Une mission du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN) a séjourné dans plusieurs communes du pays, dans le cadre de la première phase. Responsable de la Cellule de communication de l’Agence de développement municipal (ADM), organe chargé de la coordination et de la mise en œuvre globale du programme, El Hadj Alassane Diallo dresse le bilan de cette première étape.
Le Soleil : Vous venez de boucler la première phase de votre tournée dans le pays. Pouvez-vous nous expliquer le sens de cette démarche ?
ELHADJI ALASSANE DIALLO : Tout d’abord il faut savoir que le Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN) est une initiative du Gouvernement du Sénégal financée pour un montant de 130 milliards de FCFA sur fonds propres (60 millions USD) et au travers de crédits accordés par la Banque mondiale (110 millions USD) et l’Agence française de Développement (90 millions USD). Formulé de manière inclusive avec la participation active de toutes les parties prenantes et des bénéficiaires (Etat, AMS, ADM, collectivités territoriales, structures d’appui, partenaires au développement, etc.), le PACASEN intervient dans la continuité de deux programmes, le PAC (1997-2003) et le PRECOL (2006-2013) qui ont permis de tester plusieurs mécanismes, notamment les audits urbains, organisationnels et financiers, les contrats de ville et les contrats d’agglomération, les montages financiers intégrés associant des subventions, des emprunts et de l’autofinancement, etc. Il consolide et prolonge ainsi les acquis de ces deux programmes. L’objectif de développement du PACASEN est d’améliorer le financement des collectivités territoriales (CT) et de relever la performance des CT pilotes, dans la gestion des investissements publics pour la fourniture de services publics locaux. Cet objectif est aligné sur le Programme du Gouvernement dénommé Programme d’Opérationnalisation de l’Acte 3 de la Décentralisation au Sénégal (PROACTSEN).
En outre, sous la tutelle technique du Ministère des Collectivités Territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires, l’Agence de Développement municipal (ADM) est chargée de la coordination et de la mise en œuvre globale du Programme. Elle a aussi pour mission d’assurer la coordination relative à la communication. De ce fait pour mieux échanger avec les ARD, les CT (les membres du conseil municipal) et les citoyens sur les actions de communication au niveau territorial une tournée d’information des CT pilotes du PACASEN dans les régions de Thiès, Saint-Louis, Matam et Louga a été effectué dans la période du 09 Juillet au 12 Août 2023 pour la première phase. En ce qui concerne la seconde phase, elle est prévue vers la fin de l’année 2023 va concerner les régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor. L’objectif visé par ces tournées était de partager les supports de communication avec les parties prenantes du Programme au niveau territorial, d’offrir aux parties prenantes locales un espace de dialogue leur permettant de s’informer, de communiquer autour de la mise en œuvre du Programme et recueillir des parties prenantes locales sur leurs perceptions de la mise en œuvre du Programme, y compris les impacts.
Quels critères doivent remplir les communes pour bénéficier du Pacasen?
Le choix des CT pilotes a été opéré de manière inclusive. C’est ainsi que sont concernées par cette première phase du PACASEN toutes les Villes, capitales régionales et départementales ; les communes ayant une population agglomérée de plus de 30 000 habitants avec une densité supérieure à 10 habitants /ha et enfin pour une capitalisation des acquis les communes ayant bénéficié du PAC/PRECOL. Le choix des CT pilote s’est appesanti également sur les critères de répartition du fonds d’équipement aux Collectivités territoriales (FECT) et du fonds de dotation de la décentralisation (FDD) à savoir la population, la pauvreté, l’urbanité etc. sur la base des données régulièrement produites par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Les 124 villes et communes pilotes directement concernées par les investissements physiques, totalisent à elles seules plus de 50 % de la population du Sénégal,
Vous avez été à Podor et à Ndioum pour constater les réalisations faites avec les ressources de ce programme. Etes-vous satisfait de ce que vous avez trouvé sur place ?
