Jean-Pierre Chrétien qui a piloté la rédaction de l’ouvrage, indexe en effet une série de préjugés nés de l’ignorance de l’état de la recherche sur l’histoire et l’anthropologie en Afrique. Une méconnaissance qui transparaît bien dans la phrase dans la formule : "l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire". Pour Jean-Pierre Chrétien, "en lisant le discours présidentiel, les chercheurs qui depuis un demi-siècle ont consacré leur vie à travailler sur ce continent se sont demandé à quoi ils avaient servi". Et de décortiquer les mécanismes à la fois sociaux, philosophiques qui font que, malgré des préjugés tenaces surtout dans certains cercles en Europe, "les Africains ont été des acteurs essentiels de leur Histoire".
Jean-François Bayart, directeur de recherche au Cnrs indexe l’"ignorance" de Nicolas Sarkozy en ce qui concerne l’Afrique et pointe du doigt le manquement à la promesse, du président en campagne, d’en finir avec « la Françafrique », alors qu’Ibrahima Thioub Professeur, Histoire moderne et contemporaine met l’accent sur « les clichés et formules à l’emporte-pièce » du discours de Dakar. Pour Achille Mbembe, le continent noir est le lieu de tous les fantasmes. Qui avance aussi comme explication, la mentalité coloniale qui habite une certaine élite européenne.
Le chercheur Pierre Boilley, historien, spécialiste de l’Afrique Professeur d’Histoire de l’Afrique contemporaine (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) s’explique pour sa part "le mythe de l’Afrique sans Histoire" par "la très faible représentation du continent dans l’enseignement en France".
A lire : ("L’Afrique de Sarkozy - Un déni d’histoire", dirigé par Jean-Pierre Chrétien, 203 pages, éditions Khartala)
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