La société nationale d’électricité sous les feux de la critique, son Directeur général parle. Avare en interviews, Pape Dieng, réputé sans langue de bois, fait le tour de l’actualité… électrique : Le rappel à l’ordre du président de la République, les mesures prises pour une bonne continuité de service pendant la période de chaleur, les grincements de dents des prestataires, les frictions avec les délégués du personnel… L’homme qui réfute l’étiquette de «va-t-en guerre» peut cependant se targuer d’états financiers reluisants depuis qu’il est à la barre. Séance d’explications…
Vous revenez de Maputo où vous venez de signer une convention de financement avec la Banque islamique de développement, en marge de ses assemblées générales annuelles. De quoi s’agit-il réellement?
Effectivement, il s’agit d’un financement islamique de type Mourabaha accordé par Itfc, l’International islamic trade finance corporation, le département chargé du commerce international de la Banque islamique de développement, destiné au financement du poste combustible à des conditions très favorables comparativement à un financement dit de type classique.
Pour rappel, la dette de Senelec à l’égard de la Sar a atteint par moment 60 milliards. Aujourd’hui, avant même la signature de cette convention avec Itfc, la dette échue s’élève à 7 milliards.
Cependant pour mieux sécuriser l’approvisionnement en combustible, nous avons négocié et obtenu avec la garantie de l’Etat, la mise en place de cette ligne de crédit de 60 millions de dollars, soit environ 35 milliards de FCfa renouvelables et uniquement dédiée au paiement du combustible, ce qui sécurise de manière définitive ce poste de charge surtout pendant les périodes de fortes consommations.
Votre périple vous a aussi mené en Inde, dans quel cadre s’est effectuée cette mission ?
Nous avons été en Inde pour rencontrer la société «Kalpatalu» qui s’intéresse à la réalisation de la ligne haute tension Tambacounda-Kolda-Ziguinchor. Nous avons rencontré également Eximbank India qui a mis à la disposition du gouvernement un financement pour le secteur de l électricité.
On a noté, depuis quelques jours, un retour des délestages. Qu est-ce qui explique leur persistance alors que théoriquement, il n’y a pas déficit de production d après votre société ?
En effet, il n’y a pas de déficit de production contrairement à ce qu’on note actuellement dans la quasi-totalité des pays de la Cedeao. Ce que vous constatez ces derniers jours, coïncidant avec le début de la période de chaleur, résulte essentiellement de pannes sur nos réseaux de distribution. Nous avons d’abord connu la panne du 30 mai 2015 qui avait pour cause la combinaison de nuages de poussière avec une humidité exceptionnelle sur les lignes aériennes très haute tension. Nous avons ainsi immédiatement procédé au nettoyage de toutes les lignes et de tous les postes. La situation est à présent maîtrisée. Nous avons, en sus, engagé la procédure d’acquisition en urgence d’un camion d’une valeur de 500 millions, pouvant assurer le lavage sous tension (sans interruption de service) des postes et lignes afin de prévenir ce type d’incident.
Nous avons connu par la suite plusieurs défauts sur le réseau de distribution de Dakar du fait de la très forte croissance de la demande et des agressions externes. Des moyens additionnels sont actuellement déployés pour réduire la durée de réparation de ces pannes. Toutes les actions requises sont mises en oeuvre pour atténuer la gêne occasionnée par ces coupures à la population à qui nous présentons nos excuses.
Pourquoi la Senelec a-t-elle du mal à communiquer et à tenir informées les populations des éventuelles coupures ?
La Senelec communique régulièrement avec la clientèle sur les interruptions de service comme le lui impose la loi. Cette communication est faite au moins 48 heures à l’avance pour les interruptions programmées pour travaux d entretien et de raccordement à travers les radios et la presse écrite. Lorsqu’il s’agit d’une interruption aléatoire, Senelec informe la clientèle dès que les premières investigations permettent d’en déterminer l’origine et d’estimer la durée de réparation.
La difficulté réside dans la complexité du métier de l’électricité. Lorsque nous essayons de fournir les raisons techniques de certaines coupures, il n’est pas évident qu on soit toujours compris. Notre ambition est de réduire au maximum les interruptions de service.
La semaine dernière, le Président Macky Sall a demandé au Dg de la Senelec et à celui de la Sde de prendre leurs responsabilités. N est-ce pas une sorte d avertissement, pour ne pas dire une sorte de rappel à l ordre ?
