Saint-Louis, 9 nov (APS) - L’écrivain Alioune Badara Bèye a déclaré, lundi à Saint-Louis, que ’’plus une œuvre est censurée plus elle est promue’’, s’appuyant sur son propre cas, la ’’censure’’ de sa pièce de théâtre ‘’Demain la fin du monde’’, après une diffusion à la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) et sur Canal France international.
M. Bèye participait à un panel organisé par l’Association des écrivains du Sénégal dont il est le président, dans le cadre la célébration de la Journée internationale de l’écrivain africain étalée sur une semaine.
‘’Demain la fin du monde’’ est une œuvre qui raconte l’histoire d’un président qui, à l’annonce par un devin de la fin du monde dans les 24 h, offre le pouvoir à son opposition pour lui permettre de goûter à ses délices. Mais il finit par avoir des regrets la prédiction étant fausse.
Cette pièce a été une fois adaptée et projetée à la télévision nationale et sur CFI, mais depuis lors elle est victime de censure, selon l’auteur qui se réjouit qu’à l’extérieur cette œuvre continue d’avoir un succès. La preuve est qu’il a té même réédité après une première édition de 5000 exemplaires.
Il estime qu’une autre attitude plus conciliante devait être adoptée pour l’œuvre littéraire qui n’a rien à voir avec la vie de l’auteur.
‘’Personne ne peut censurer une œuvre littéraire’’, a déclaré M. Bèye plaidant pour une liberté dans ce domaine pour permettre à tous les talents de s’exprimer.
Il a abordé plusieurs autres sujets comme la nécessité de réhabiliter le Grand Prix pour les lettres signalant qu’une note a été faite dans ce sens au président de la République qui est ’’dans de bonnes disposition pour ce faire’’.
Il a donné l’exemple tunisien où les autorités ont accordé ’’beaucoup de facilités’’ pour impulser le développement littéraire comme celui d’acquérir 5000 exemplaires de toute œuvre éditée.
Alioune Badara Bèye a aussi manifesté son souhait de voir le Centre culturel Abdel Kader Fall de Saint-Louis réhabilité, et souhaité une plus grande décentralisation de l’activité culturelle.
Cette manifestation en pleine semaine de l’écrivain africain est à voir dans ce sens, selon le président de l’AES qui demande à ses paires de voir d’autres moyens de valoriser leur travail par l’adaptation au cinéma ou au théâtre.
La manifestation est dédiée au Saint-Louisien Amadou Mapathé Diagne (1886-1976), premier auteur africain de langue française.
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