Mettre fin aux idées arrêtées selon lesquelles les diplômés en langue arabe ne sont bons que pour servir dans l’enseignement. C’est ce qui a poussé Mamadou Youri Sall, professeur d’informatique et chercheur en modélisation mathématiques et informatique à l’université Gaston Berger de Saint Louis, à prendre la plume pour rédiger Al Azhar d’Egypte, l’autre institution d’enseignement des Sénégalais. Edité en Egypte, en avril 2009, le livre est écrit en français et en arabe sur 123 pages dans chaque langue. Ayant obtenu son bac dans une école égyptienne, le mathématicien s’est dit ‘révolté’ par l’usage que les autorités politiques sénégalaises font des ressources humaines issues des universités arabes.
Présenté, hier, à l’Ucad II, par Amadou Tidiane Diallo, chef du département de la langue et de la culture arabe à l’université de Dakar, comme ‘une étude inédite’, le livre fait état des ‘statistiques des Sénégalais ayant étudiés à Al Azhar de 1961 à 2005’.
Selon Amadou Tidiane Diallo, l’ouvrage ‘incite à initier un débat sur l’enseignement de la langue arabe au Sénégal’. Il ajoute que ‘la langue arabe est très mal connue au Sénégal. Elle est considérée comme une langue théorique, sacrée parce que liée à l’Islam’.Selon lui, à la fin de leurs études ‘les Sénégalais ayant fait des études dans les universités égyptiennes sont orientés vers l’enseignement’. S’indignant de cet état de fait, les différents intervenants ont donné des exemples concrets de scientifiques issus de ces universités arabes dont l’auteur du livre à l’honneur. Abondant dans le même sens, Babacar Samb, ancien ambassadeur du Sénégal en Egypte, explique : ‘Avant les arabisants n’étaient même pas considérés comme instruits.’ Pourtant, ajoute-t-il, ‘l’arabe est la seule langue étrangère enseignée à l’école primaire’. L’Union des Sénégalais diplômés d’universités et écoles égyptiennes en présence de Mostafa Khamis, troisième secrétaire de l’ambassade de l’Egypte, a organisé la cérémonie de présentation du livre Al Azhar d’Egypte, l’autre institution d’enseignement des Sénégalais. Son auteur, Amadou Youri Sall, est également directeur de l’insertion et des relations avec les entreprises de l’université de Saint Louis.
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