Le Président a raison parce qu’il veut que l’électricité soit disponible pour tous, à tout instant avec la meilleure qualité de service possible. Nous nous y efforçons chaque jour. L’électricité est au coeur du développement économique de tout pays ; le gouvernement actuel porte fortement le secteur de l’énergie à travers la compensation et le financement d’investissements substantiels dans la production et le transport de l’énergie. Nous sommes dans une phase de transition, et mettons tous les moyens en oeuvre pour une réalisation rapide de notre programme d’investissement.
Le ramadan arrive avec les vacances et la période de forte chaleur. Les Sénégalais peuvent-ils espérer les passer sans que les coupures d électricité ne soient leur lot quotidien avec tous les désagréments que cela induit ?
Nous rassurons nos clients que toutes les dispositions sont prises comme l’année dernière pour garantir une bonne continuité de service pendant la période de forte consommation qui s’étend de juillet à octobre. Notre demande de pointe se situe actuellement à près de 500 MW et nous arrivons à la satisfaire. En sus, nous venons de mettre en service 28 autres MW le lundi 8 juin 2015 et deux autres tranches respectivement de 28 et 20 MW seront mis en service avant la fin du mois de juillet. Au total nous disposerons d’une puissance additionnelle de 76 MW (15% de la pointe actuelle) pour faire face à la croissance de la demande.
Quand est-ce que pensez-vous arriver à votre objectif d’avoir une qualité de service qui ne dépasse pas 60 heures de coupure durant l’année ?
La qualité de service s’est beaucoup améliorée depuis trois ans. Le nombre d’heures de coupures moyen qui était de 900 heures en 2011 est passé à moins de 100 heures depuis 2012. Au 8 juin 2015, nous étions à 33h 15mn de coupure ; nous sommes donc dans l’objectif de 60h de coupure dans l’année. Avec la mise en service des centrales et les travaux d’amélioration du réseau, nous devrons nous situer dès l’année prochaine dans les 46h de coupure. Nous n’allons pas nous arrêter là parce que nous allons commencer, dès 2017, à effectuer des travaux sous tension pour réduire encore les temps de coupures avec un objectif de 12 heures, comme les pays industrialisés, en 2019.
Mais le propre de l électricité est que les normes ne savent traiter que ce qu on peut mesurer avec exactitude ou définir avec précision. Les éléments utilisés par les distributeurs pour mesurer la qualité de service sont le nombre de coupures et la durée des coupures, mais les clients introduisent des éléments qui ne sont pas encore mesurables par les sociétés d’électricité c est-à-dire la gêne occasionnée lors de la coupure et la perception des clients. Par exemple lors d un combat de lutte, au moment ou débute le combat, 5 mn de coupure qui privent quelques clients de regarder le combat en direct détériorent l image de marque de Senelec auprès de ces clients alors que si une coupure de même durée avait lieu un dimanche à la même heure sans combat de lutte ni match de football, elle serait passée inaperçue.
Où en est-vous avec les travaux sur les centrales en construction pour disposer de suffisamment de capacités afin de répondre à la demande ?
Trois centrales sont actuellement en cours de construction : La centrale à charbon de Sendou I pour une puissance de 125 MW, la centrale de Tobène Power pour une puissance de 70 MW et la centrale de Contour Global pour une puissance de 53 MW. Les travaux de fondations pour les équipements principaux de ces centrales sont terminés pour l’essentiel.
Pour la centrale de Tobène Power les alternateurs et les moteurs sont arrivés au niveau du port de Dakar et sont en train d’être acheminés vers le site de la centrale. C’est le transport de ces équipements hors gabarits qui a nécessité la modification des ponts piétons avec un budget de 923 millions de F Cfa mobilisé par le ministère de l’Energie et du développement des énergies renouvelables et Senelec et dont les travaux de réalisation sont faits sous la supervision d’Ageroute. La mise en service prévisionnelle de la centrale de Tobène Power sans la partie vapeur est fixée à la fin de l’année 2015.
