Le littoral ouest africain est exposé aux conséquences du changement climatique. Face à cette situation de plus en plus inquiétante, l’introduction de l’éducation environnementale dans les curricula scolaires semble une approche pertinente pour éveiller les consciences et transmettre les outils qui permettront aux enfants et futurs adultes de devenir de véritables « citoyens du littoral » en particulier et de l’environnement en général. C’est tout l’intérêt du Programme régional d’éducation environnementale (Pree) élaboré, depuis 2008, par le Programme régional de conservation marine et côtière (Prcm) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn).
D’ailleurs, sa deuxième phase a été lancée hier. Regroupant les sept pays membres de la Commission sous-régionale de la pêche, à savoir la Mauritanie, la Guinée-Bissau, la Guinée, la Gambie, le Cap-Vert, le Mali et le Sénégal, ce programme a pour objectif de préparer les jeunes à devenir des acteurs conscients des enjeux socioculturels et environnementaux du littoral. Lors de l’atelier de lancement national rehaussé par la présence du ministre de l’Education de la Guinée-Bissau, Dr Odete Costa Semedo, le chef de projet de l’Uicn de ce pays a souligné toute la pertinence d’intégrer l’éducation environnementale dans les curricula scolaires des Etats concernés et qui partagent le même écosystème. « Nous avons besoin de synergie, de complémentarité et d’un planning pour faire face aux différents défis qui nous interpellent et ont pour noms : changement climatique, pêche illégale, urbanisation sur la côte, dégradation des mangroves.
De ce point de vue, nous estimons que l’école est l’endroit le mieux indiqué pour fabriquer une nouvelle conscience écologique afin de défendre ce que nos ancêtres nous ont légué », a argué Nelson Gomez Dias. Cette deuxième phase du Pree va s’inscrire dans la continuité de la première, notamment en termes de plaidoyer et d’appui des efforts des ministères de l’Education des sept pays bénéficiaires pour intégrer l’éducation environnementale dans les curricula scolaires. Au Sénégal, l’on semble avoir déjà pris toute la mesure des enjeux liés à l’éducation environnementale car, selon Joseph-Pierre Ndiaye, directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale, cette question est bien prise en compte aussi bien dans le Paquet que dans le Pse.
Le ministre de l’Education de la Guinée-Bissau, Dr Odete Costa Semedo, dont le pays est considéré comme champion dans l’éducation environnementale et qui coordonne ce programme, est d’avis que la sensibilisation et l’éducation sont les meilleures armes pour faire face au phénomène de la dégradation de l’environnement. « La maîtrise de l’avenir passe par la sensibilisation et l’outillage des jeunes à l’école. C’est le meilleur endroit pour les préparer tant sur le plan personnel que collectif, et aussi à être conscients des enjeux environnementaux », a-t-elle soutenu.
2 Commentaires
Mounos
En Décembre, 2014 (20:37 PM)Bien que l'ensemble de la communauté scientifique se soit mis d'accord depuis les années 1980 sur le fait que c'est une météorite qui a entraîné la disparition des dinosaures, quelques spécialistes persistent à chercher une cause supplémentaire dans des éruptions volcaniques de très grande ampleur qui ont eu lieu avant et après l'impact.
Méchant Volcan
Publié le 19 Décembre 2014
Atlantico : Une étude publiée dans la revue américaine Science par Blair Schoene, géologue à l'université de Princeton, met en avant le rôle d'une succession massive d'éruptions volcaniques ayant eu lieu avant et après l'impact de l'astéroïde qui a, de l'avis de l'ensemble de la communauté scientifique, conduit à l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années. Dans quelle mesure ces éruptions, qui auraient duré 750 000 ans en tout, ont-elles précipité la disparition des dinosaures ?
Eric Buffetaut : L'idée suivant laquelle le volcanisme intense du Deccan, en Inde, aurait précipité la disparition des dinosaures n'est pas neuve.
Elle a été proposée dès les années 1980. Les éruptions en question sont indiscutables, il s'agit d'un phénomène de grande ampleur. Comme le confirment ces nouvelles datations, elles ont commencé un certain temps (750 000 ans) avant la disparition des dinosaures, et ont continué après. La grande difficulté de l'hypothèse selon laquelle elles auraient été la cause principale de l'extinction des dinosaures est qu'on ne voit pas exactement via quel processus ces éruptions auraient provoqué cette disparition. On parle le plus souvent de l'injection de masses considérables de gaz dans l'atmosphère, ce qui aurait pu modifier le climat, mais en soi cela n'explique pas la grande extinction survenue à la fin du Crétacé. Qui plus est, il y a un décalage chronologique entre le début des éruptions et la fin des dinosaures. En revanche l'impact météoritique a eu lieu exactement au moment où se sont produites les disparitions d'espèces (dinosaures et aussi beaucoup d'autres animaux).
