En cette Année Senghor, l’ancien président de la République du Sénégal, Abdou Diouf ne manque aucune occasion pour rendre hommage à son père spirituel, Léopold Sédar Senghor. Hier, au salon du livre qu’il a ouvert en compagnie du ministre de la culture et de la communication de la France, il n’a pas raté l’occasion. Pour le secrétaire général de la Francophonie, le message du poète président est tellement actuel que personne ne peut parler de l’unité et de l’équilibre du monde sans faire référence à Senghor. Et le ministre français de la culture et de la communication en a profité pour qualifier Senghor comme étant un immense homme politique, un grand humaniste.
(Correspondance permanente à Paris) - «Aujourd’hui, personne ne peut évoquer l’unité ou l’équilibre du monde sans dire que c’est Senghor qui avait pensé telle chose ou telle autre chose, qui avait dit telle chose ou telle chose». C’est en ces termes que l’ancien président de la République et actuel secrétaire général de l’organisation de la francophonie, Abdou Diouf a tenu à rendre hommage au premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, à l’occasion de l’ouverture officielle, hier, du salon du livre. Devant une foule qui a envahi le salon d’honneur de la francophonie, Abdou Diouf a souligné que Senghor était un «visionnaire» et que son message est «plus actuel que jamais, il est plus actuel qu’hier». «A l’époque, quand il parlait de dialogue des cultures, de diversité culturelle, d’identité, de civilisation universelle, tout le monde disait qu’il était un utopiste», a-t-il rappelé.
Avant d’ajouter : «Maintenant tout le monde, pour faire face à cette mondialisation débridée, est obligé de convoquer la pensée de Senghor. Son message est plus actuel que jamais parce que c’est un message d’universalité, de tolérance, de respect et de dialogue entre les cultures», renchérit le successeur du président poète. A en croire Abdou Diouf, Senghor disait lui-même, qu’il avait «l’habitude d’avoir raison vingt ou trente ans très tôt».
Devant la foule venue nombreuse, le secrétaire général de l’Organisation de la francophonie n’a pas pu s’empêcher d’exprimer ses sentiments. «Je suis très fier et honoré de voir tout ce rassemblement autour du français, des valeurs francophones et de Léopold Sédar Senghor qui a été le principal père fondateur de la francophonie». Pour lui, l’œuvre du défunt président est «totalement reconnue».
A sa suite, le ministre français de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres a tenu à rendre hommage à Senghor. «C’est un immense homme politique que les Français aiment beaucoup, vis-à-vis duquel ils ont un grand respect». A titre personnel, le ministre français dira qu’il y a une «dimension affective particulière» entre lui et le prédécesseur de Diouf à la tête du Sénégal. «Parce qu’il (Senghor) a été dans ma ville à Tours où il a été enseignant», insiste-t-il. Avant d’ajouter : «C’est un homme politique, un immense intellectuel, un très grand humaniste que nous n’oublions pas».
Après ces mots, M. de Vabres a évoqué les valeurs de la francophonie. «Ce sont des valeurs dont le monde a besoin aujourd’hui, c’est le respect des identités, des cultures, des racines, l’ouverture sur l’autre». Pour lui, «l’humanisme du XXIe siècle, c’est la francophonie».
La francophonie a installé dans le salon du livre un pavillon de 800m aménagé autour d'un «arbre à palabres». Au sein du Pavillon, une maison Senghor accueille l'hommage rendu par la Francophonie à l'un de ses pères fondateurs dans le cadre de l'Année Senghor. Cet arbre à palabres est symbolisé par un gros baobab qui fait partie des armoiries de la République du Sénégal. Un clin d’œil fait à Senghor qui a créé les insignes de la République.
Le salon accueille également un grand nombre de rencontres avec des écrivains et des professionnels du livre, des conférences, des débats, des animations musicales, auxquelles participeront quarante écrivains de différents pays francophones invités pour l'occasion.
Ainsi le 17 mars, les invités traiteront différents thèmes dont : Ecritures francophones : une langue, plusieurs écritures ; le 18 mars : Diversité culturelle et francophonie ; le 19 mars : Francophonie au féminin ; le 20 mars : Exils et identités ; le 21 mars : Poésie ; le 22 mars : Enfances.
Le Salon du Livre attend 165 000 visiteurs ordinaires et 18 150 visiteurs professionnels de l'édition. Ce sont 1 200 maisons d'édition dont 300 étrangères qui prennent part au salon pour 500 stands sur 50 000 m2 d'exposition. Les secteurs représentés sont l’art, la bande dessinée, le droit, l’édition en région, la jeunesse, la littérature étrangère, la littérature française, les métiers du livre, les sciences, le théâtre…
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