Pour la centrale de Contour Global, les moteurs sont prévus à mi-juin à Dakar et le transfert des équipements hors gabarits est prévu de mi-juin à fin juillet 2015. La mise en service de la centrale est prévue entre mars et avril 2016. C’est donc un total de 123 MW qui est attendu d’ici à la fin du premier trimestre 2016. Ces centrales Tobène Power et Contour Global, mises en place dans le cadre du Plan Sénégal émergent, dans sa composante énergie, vont concourir à la satisfaction de la demande à l’horizon 2016. Elles prennent en compte la diversification des sources primaires de combustibles puisque toutes les deux centrales ont la particularité de fonctionner au fuel lourd ou au gaz naturel. Ces centrales sont également économiques en termes de consommation puisqu’elles fonctionnement en cycle combiné avec la récupération des gaz pour alimenter une turbine à vapeur.
Le projet de la Centrale IPP 125 MW Sendou 1 est entré en phase construction depuis le 07 novembre 2013 pour 24 mois de travaux suite au premier décaissement opéré par les bailleurs de fonds. Une partie du matériel est sur site et le restant du matériel est prêt à être expédié. Les travaux de fondation de génie civil pour les équipements principaux sont déjà terminés. Le deuxième décaissement des bailleurs annoncé en juillet 2014 tarde cependant à être effectif suite à un différend entre les sponsors Nykomb Synergetic et AFG. Des solutions pour régler ce différend sont en cours avec les actionnaires et les prêteurs, mais il faut s’attendre à un retard pour l’arrivée de cette centrale.
Deux autres Centrales utilisant du charbon sont en cours de développement, la centrale Africa Energy pour une puissance de 300 MW à Mboro et la centrale Jindal pour une puissance de 350 MW à Kayar. Nous avons également en développement plusieurs centrales photovoltaïques et une centrale éolienne de 150 MW.
La centrale à charbon de Sendou est fortement décriée par les défenseurs de l environnement. Pourquoi le choix du charbon réputé nocif sur l environnement ?
Le choix du charbon se justifie pour plusieurs raisons : Il fallait sortir de la dépendance du fuel lourd qui grevait les charges de Senelec et se tourner vers une solution économiquement viable pour l’entreprise. Hormis le nucléaire et l’hydraulique, la technologie charbon est à ce jour la plus compétitive en termes de coûts de production. Il s’y ajoute que les réserves de charbon sont estimées aujourd’hui à environ 150 ans contrairement au pétrole où les estimations sont de l’ordre de 40 ans.
Il faut aussi dire que les impacts environnementaux sont de plus en plus maîtrisés et les déchets peuvent être utilisés comme intrants de production de briques, de ciment, de travaux routiers, etc. La réglementation fixe les taux de polluants tolérables en termes de rejets atmosphériques et eaux usées. Et de ce point de vue, ce projet est soumis au Code de l’environnement, pour ce qui est relatif aux rejets des eaux usées, et aux directives et aux recommandations de la Banque mondiale en ce qui concerne les rejets atmosphériques. Toujours sur la question environnementale et sociale du projet, nous signalons également qu’un protocole est signé entre CES et la Direction de l’environnement et des établissements classées , avec Senelec comme garant pour le respect et la prise en compte des aspects liés à l’environnement du projet notamment à travers le Plan de gestion environnementale et sociale (Pges). Dans ce cadre, une remise de matériel pour le suivi environnemental a été faite par le promoteur le 16 décembre 2014.
La question environnementale et les impacts sociaux sont certes une question importante pour les bailleurs, mais ils le sont encore plus pour l’Etat du Sénégal qui ne ménage aucun effort à travers ses démembrements pour une prise en charge adéquate de tous les problèmes attachés à ces aspects et liés au projet.
Parlons des finances de l’entreprise qui ont été restaurées. En trois ans le parc clientèle, mais aussi les ventes ont augmenté de 25%. Pouvez-vous revenir sur ces hausses?
Ces hausses peuvent être expliquées par plusieurs raisons. D’abord, la reprise de l’activité économique et de la croissance au Sénégal. D’ailleurs nous venons de vivre un mois de mai exceptionnel avec une croissance de 13% sur la production d’énergie entre mai 2014 et mai 2015 et 10% sur la puissance alors que le contrat de performance nous fixait 8,5% sur l énergie. Cette croissance est constatée également sur les ventes. L’orientation du gouvernement du Sénégal en matière de développement économique et social attire de plus en plus d’investisseurs qui créent des emplois qui stimulent la croissance. Ainsi, le nombre de clients est passé de 902 447 en 2011 à 1 050 000 en 2014, soit 150 000 nouveaux ménages raccordés à l’électricité, soit une croissance de 16%.