Globalement, nous avons constaté que la mise en œuvre du PACASEN a eu un impact positif considérable sur le vécu des populations de ces deux localités. Sous l’impulsion de Monsieur Cheikh Issa Sall, Directeur général de l’ADM, le PACASEN vise à moderniser les communes aussi bien sur le plan de la gestion, de la gouvernance ainsi que sur l’implication des citoyens dans la gouvernance locale et la réalisation d’infrastructures destinées à relever le niveau d’équipements dans les Collectivités territoriales, conformément à la politique du Gouvernement du Sénégal. A ce niveau, il faudra signaler que le PACASEN allie à la fois des réformes structurantes majeures et des investissements de grande envergure. Cet important programme est mis en œuvre depuis quatre ans maintenant et constitue ainsi une bouffée d’oxygène pour les collectivités territoriales dont la rareté des ressources a toujours constitué un frein à leur objectif de développement. Aujourd’hui, les dotations octroyées par ce programme ont permis de réaliser des bonds très significatifs et de changer positivement le visage des CT. Les Collectivités territoriales sont devenues plus attrayantes grâce à la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation, de la jeunesse et des sports, de la culture, du développement social...
Vous avez eu à rencontrer des maires au niveau de ces communes visitées. Comment ils apprécient ce programme ?
Nous avons rencontré des Maires satisfaits et reconnaissants à l’égard de son excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République qui a, dans sa volonté d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable, a lancé en 2018 cet ambitieux programme. Les Maires des communes rencontrées m’ont également fait part des ambitieux projets réalisés qui ont un impact positif considérable sur la vie de leur population. Ce qui n’était pas envisageable cinq années auparavant. Cela montre encore une fois que ce programme se distingue de beaucoup d’autres, parce que conférant un rôle de premier plan aux communes pour l’exécution de leurs projets, en cohérence avec la volonté de l’État de leur donner plus d’autonomie dans la maîtrise d’ouvrage. C’est un levier qui a contribué à renforcer les acquis en termes de gouvernance financière. Ce n’est pas pour rien que partout où nous sommes passés dans le cadre de cette tournée, les maires ont plébiscité le PACASEN et plaident tous pour sa continuité.
Depuis le démarrage de votre tournée, quelle commune vous a le plus marqué, en termes de réalisations grâce aux ressources allouées par le PACASEN ?
De Saly à Koungheul, en passant par Mboro, Mékhé, Dagana, Podor, Ndioum, Thilogne, Matam, Ranérou, Linguère, Dahra, Foundiougne, Gossas, Kaolack, Ndoffane, Gandiaye, Guinguinéo, nous avons constaté des résultats appréciables et qui ont un impact positif sur le vécu des bénéficiaires. Les collectivités territoriales du Sénégal ont comme dénominateur commun le manque de ressources financières. Leurs financements sont limités et constituent un frein à leurs objectifs de développement. L’arrivée du Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN) qui, à la différence des projets et programmes de développement local qui l’ont précédé (PRECOL, PAC et PROGEP1), a mobilisé auprès de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement (AFD) un financement beaucoup plus consistant estimé à 130 milliards de FCFA, a permis à 124 villes et communes pilotes d’entrevoir le bout du tunnel. Les dotations qui leur ont été octroyées leur ont permis de réaliser un certain nombre d’infrastructures et de relever leur niveau d’équipement, mais aussi d’améliorer le cadre de vie et la qualité des services rendus aux populations.
Véritable programme novateur, le PACASEN a pour socle la bonne gouvernance et la performance des collectivités territoriales. Il a beaucoup contribué à l’amélioration de la gouvernance municipale à travers plusieurs mécanismes qui ont promu la participation citoyenne, le principe de la reddition des comptes, la culture de la performance grâce à l’instrument « Programme pour le Résultat », la prise en compte des aspects environnementaux et sociaux dans l’exécution des projets entre autres. L’introduction des allocations financières basées sur l’atteinte de résultats a permis aux collectivités territoriales bénéficiaires à adapter et à moderniser progressivement leur organisation et leur fonctionnement. Dans les 124 collectivités territoriales pilotes, le Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN) a permis de relever le niveau d’équipement et d’améliorer le cadre de vie des populations grâce à des réalisations dans plusieurs domaines. Des résultats probants ont été enregistrés entre novembre 2018 et septembre 2022. Au total, 5.474.675 bénéficiaires, dont 2.637.707 femmes, ont été directement touchés par les différentes réalisations.
Le PACASEN a eu un impact considérable sur l’ensemble des collectivités territoriales du pays. En effet, l’ensemble des communes et départements du Sénégal seront bénéficiaires des retombées des réformes et de la restructuration des mécanismes de transfert (FECL, du FDD, BCI décentralisé) qui leur permettront d’accroître leurs ressources et par la mise en place de nouveaux outils de gestion et de gouvernance.
Le Soleil
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