autres artistes qui se produisent tout le temps à Dakar. A quoi est due votre absence de la scène musicale sénégalaise ?
Je voyage beaucoup. J’ai plus de contacts à l’étranger qu’au Sénégal. Je ne suis pas trop fixé dans les boîtes de nuit. Quand je suis au Sénégal, j’en profite pour satisfaire mes fans. Mais il est temps que je diminue le rythme de mes déplacements à l’étranger pour rester et jouer au Sénégal.
Comment vous vivez cette deuxième relation avec Fatou Gueweul, sur le plan purement musical ?
On le vit normalement. Le ménage, c’est le ménage. Le travail, c’est le travail. Elle a son groupe. J’ai mon groupe. Quelqu’un qui a besoin de nous, il peut nous engager. Si elle a des engagements, elle les fait. Si j’en ai aussi, je les fais. Et puis on se retrouve à la maison.
Puisque vous avez uni vos cœurs, est-ce qu’on peut s’attendre un jour à ce que vous unissiez vos deux groupes ?
Avant notre mariage, j’avais mon groupe que je gérais bien. Et elle aussi avait son groupe qu’elle gérait bien. Comme nous sommes mari et femme, dans ce cas tout ce qu’on aura c’est la famille qui en bénéficie.
Dans ce cas, qui sera le chef d’orchestre ? Le chef de famille ou la femme ?
La femme ne sera jamais chef d’orchestre. Il ne faut même pas y penser (rires). L’épouse doit toujours être derrière son époux (Kilifa).
Et la galanterie dans tout cela ?
Ce n’est pas une question de galanterie. Car si ton épouse prend le devant, on risque de te qualifier d’homme faible.
Votre musique capte plus les femmes que les jeunes. Qu’est-ce que vous comptez faire pour changer la tendance ?
C’est Dieu qui l’a fait. Chaque personne à son étoile. Il y a des gens qui sont plus aimés par des femmes, d’autres plus par des hommes. Mais je pense que je suis aimé par les femmes et par les hommes.
Vous avez peut-être une étoile qui brille, c’est certainement cela qui a ébloui la chanteuse Fatou Gueuweul. Et finalement elle est tombée dans votre poche ?
Waaw, waaw, waaw. Mon mariage avec Fatou, cela relève de la volonté divine. C’est Dieu qui décide de l’union d’un homme et d’une femme. Vous pouvez aimer une personne et sortir avec elle pendant 10 ans, 20 ans, mais vous ne vous mariez par la suite. Par contre deux personnes peuvent sortir ensemble pendent deux semaines et se marier. C’est Dieu qui décide de tout.
Visiblement votre mariage avec Fatou Gueuweul vous a fait du bien ?
C’est comme dans tous les mariages. Avec Fatou, avec Ramatoulaye, ma première femme, chacune me gère de son côté. Et puis voilà.
Mais Fatou Gueuweul quand même semble avoir un plus que l’autre, elle vous surnomme « Baxx Yaye » (l’homme à la mère exemplaire). Pourquoi, elle vous appelle ainsi ?
(Rires) ! C’est vrai que ma mère était une femme exemplaire. Peut-être c’est ce qui lui fait dire cela, elle-même ne sait pas. Vraiment ma mère était une bonne mère jusqu’à sa mort. (Il baisse les yeux !).
D’ailleurs dans votre dernier album il y a une chanson que vous avez dédiée à votre mère où vous expliquez les dernières paroles que vous avez reçues avant sa mort. Est-ce que vous pouvez revenir sur ces moments forts émouvants ?
Ma mère était ma confidente, mon amie, mon marabout. On était très proches. J’étais un de ses enfants les plus choyés. Quand elle est tombée malade, comme je le dis dans la chanson, j’étais consterné ! D’ailleurs il y a des détails que je n’ai pas racontés dans la chanson. J’étais tout le temps à ses côtés, elle me disait beaucoup de choses.
Comme quoi ?
Ah çà je ne peux le dire.
Ok !
Alors quand elle est tombée malade, il y a des partenaires établis en Espagne qui m’ont contacté pour une tournée. Je leur disais que ma mère était malade, je ne pouvais pas venir. Un jour, j’étais à l’hôpital, les gars m’ont appelé. En ce moment ma mère qui dormait s’était réveillée entre temps. Elle suivait nos conversations. Après elle m’a dit qu’elle a entendu tout ce que je disais avec les gars. Et qu’il faut que je parte. Si je ne pars pas, elle va se fâcher contre moi. L’essentiel est que si je pars que je fasse mon boulot et que je respecte mes engagements. Et qu’à mon retour, elle sera guérie. Je lui ai dit que je veux qu’elle soit guérie d’abord. Après elle a appelé la mère d’Assane Ndiaye (qui est sa petite sœur) et une de mes sœurs qui s’appelle Nafi Mbaye pour leur demander de me parler.
Après ?
Après j’ai quitté ici un vendredi soir. J’ai raté mon vol à l’aéroport. J’ai appelé mes partenaires qui m’ont payé un autre billet sur-le-champ. Le voyage était très dur avec beaucoup d’escales. Je suis arrivé le dimanche. Dans l’après-midi quand j’ai appelé au Sénégal, je suis tombée sur une de mes sœurs qui se nomme Mbayang. Quand elle a su que c’est moi qui appelais, elle a jeté le téléphone. J’entendais du bruit. Sûrement les gens ont vu sa réaction. Et c’est Thione qui a pris le téléphone. On s’est salués. Je lui ai demandé ce qui se passe. Il m’a dit : « Il faut être croyant et très fort. La mère est partie ! ». On l’a emmenée à Touba. Il faut continuer ton travail. Finalement, j’ai interrompu ma tournée, je suis rentré au Sénégal.
C’est Thione qui vous a informé ?
Oui, c’est Thione qui m’a informé.
Comment sont vos rapports ?
Super ! C’est mon grand frère. Il m’a appris beaucoup de choses.
1 Commentaires
Kine Diop
En Décembre, 2010 (17:07 PM)Participer à la Discussion