La Production est passée de 2 560 gigawattheures en 2011 à 3 227 gigawattheures en 2014, soit une croissance de 26% en trois ans. Les ventes, quant à elles, sont passées de 240 milliards de francs en 2011 à 301 milliards en 2014, soit une croissance de 25% en trois ans, tout en maintenant les tarifs à leur niveau de 2011.
Pour ce qui concerne la restauration des finances de l’entreprise, c’est une exigence même de l’Etat avec qui nous avons signé un contrat de performance. Parmi les leviers de la relance et de la restructuration du secteur de l’énergie, il fallait, au-delà de la sécurisation de l’approvisionnement en combustible, de la modernisation du réseau et du système de comptage, restaurer les finances de l’entreprise pour mieux assainir le secteur. Nous avons pu restaurer les finances de l’entreprise en sécurisant l’approvisionnement en combustibles, en réhabilitant nos centrales, en limitant la location de groupes et en adoptant également une gestion rigoureuse en interne, avec l’appui du personnel. C’est en partie cela qui nous a permis d’obtenir ces résultats.
Je peux même vous dire que les résultats positifs de 3 milliards de l’exercice clos de 2014 audités viennent, en effet, confirmer la bonne tendance des finances de l’entreprise malgré une baisse de la compensation tarifaire pour gel des tarifs versée par l’Etat. La compensation tarifaire qui est passé de 123 milliards en 2012 à 77 milliards en 2014 et qui sera certainement aux environs de 35 à 40 milliards cette année. Nos fournisseurs sont également payés à bonne date dont on peut en citer les principaux que sont la Sar, Kounoune Power, Eskom Manantali, Aggreko, APR, Wartsila.
Quel est le secret de cette embellie financière ?
Nous avons procédé à une restructuration financière de Senelec caractérisée par un renforcement des capitaux propres, l’amélioration de la trésorerie par l’assainissement des actifs circulants et le reprofilage de la dette rétrocédée et bancaire. Aussi, nous avons procédé à une gestion budgétaire rigoureuse. La renégociation de contrats importants tels que le contrat GTI, qui a abouti à la suspension des frais de capacités, a été une source d’économie considérable pour l’entreprise.
A cela, il faut ajouter le fait que nous avons une meilleure disponibilité de notre parc de production de base permettant ainsi de produire de l’énergie au moindre coût ; ce sont tous ces facteurs qui ont conduit à ces résultats. Il faut noter par ailleurs que Senelec n’enregistre plus de pertes de résultat depuis deux ans. Enfin, il faut signaler également un regain de confiance de la part de nos partenaires financiers qui accompagnent Senelec sans réserve dans tous ses projets d’investissement.
Pourquoi cette bonne santé financière contraste-t-elle mal avec la qualité de service de la société ?
La qualité de service même lorsqu’elle est bonne peut être altérée par un évènement exogène remettant en cause la perception des populations sur les acquis. A titre d’illustration, le temps de coupure cumulé sur 2015, jusqu a la fin du mois de mai, était aux environs de 30 h ; avec l’incident survenu le 30 mai 2015, cela donne l’impression d’une très mauvaise qualité de service.
A Titre de comparaison, faisant référence au tableau publié dans le dernier numéro 2838 du 31 mai au 6 juin 2015 de Jeune Afrique, nous avons la deuxième meilleure qualité de service (6 heures de coupures par mois chez nous) après la Côte d’Ivoire (3,3 heures par mois) et devant l’Algérie (6,3 heures), le Tchad (142 heures) et le Nigeria (256 heures).
Sur le plan social, on entend beaucoup protester les prestataires de services. Au-delà des justifications de votre décision, est-ce qu’il y a possibilité de dialogue entre les deux parties ?
Senelec s’est toujours inscrite dans une dynamique de dialogue ; mais ce dialogue doit se faire dans des conditions avec des aspects réalistes et réalisables. Senelec travaille avec du personnel permanent bien identifié par des matricules, connus à l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale. Elle travaille également, comme toutes les entreprises, avec du personnel temporaire et des prestataires de service, payés à la tâche pour des métiers saisonniers ou des activités externalisées. Ici nous sommes en face d’un groupe de prestataires - dont le nombre de 600 avancé nous pose déjà des problèmes parce que nous ne collaborons pas avec autant de personnes -, qui réclament leur recrutement immédiat par Senelec pour y avoir servi selon eux pendant plusieurs années.
