Une voix et un visage que l’on ne présente plus. Diara Ndiaye est une journaliste présentatrice de nationalités sénégalaise et française. Les amoureux des médias, notamment de Rfi, ont sans doute déjà entendu sa voix un samedi matin dans son émission "Alors on dit quoi" ou aperçu sa silhouette affinée sur Canal+ dans le magazine "Réussite". La jeune animatrice s'est confiée , le temps d'une interview, sur son parcours, son origine sénégalaise et son association œuvrant pour la scolarisation des enfants au Sénégal.
Seneweb : Pouvez-vous retracer votre parcours académique ?
Diara Ndiaye : Mon parcours scolaire peut expliquer ma trajectoire mais je dois avouer que je suis tombée un peu par hasard dans cet univers. En réalité, je suis une passionnée de politique et de communication. En 2012, lorsque j'étudiais la communication publique j’ai dû rédiger un mémoire de recherche. En pleine période électorale, j’ai eu envie d’analyser le discours politique à la télévision durant cette période particulière : celle de l’élection présidentielle. Je ne vais pas faire un exposé sur ce champ d’étude mais il faut savoir que ce discours politique est très particulier car il s’utilise comme une arme redoutable notamment en temps électoral. J’ai donc décidé d’aller au cœur du traitement de ce discours au sein d’une rédaction et j’ai choisi celle de la Rts au Sénégal. Résultat : j’ai revêtu les habits de journaliste en allant sur le terrain et cette expérience avec des confrères talentueux m’a totalement charmé.
“Pour être un bon journaliste, il ne faut pas ennuyer son auditoire, il faut l'intéresser, l'émouvoir, lui apprendre quelque chose”
Seneweb : A voir votre parcours, vous semblez beaucoup plus proche de la communication. La transition vers le journalisme s’est effectuée à quel moment ?
Diara Ndiaye : Au retour de ce voyage et bien j’ai eu envie de découvrir davantage cette profession. J’ai donc multiplié les stages notamment chez Africa24 où j’ai commencé la présentation. J’ai beaucoup appris au sein de cette rédaction. Ce fut une expérience enrichissante personnellement et professionnellement. Parallèlement, je poursuivais mon cursus scolaire en communication publique et en communication politique au sein de l’école des Hautes Études Internationales et Politiques de Paris. Aujourd'hui, j’exerce au sein de Rfi et France Télévision. Je présente le journal les week-ends au sein de France 3 Normandie. J'adore ce que je fais. J’apprends tous les jours, je rencontre des gens tous les jours, je me documente tous les jours. En gros, je m’enrichis tous les jours grâce à mon métier. C’est une chance car mon quotidien est souvent différent. C’est un plus non négligeable. Restituer l’information est une richesse. Les mots ont un impact incommensurable au sein de la société. Pour être un bon journaliste, il ne faut pas ennuyer son auditoire, il faut l'intéresser, l'émouvoir, lui apprendre quelque chose.
Seneweb : Pouvez-vous décrire votre émission « Alors on dit quoi ? » un magazine, exclusivement réservé à la jeunesse sahélienne sur la radio mondiale ?
Diara Ndiaye : Pour être journaliste, il faut être ouvert, curieux et polyvalent. J’ai eu à m’intéresser à toute l’actualité africaine, politique, économique, sociétale et même sportive. D’où l’idée d’une production radiophonique où l’on parle de tout sans tabou et exclusivement pour les jeunes qui, contrairement à ce qu’on pense, s'intéressent à tous les domaines. Voilà comment est née Alors on dit quoi. Cette émission est réalisée par et pour des jeunes sahéliens au quotidien. Son ambition : donner et libérer la parole et elle le fait dans chacun des épisodes diffusés chaque samedi à 9h10TU sur l’antenne monde et 11h10 TU sur l’antenne Afrique. Le choix des thèmes, puis de leur angle et la recherche d’invités toujours plus nombreux et variés nous montrent à quel point la jeunesse n’est pas que l’avenir: elle est consciente de son passé, ancrée dans le présent et dessine le futur… Les reportages nous plongent au cœur de l’actualité en nous informant sur les réalités vécues par les jeunes. Il y aussi des initiatives inspirantes mises en place par et pour les jeunes qui sont diffusées. Autre volet de l’émission : des coups de gueule d’auditeurs, des débats sans tabou, un répondeur qui diffuse des messages qui suscitent parfois des déclics, des prises de conscience, des vocations, tellement ils sont puissants. S'ajoutent à cela des conseils livrés avec pour objectif assumé d’améliorer le quotidien, le volet culturel hebdomadaire qui étoffe la culture générale et le combat sans relâche contre les fake-news pour lutter contre la désinformation qui sévit sur le web. Un programme donc riche et participatif car nous fabriquons cette émission avec nos auditeurs. Nos pages Instagram, Facebook et Twitter sont là pour cela. Nous demandons à nos fans leur avis sur les sujets, nous leur donnons l’opportunité de participer et parler de leur projet, de leur rêve, de leurs difficultés, etc. Grâce à la confiance et au soutien total de la direction de la radio, de mes collègues, de mes correspondants, de ma formidable équipe, sans oublier ma famille et mes amis, l'émission AODQ a réussi aujourd’hui à s’imposer comme l’épicentre des discussions où les jeunes ont une place primordiale.
