Les déchets ne doivent plus être considérés uniquement comme des ordures. C’est ce qui motive l’organisation d’une caravane de sensibilisation sur la gestion et la valorisation des déchets des produits halieutiques. Une activité qui entre dans le cadre du projet Gestion intégrée des zones côtières (Malika, Saint-Louis, Joal et Diogué, en Casamance) et sera déroulé à partir d’aujourd’hui.
« Les déchets, quels qu’ils soient, ne devraient plus être considérés comme de simples ordures à jeter. Ils doivent être vus, sur le plan économique, comme des valeurs résiduelles ». Ces propos renseignant sur les enjeux importants autour des déchets sont de Maryline Diara, directrice de l’Environnement. Elle s’exprimait jeudi dernier, lors d’une conférence de presse, en prélude au lancement de la caravane de sensibilisation sur la gestion et la valorisation des déchets halieutiques. Une initiative qui s’inscrit dans un programme plus vaste, puisqu’elle marque le démarrage du projet de Gestion intégrée des zones côtières (Gizc) financé par l’Union européenne à hauteur de 4 millions d’euros, environ 2.6 milliards FCfa et mise en œuvre par la Direction de l’environnement et des établissements classés (Deec), en collaboration avec Enda Energie et Wetlands International.
A travers une approche intégrative et multidisciplinaire, ce projet contribuera, à long terme, à l’amélioration des conditions de salubrité du littoral, favorisera l’intercommunalité, pour une meilleure gestion des déchets, et encouragera la mise en place de communautés de pratiques, pour plus de synergie dans les actions. Les organisateurs ont indiqué que cette caravane « relève d’une vision stratégique pour une grande mobilisation sociale, dans la perspective d’une meilleure prise en charge des zones côtières, au vu des potentialités en termes de ressources naturelles et des niches d’activités socioéconomiques qu’elles recèlent ». Au-delà de la formation, de la sensibilisation sur la gestion des déchets, des actions concrètes sont prévues sur le terrain. Il s’agit, par exemple, de la restauration d’écosystèmes côtiers, notamment dans la zone du Gandiolais et de Somone, à travers des activités de reboisement.
L’amélioration du conditionnement et du traitement des déchets halieutiques, la rénovation de certains quais de pêche, en particulier celui Bargny, la mise en réseau des îles de la Casamance, etc., en font également partie.Plus de 50 % des établissements humains au bord du littoral Ces activités qui démarrent par les sites pilotes de Saint-Louis, Dakar, Mbour et Diogué ont été définies de concert avec les populations concernées. Ces dernières, selon le coordonnateur du projet, Etienne Baijot, ont pu donner leur avis sur les actions à mener. « Souvent, les populations ne sont pas au courant des actions menées pour apporter des solutions à leurs problèmes.
Nous avons privilégié une approche participative en les impliquant de manière à faire ressortir les problèmes qu’elles rencontrent avant d’identifier les projets qui peuvent les résoudre », a-t-il expliqué. Pour Mme Diara, ce projet peut permettre d’atténuer les agressions que subit le littoral qui, en tant que zone résidentielle et économique, accueille, d’après le directeur d’Enda Energie, Sécou Sarr, plus de 50 % des établissements humains. « Du coup, il fait face à diverses agressions : occupation anarchique, accaparement des espaces littoraux par des acteurs économiques, extraction frauduleuse du sable marin, primauté des logiques individuelles au détriment des approches collectives dans certains aménagements et d’ouvrages de protection, etc. », a-t-il regretté.
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