Ces prestataires, après avoir porté leur réclamation au niveau de l inspection du travail, ont refusé de signer le procès-verbal de non-conciliation, ils ont ensuite déposé un préavis de grève et porté l’affaire devant les tribunaux. Senelec attend la décision de ces instances et a pris toutes les dispositions pour la poursuite normale de ses activités, les prestataires se sont rendu compte que malgré leur grève, la relève s’effectue normalement depuis 2 mois. Aujourd hui ils se présentent comme des travailleurs licenciés alors que pendant longtemps leur communication était axée sur les risques encourus par Senelec, parce que sans eux, pas de relève donc pas de facture, pas d’encaissement, pas d argent pour acheter le combustible et les centrales vont s arrêter. Il n’en est finalement rien.
Pourtant pour mieux formaliser la collaboration avec les prestataires, Senelec leur a demandé de se constituer en GIE ou sociétés et certains l ont accepté. L’exigence faite par ces prestataires d’être recrutés tous, par Senelec n’est pas une demande réalisable. Senelec a connu une période de crise aiguë marquée notamment par des délestages qui ont conduit aux émeutes de l’électricité en 2011; une augmentation de la subvention annuelle de l’Etat sur l’électricité qui a atteint un niveau record de 123 milliards en 2012 ; des retards de paiement des fournisseurs qui ont atteint des délais de plus de 9 mois.
Ainsi, pour sortir de cette crise, Senelec, avec l’appui de l’Etat et des bailleurs, a entrepris des mesures de redressement qui se sont déclinées par la signature d’un contrat de performance avec l’Etat qui limite les recrutements à 100 agents par année dont 80 pour remplacer les départs à la retraite et 20 pour les autres déperditions et stipule le gel des effectifs à leur niveau de 2012 ainsi que la maîtrise de la masse salariale.
Dans ce contexte économique difficile, Senelec a engagé des solutions innovantes pour maîtriser ses charges tout en améliorant la qualité de service par la modernisation de l’outil de production par l’introduction du mix énergétique, le passage des compteurs électromécaniques aux compteurs numériques c est-à-dire compteurs intelligents télé relevés et l’introduction des compteurs prépaiement (Woyofal) à grande échelle en vue de supprimer les activités de relève des compteurs. Pour toutes ces raisons, Senelec ne peut se permettre de recruter 600 personnes effectuant des tâches appelées à disparaître.
Néanmoins, dans le cadre du recrutement des 100 personnes qui lui sont autorisées, Senelec organisera des concours ouverts à tous les Sénégalais remplissant les critères définis, en particulier et prioritairement les prestataires qui, disent-ils de par leur expérience acquise dans l’entreprise, devraient privilégiés. Ce sont des jeunes sénégalais qu’on aimerait bien aider dans la limite des disponibilités de la Senelec.
Par ailleurs, le bureau de la Cnts a été reçu respectivement par le ministre de l’Energie et moi-même pour discuter de cette affaire. Dans cet esprit, nos portes leur sont toujours ouvertes.
Le collège des délégués du personnel doit tenir une assemblée générale dans quelques jours. Mais déjà ils posent un certain nombre de doléances dans un communiqué diffusé la semaine dernière. Ne craignez-vous pas pour le climat social au sein de l’entreprise?
Je voudrai apporter une précision avant de répondre à votre question parce que j ai entendu une déléguée du personnel lors d une émission dans une télévision dire que c’est sur injonction des autorités que j ai reçu le collège des délégués. Cette déclaration est une contrevérité. Les faits se sont passes ainsi : certains délégués ont présenté des revendications non satisfaites par la Direction générale, ils ont saisi l inspection du travail. Nous leur avons signifié que leurs revendications sont satisfaites dans la plateforme de la Convergence syndicale des travailleurs de la Senelec (Csts), ils ont constitué un collectif avec 4 délégués qui ont signé leur plateforme et un autre collectif avec 4 délégués s est également constitué, tous les 2 demandaient à être reçus. Le Directeur des ressources humaines, le Comite de direction et M. Mademba Sock m ont demandé de recevoir non pas les collectifs séparément, mais le collège des délégués. J ai reçu le collège des délégués du personnel. Ils ont demandé une augmentation généralisée des salaires de 15%, je leur ai fait comprendre que je ne peux pas effectuer une dépense en dehors du budget voté par le Conseil d administration, on était convenu de faire une simulation pour voir si cela tenait dans le budget.