Quel effet ces volcans ont-ils pu avoir sur le climat ? Celui-ci a-t-il pu être refroidi, ou au contraire, réchauffé ?
C'est difficile à dire, et c'est aussi une des faiblesses de l'hypothèse. Si on pense surtout au CO2 et autres gaz à effet de serre, on peut envisager un réchauffement. Si en revanche on pense plutôt à des composés du soufre, on peut envisager un refroidissement. Mais quoi qu'il en soit les données géochimiques et paléontologiques sur les climats de la fin du Crétacé n'indiquent pas de changements climatiques de grande ampleur ou de grande durée. Il est certain par exemple qu'il n'y a pas eu de période glaciaire à cette époque. Donc il est très difficile de modéliser l'influence possible de ces éruptions sur le climat, et encore plus de concevoir comment ces éventuels effets auraient provoqué la disparition de très nombreuses espèces.
Que ces éruptions aient eu un effet ou non, l'astéroïde aurait-il eu de toute façon les conséquences que l'on connaît ?
La question est de savoir si le monde vivant a pu éventuellement être affecté par les éruptions, "affaibli" en quelque sorte, ce qui aurait rendu les effets de l'impact météoritique (qui est aujourd'hui un fait avéré) plus sévères. A priori ce n'est pas impossible, mais comment au juste les écosystèmes seraient-ils devenus plus vulnérables ? Qui plus est, les études précises réalisées depuis déjà pas mal d'années sur la composition des faunes de dinosaures dans la dernière partie du Crétacé ne révèlent pas un déclin graduel. On constate une extinction brutale au moment de l'impact météoritique, sans signes avant-coureurs. On peut donc penser que l'impact à lui tout seul a très bien pu provoquer les extinctions, sans contribution significative du volcanisme. En science, il est généralement préférable de privilégier les hypothèses simples, tant qu'elles ne sont pas réfutées par des faits précis. Dans le cas de la fin des dinosaures, l'impact est à mon avis une explication suffisante.
A l'appui de la thèse volcanique, selon Blair Schoene, viennent d'autres extinctions massives, qui elles ont été causées par des éruptions. Quelles sont ces extinctions précédentes ?
Il s'agit principalement de la très grande extinction de la limite Permien-Trias, il y a environ 250 millions d'années, qui aurait éliminé près de 90% des espèces vivantes. On a supposé que sa cause principale résidait dans les effets sur l'environnement de vastes éruptions volcaniques survenues en Sibérie.
Cette thèse a beaucoup de partisans. Toutefois, l'extinction en masse de la fin du Permien n'est pas encore aussi bien connue que celle de la fin du Crétacé, il reste encore beaucoup à faire. Et on ne peut pas généraliser trop vite: ce n'est pas parce qu'une extinction en masse a été causée par le volcanisme que toutes l'ont été. Cela vaut aussi pour les impacts météoritiques, ils n'expliquent pas forcément toutes les grandes extinctions.
Comment expliquez-vous que certains chercheurs tiennent tant à "rajouter" une cause à l'extinction des dinosaures ?
Je pense que cela tient en partie à une certaine répugnance à accepter qu'un événement extra-terrestre ait pu avoir de tels effets sur le monde vivant. Avec les volcans, on a une cause plus "terre à terre". Beaucoup de géologues ont réagi de façon très négative lorsque l'hypothèse de l'impact a été proposée en 1980, cela allait à l'encontre de tout ce qu'on leur avait appris, et notamment que les catastrophes n'avaient pas leur place dans l'histoire de la Terre et des êtres vivants. Avec le volcanisme, on reste dans le domaine de la géologie classique, on ne va pas chercher des causes dans l'espace. Pour beaucoup de géologues encore de nos jours, cela reste plus satisfaisant pour l'esprit. Mais en ce qui concerne la fin des dinosaures, c'est sans doute un combat d'arrière-garde. La majorité des paléontologues semble aujourd'hui avoir accepté l'hypothèse météoritique, mais il demeure des réfractaires.
Cata
En Décembre, 2014 (17:01 PM)Participer à la Discussion