Le Café des Arts Douta Seck a abrité, dans la soirée du vendredi 19 dernier, la projection du film «Fratricide au Burkina, Sankara et la françafrique» de Didier Mauro et Thuy-Tiên Ho. Un documentaire qui réclame un peu plus d'une vingtaine d'année après l'assassinat de Thomas Sankara, «la vérité, la justice pour sa mémoire, et pour sa famille».
Dans le cadre de son programme artistique «Café des Arts», qui s'inscrit dans l'optique de promouvoir au mieux toutes les formes d'expression artistique, allant de la musique au théâtre en passant par le cinéma ; sans oublier, bien évidemment, la poésie ou encore le conte, La Maison de la Culture Douta Seck a présenté dans la soirée du vendredi 19 dernier, le film «Fratricide au Burkina, Thomas Sankara et la françafrique». Un documentaire des cinéastes, Didier Mauro et Thuy-Tiên Ho.
Projeté dans le cadre pittoresque du restaurant Café des Arts, ce film d'une cinquantaine de minutes, réalisé en 2006, réclame, un peu plus d'une vingtaine d'année après l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, «la vérité, la justice, pour sa mémoire et pour sa famille».
Visionné par des habitués dudit espace, le documentaire «Fratricide au Burkina, Thomas Sankara et la françafrique» aura permis d'éclaircir davantage la lanterne des spectateurs, sur la mort du jeune capitaine de trente huit ans, abattu en octobre 1987 avec douze de ses proches, par un commando. En effet, en regardant le film, on comprend mieux les intentions de ces meurtriers du premier président du Burkina Faso : «écarter ce capitaine devenu gênant». C'est qu'auparavant, dix semaines plus tôt précisément, lors d'un discours à Bobo Dioulasso, le Président Sankara évoquait les «errements de la révolution qui a transformé la Haute Volta en Burkina Faso», révolution qu'il a déclenchée, du reste, avec entre autres, son frère adoptif Blaise Compaoré. Evoquant également «le rythme effréné des réformes et les injustices perpétrées à l'égard de ceux que l'on a qualifiés de contre-révolutionnaires», fustigeant «les excès des Comités de Défense de la Révolution, admettant que des erreurs avaient été commises, le jeune capitaine Thomas Sankara venait alors de reconnaître qu'il fallait procéder à une «rectification». Ce qui va le perdre. Car pour ses détracteurs - son frère adoptif en premier - Blaise Compaoré notamment, Thomas dérangeait et il fallait tout bonnement le liquider. Ainsi, la rivalité qui l'opposait à son «frère d'armes» a eu raison de lui. Et le premier Président du Burkina Faso tomba sous les balles des partisans de son vrai faux ami ; qui lui succéda, d'ailleurs.
A ce jour, la famille de Thomas Sankara, à laquelle la Commission des Droits de l'Homme a donné raison, continue de réclamer justice. Elle n'attend pas d'argent. «Elle veut justice, vérité et condamnation, un vrai jugement devant une cour… ».
Après la projection de ce film, du reste poignant, les cinéphiles de cette soirée ont eu droit au concert du chanteur Las et de sa formation musicale «Convergence». Une manière de mêler l'utile à l'agréable.
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