Après les simulations, on s est rendu compte que l augmentation n était pas possible, comme certains parmi eux avaient annoncé la nouvelle en faisant référence aux 10% accordés lors de la rencontre avec la Csts. Ils veulent pousser à la radicalisation. Sur ce point, je demande à certains délégués de revenir à la raison et aux travailleurs de ne pas mener un combat qui n est pas le leur parce que le renouvellement des instances du Sutelec est derrière nous et Mademba Sock est l interlocuteur de la Direction générale. D ailleurs je dois le rencontrer à son retour de Genève. Que celui ou celle qui veut mener un combat contre Sock le fasse à visage découvert, mais n utilise pas le collège des délégués.
Aujourd’hui, quels sont vos rapports avec le personnel et ses représentants, les syndicats notamment?
Nous avons au niveau de l’entreprise cinq syndicats : le Sutelec affilié à l’Unsas, le Syntes affilié à la Cnts, l’Unsep, le Satel et le Sycas. Toutes ces organisations syndicales étaient regroupées au sein d’une structure dénommée Convergence syndicale des travailleurs de la Senelec, communément appelée Csts. Il importe de souligner que cette structure répondait à un besoin des organisations syndicales de constituer un interlocuteur unique pour l’expression et la défense de la demande de l’ensemble des travailleurs de Senelec. Cette démarche unitaire a reçu certes la bénédiction de la Direction générale, car elle permet d’instaurer au sein de l’entreprise un dialogue social permanent.
C’est pourquoi j’ai estimé et j’estime que la Csts est un bon cadre de concertation et je me suis employé, en conséquence, à engager avec toutes ses composantes des discussions franches et fructueuses autour de la demande sociale qui m’a été présentée à travers une plateforme revendicative.
En tenant compte des possibilités réelles de l’entreprise, j’ai donné une suite favorable à certaines demandes dont la satisfaction ne remettait pas en cause l’équilibre financier que nous avons atteint grâce à un effort soutenu de tous les travailleurs. C’est l’occasion de reconnaître le sens élevé de la responsabilité des dirigeants des organisations syndicales regroupées au sein de la Csts ; ils ont eu une lecture intelligente et lucide de la situation que traverse l’entreprise pour parvenir avec la Direction générale à un consensus qui n’obère pas nos ressources, mais préserve l’outil de travail. Cependant je souligne que lors du dernier congrès du Sutelec, le syndicat majoritaire, des difficultés ont été notées, à la suite desquelles la composition de deux bureaux nous a été notifiée. Pour rester équidistante des uns et des autres et dans le but de maintenir l’élan de concertation au sein de la Csts, la Direction générale de la Senelec a saisi le ministère du Travail pour la conduite à tenir. Dans sa réponse, le ministère du Travail nous a conseillé de poursuivre les concertations déjà engagées avec l’autorité syndicale qui détient le récépissé, en attendant le dénouement de cette crise au sein du syndicat majoritaire. C’est sur cette base que j’ai entrepris de poursuivre avec M. Mademba Sock, Secrétaire général du Sutelec et Président de la Csts, ce dialogue social fructueux au sein de cette instance.
Pape Dieng est-il un va-t-en guerre comme le décrivent certains syndicalistes? DG
Il est difficile de parler de soi-même, mais je ne suis pas un va-t-en guerre. Je n aime pas les conflits ! Je préfère être en bons termes avec tout le monde. Par contre, je suis un homme de convictions qui s assume. Les difficultés rencontrées avec certains délégués du personnel ne sont pas apparues avec l arrivée de Papa Dieng à la tête de Senelec. Mes prédécesseurs avaient connu plus de difficultés avec les mêmes personnes qui se croient investies d une mission. Personnellement je ne tolèrerai pas qu on installe le désordre ou l anarchie dans l entreprise. Nous sommes arrivés à certains résultats dans le redressement de Senelec, il ne sera plus question de retourner à la situation qui a failli mener vers le dépôt de bilan
Pape Dieng arbore aussi une casquette politique. Depuis quand êtes-vous dedans ?
Je suis entré tard en politique précisément en 1996 au Parti socialiste où je suis resté jusqu’en 2011 pour rejoindre l’Apr.
Après votre défaite aux Locales dans votre fief de Pekesse comment abordez-vous votre carrière d’homme politique ?
