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Tambacounda : les vertus multiformes de l’arbre revisitées lors d’un panel

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Tambacounda : les vertus multiformes de l’arbre revisitées lors d’un panel

Tambacounda, 11 fév (APS) - Les vertus de l’arbre aux points de vue islamique, médicinal et environnemental, ont été revisitées, mardi, par des panélistes, lors d’une rencontre inscrite dans les activités marquant le lancement de la seconde phase du projet "Une maison, un arbre", initié par le Cercle des amis de Tambacounda, en collaboration avec le Centre d’énergie solaire, d’hygiène et de formation professionnelle (CESHFP).

Organisé au deuxième jour des activités marquant le démarrage de la deuxième phase du ce projet, lesquelles se poursuivent jusqu’à jeudi, ce panel a enregistré la participation d’élèves en classe de CM1, d’enseignants, d’imams, entre autres.

Comme la première phase exécutée en 2013, la deuxième phase de ce projet lancée officiellement lundi pour trois ans, vise à planter 1.000 arbres, en collaboration avec 200 élèves de 10 écoles de la commune, en plus du lycée Mame Cheikh Mbaye (LMCM ) et de la case des tout-petits de Saré-Guilèle, a précisé le président du Cercle des amis de Tambacounda, Abdoukarim Sané.

Prenant la parole, l’imam Malick Wilane de la mosquée de Saré Guilèle, a souligné l’importance que l’islam accorde à la plantation d’arbres, citant un hadith du prophète selon lequel tout musulman qui plante un arbre, se verra inscrire à compte une aumône pour toute personne qui en mangera ou tout être vivant qui en profitera d’une manière ou d’une autre.

L’arbre figure aussi au nombre des œuvres de charité perpétuelles qui valent à leurs auteurs des rétributions, même après leur mort, a-t-il ajouté. Le religieux a aussi souligné d’autres avantages des arbres comme l’augmentation de la pluviométrie, l’atténuation des incendies.

‘’Il ne peut y avoir de civilisation sans arbres, à moins qu’elle soit très précaire’’, a poursuivi l’imam Wilane, qui a en outre un impact sur la qualité de vie, avec son bois servant à la confection de meubles. 

Les arbres sont aussi une source d’alimentation pour le bétail, tout comme ils sont utilisés dans la médecine traditionnelle, ou dans l’économie, avec la vente de fruits, qui implique toute une chaîne d’acteurs, du propriétaire de l’arbre au revendeur, en passant par le commerçant et le transporteur.

L’imam a aussi évoqué l’importance des espaces verts et autres jardins publics qui sont ‘’très prisés dans d’autres pays, mais malheureusement négligés chez nous’’, relevant l’effet bénéfique que ces cadres peuvent avoir sur le cerveau de l’enfant en apprentissage.

‘’Notre avenir dépend de la protection des arbres’’, a poursuivi Malick Wilane, qui a jugé judicieuse l’implication des enfants dans les activités visant à faire connaître l’importance de l’arbre pour les amener à s’engager dans sa protection.

A sa suite, Dame Fall, président de l’Association régionale des tradipraticiens, a souligné que tous les éléments entrant dans la fabrication des médicaments de la médecine moderne, proviennent des plantes. ‘’Nos ancêtres se sont toujours soignés avec des plantes, a-t-il dit. Le toubab, c'est à son arrivée qu’il a tenté de la dévaloriser à nos yeux, dans sa volonté de nous inculquer sa civilisation’’.

Pour lui, cette entreprise de diabolisation de la médecine traditionnelle continue aujourd’hui encore, et utilise des techniques plus subtiles, consistant tout en admettant l’existence de principes actifs dans les plantes, à dire que les tradipraticiens ignorent les dosages requis.

Dame Fall a cité toute une panoplie de maladies, allant de la diarrhée au diabète, en passant par les hémorroïdes, le tétanos, etc., qui se soignent par des décoctions et autres préparations à base de racines, d’écorces, de feuilles, de fleurs de fruits, d’amandes ou de sève de plantes locales.

‘’Toutes les plantes soignent, Dieu ne crée jamais une chose inutile’’, a dit le tradipraticien, indiquant que toutes les maladies aussi se soignent, même si la médecine moderne affirme le contraire. Au vu de tous ces usages des plantes, il a souhaité que le projet soit plus ambitieux en disant ‘’une personne, un arbre’’.

S’inscrivant dans le même sillage que M. Fall, le proviseur du LMCM, Mbaye Ndiaye a affirmé : ‘’C'est le blanc qui nous a distanciés de l’arbre qui faisait partie de nous’’, dans son entreprise d’acculturation. Les méfaits de cette distanciation se ressentent aujourd’hui, à travers le peu d’importance que les populations accordent à l’environnement, a-t-il regretté, avec toute la pollution que cela engendre. 

‘’Sans végétaux, l’humain ne peut survivre’’, a noté dans sa communication, le lieutenant Pape Diogomaye Ndiaye, adjoint à l’inspecteur des eaux et forêts de Tambacounda. Il a relevé que dans l’Afrique traditionnelle, toutes les questions de la société étaient traitées sous l’arbre à palabres qui faisait office d’assemblée nationale. 

‘’Le jour, au cours de la photosynthèse, tous les végétaux, qu’ils soient ligneux (arbres, arbustes) ou herbacés (vivaces, annuelles, bulbes, gazon, etc.), absorbent du gaz carbonique et rejettent de l’oxygène’’, a-t-il dit. ‘’En moyenne, deux arbres matures produisent suffisamment d’oxygène pour une famille de quatre personnes’’, a-t-il ajouté, citant une étude de l’université du Québec. 

Il a noté que ‘’les arbres sont (…) d’excellents alliés dans la lutte au réchauffement climatique’’, à travers leur absorption de la pollution atmosphérique et l’amélioration de la qualité de l’air. 

Par leurs feuilles, les végétaux absorbent des polluants gazeux comme les composés organiques volatiles (COV), l’ozone, l’oxyde d’azote, le dioxyde de soufre, etc. Les feuilles fixent aussi les poussières, les cendres, le pollen et de nombreuses autres particules, a poursuivi le lieutenant Ndiaye. ‘’Par exemple, un seul arbre peut soutirer plus de 7 000 particules de poussière d’un litre d’air’’, a-t-il dit. 

Par l’amélioration de la qualité de l’air, les arbres contribuent à diminuer les problèmes de santé, tout comme ils ‘’contribuent à abaisser la température ambiante, en augmentant le taux d’humidité relative de l’air’’ par leur évaporation.

Les végétaux ont un important rôle à jouer dans la préservation et l’amélioration de la qualité de l’eau, ainsi que dans la lutte contre l’érosion des sols, a relevé le responsable, qui n’a pas omis d’évoquer son rôle dans la protection et l’accroissement de la diversité biologique.









ADI/ASG



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