J ai repris mes activités politiques avec les inscriptions sur les listes électorales afin de préparer sérieusement les élections futures, j ai beaucoup réfléchi sur les causes de ma défaite et je travaille pour gagner les futures élections pas seulement à Pekesse mais au niveau du département de Tivaouane !
22 Commentaires
Anonyme Brisbi
En Juin, 2015 (16:13 PM)Xeme
En Juin, 2015 (16:25 PM)Si Wade n'existait pas, Macky l'aurait créé. Il lui est d'une grande utilité. En utilisant Wade, et grâce au fanatisés à l'esprit pré-formaté, le pouvoir de Macky peut toujours mentir en chantant avoir fait mieux que Wade.
Galsenefff
En Juin, 2015 (16:32 PM)Fanda
En Juin, 2015 (16:45 PM)Il h a au minimum huit a dix coupures par jour sur la ligne de bignona pour que le courant revienne il faut attendre minimum 20 A30 MINUTES
Nous ne pouvons plus suivre les emissions TELE C comme quelque chose qui est programme
et quand je dis huit a dix coupures je n ai pas exagere
et pendant L HIVERNAGE C PIRE
DG aidez nous a regler ce probleme du moment que les responsables locaux n ont rien fait depuis tres longtemps
Anonyme
En Juin, 2015 (16:53 PM)Deuguitt
En Juin, 2015 (17:13 PM)Mor
En Juin, 2015 (17:18 PM)Macky n’a rien fait il a hérité une situation favorable qu’il est entrain foutre en l’air à cause de son incompétence. Six mois avant l’arrivé de Macky sall au pouvoir il n’y avait plus de délestages dans le pays avec la mise en œuvre du plan Takkal qui consistait d’abord ;
1. à sécuriser l’approvisionnement en combustible très cher à l’époque avec l’instauration de la taxe sur les appels entrants et la taxe sur les produits pétroliers importés.
2. L’Arrêt des machines qui n’ont pas subi de maintenance depuis presque 20 ans et les maintenir pour recouvrer leurs capacités maximales. réparer les machines tombées en panne depuis très longtps.
3. Recourir à la location de centrale pour combler le déficit de production dû à l’arrêt et à la réparation des machines
4. Investissement à court terme avec la centrale à charbon de sendou d’une capacité de 250 MW en deux phases de 125 MW et dont la mise en service à été prévue en 2014.
5. l’encouragement à l’utilisation des énergies renouvelables surtout le photovoltaïque dans le domestique avec la loi d’orientation sur les énergies renouvelables votée à l’assemblée nationale en 2010.
6. l’instauration de la boucle 90M Volt avec la construction des postes de l’université de la patte d’oie et de l’aéroport. etc…
c’est tout ce travail de Karim wade que Macky sall à hérité qui fait que les délestages ont fortement diminués. Si ce gouvernement était compétent, et en continuant ce travail et en l’améliorant normalement on ne devrait plus connaitre de délestages peut être juste en cas de panne ou de maintenance. Mais l’incapacité de ce gouvernement nous a encore malheureusement replongé dans les délestages. Qui peut me dire que depuis macky sall est là combien de mégawatts a t il ajouté dans le système de production de la senelec? La capacité de production de la senelec ne dépassait pas 200MW en 2000 et en 2012 cette capacité à été portée à plus de 600MW suffisante pour répondre à la demande sans cesse croissante. Ce qui restait c’était de résoudre les problèmes de distribution et de transport ce à quoi le gouvernement actuel devrait s’atteler au lieu de rester là à mentir les gens du matin au soir. D’autant plus qu’avec la baisse drastique du baril du pétrole moins de 50 dollars, l’approvisionnement en combustible est devenu moins cher.
Tnt Après-demain
En Juin, 2015 (17:28 PM)La TNT (télé numérique terrestre) doit diffuser le 17 juin en remplacement de la diffusion analogique actuelle, et peu de monde pourra la recevoir car il faut un décodeur ou un poste très récent.
Le groupe EXCAF a la responsabilté de l'émission par un faiseau TNT regroupant l'ensemble des chaines actuelles.
Aucune information sur le sur par Excaf ou les médias.
Les deux sites EXCAF sont indisponibles. Le principal en construction, et le deuxième consacré à la TNT en maintenance.
La décision de l'état du Sénégal d'adhérer à ce projet mondial pour le 17 juin 2015 date de 2006. C'est quoi ce bazar bien de chez nous ?
Anonyme
En Juin, 2015 (18:05 PM)Anonyme Peuls,
En Juin, 2015 (18:11 PM)Fatou Sylla
En Juin, 2015 (18:12 PM)Allez à la Sonatel, on vous parlera de Cheikh Tidiane Mbaye, beaucoup plus en bien qu'en mal
Allez aux ICS on vous parlera de Pierre Babacar Camara, idem
Allez à la Senelec on vous dira que ce monsieur est le plus grand crétin de l'Etat du Sénégal ou de la sous région. A l'entendre parler on se fait vite une idée de son intelligence et de sa personnalité.
J'ai été ébahie de lire un article ou il balançait le nom d'un de ses employés après que ce dernier ait fait une fausse manoeuvre sur le réseau électrique.
Il n'hésite pas à traiter une certaine catégorie de travailleurs "de simples prestataires". En interne il n'hésite pas à se battre avec le plus petit agent....qu'il mute dans une autre division de l'entreprise même si ce dernier n'a pas sa place là-bas. Il donne une grande importance aux dénonciations de certains parvenus à la recherche de récompenses.
Il ne gère pas de façon consensuel et ne se suffit qu'à lui même. Toute personne qui oserait lui porter la contradiction Pape Dieng va en guerre contre ce dernier, après l'avoir traité de nullard.... Ce monsieur est foncièrement arrogant. Sa personnalité est décalée car il essaie de combler son manque d'autorité par des actions de despote. Son discours ne passe pas en interne.
Pape Dieng vous n'avez pas fait de concours pour diriger la Senelec et vous êtes là-bas à la faveur d'une récompense politicienne. Macky Sall avait fait fi de l'avis de Cheikh Tidiane Mbaye à l'époque !
Les gens que vous méprisez en ce moment sont restés à la Senelec. Vous étiez le Dg de la société Simelec et aviez comme fournisseur exclusif...la Senelec. Vous vendiez des compteurs et votre société n'a pas un apport significatif sur le PIB du Sénégal. L'ingénierie de vos compteurs est douteux parce que la population se plaint constamment du niveau élevé des factures même quand l'électricité n'est pas disponible. Quel paradoxe !
Autre paradoxe, à entendre parler Haby Dieng Fall lors de l'émission, votre société Simelec est toujours le fournisseur de la Senelec et tous les mois vous signez vous -meme les ordres de règlement en faveur de Simelec. Dans quel pays sommes-nous ?
Des gens compétents et intelligents doivent être mis à la tête des sociétés stratégiques et au niveau des démembrements de l'Etat si on veut le développement.
La Senelec suscite trop de polémiques, le climat social est tendu. Le Président doit limoger Pape Dieng et se rectifier de son erreur.
Après tout s'il ne le fait pas je ne serai pas surprise. Au Sénégal un ministre insulte et chasse un magistrat de son bureau..... Le Président ne fait rien ! Vous avez tous suivi de l'affaire concernant le ministre Moustapha diop contre les magistrat de la cours des comptes.
!!!! Sénégal dou demm !!!!
Specialiste
En Juin, 2015 (18:20 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (18:24 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (18:26 PM)ce monsieur est le plus grand crétin de l'Etat du Sénégal ! mmdddrrrrrrrrrrrrrr
Anonyme
En Juin, 2015 (18:35 PM)La Vérité
En Juin, 2015 (18:50 PM)Kuklux Klan
En Juin, 2015 (19:34 PM)a bas le president qui humilie les fonctionnaires en supprimant leurs heures sup qui existai depuis Senghor il est mechant et il est a la merci des toubab ,quand je vois farba ngom distribuer des centaines de millions a des lutteurs des chanteurs ,quand je vois macky donner des endemnitès 5OO OOOF CFA MENSUELLE a des epouses des diplomates ,je me demande si ceux qui croient tjr a macky sala son consciens?est qu'ils réfléchissent? :emoshootct
dans les ministere les gens sont tres remontès contre ce president e merdre et ils comment a faire ce qu'ils veulent,deja tous ceux qui croyai a macky commence a le vomir il a humiliè les honnêtes fonctionnaires e:
Anonyme
En Juin, 2015 (19:53 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (20:42 PM)Accountability
En Juin, 2015 (23:47 PM)Anonymepoulo
En Juin, 2015 (23:56 PM)Anonyme
En Février, 2017 (19:16 PM)Participer à la Discussion