"La liberté d'informer est une valeur fondamentale de notre démocratie"
Seneweb : Aujourd’hui, vous travaillez dans plusieurs médias en tant que présentatrice. Comment arrivez-vous à gérer toutes ces fonctions au quotidien?
Diara Ndiaye : Je pense simplement que tout est une question d’organisation. Au-delà de la passion qui m’anime, je répartis mon temps de travail de façon à prendre de l’avance sur tout. Je planifie et gère mon temps ! Ce qui implique de poser de solides bases organisationnelles : par exemple, je me fixe des objectifs, je me donne un nombre de tâches à exécuter chaque jour et je m’efforce de les respecter. Le secret ? L’organisation. Je planifie tout en amont, je voyage et travaille beaucoup mais c’est un bonheur inestimable qui m’anime. Nous avons un beau métier Moustapha (le journaliste ayant réalisé l’entretien). La liberté d'informer est une valeur fondamentale de notre démocratie, nous avons donc une grande responsabilité et ce qui m'anime au quotidien.
“Je ne me fixe aucune limite et suis prête à accepter d’autres challenges”
Seneweb : Sans oublier que vous êtes, par occasion, maîtresse de cérémonie…
Diara Ndiaye : Un exercice différent que j'apprécie pour sa spontanéité et les rencontres toutes aussi enrichissantes à chaque fois. Encore une fois rien n’est impossible ! Je ne me fixe aucune limite et suis prête à accepter d’autres challenges. Si Dieu me donne la santé, inchallah, je compte relever les nombreux défis de la vie. On se reposera à la retraite.
Seneweb : Qu’est-ce que ça fait de travailler dans autant de médias de renom ? Avez-vous l’impression de vivre un rêve éveillé ?
Diara Ndiaye : Vous savez, il y a un proverbe malinké qui dit que « Goutte par goutte le lac s'est formé » ! Et bien je dirais que c’est pareil pour moi. Je fais mon chemin sans précipitation et je saisis les opportunités qui s’offrent à moi en temps et en heure.
Seneweb : Vous êtes Sénégalo-française et avez vécu longtemps en France, où vous êtes née. Comment vivez-vous votre double appartenance ? Une partie prédomine-t-elle sur l’autre ?
Diara Ndiaye : Ma double culture constitue une richesse pour moi. Puisez dans les traditions sénégalaises tout en alliant cela à celles françaises me définit très bien. Je suis une citoyenne du monde.
Seneweb : Parlez-vous couramment une langue locale sénégalaise ?
Diara Ndiaye : Waw waw, bu bax sax (rires).Ma mère est sérère, je connais quelques notions néanmoins je suis bilingue wolof et j’en suis très fière.
Seneweb : Vous vous engagez aussi dans le social avec votre association « L’abcd pour tous » qui œuvre en faveur de l’éducation des enfants notamment celle des jeunes filles au Sénégal. Comment se porte cette association ?
Diara Ndiaye : Créée en 2014, L’ABCD pour tous est une association à but non lucratif qui a pour vocation d’assurer, soutenir et développer la scolarité des enfants au Sénégal, et ce, dans le respect de leur dignité. Une motivation justifiée par le fait que l’éducation, en particulier l’enseignement primaire gratuit pour tous, est un droit fondamental que les gouvernements se sont engagés à respecter aux termes de la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989. Nous menons en ce sens des campagnes de sensibilisation auprès des enfants eux-mêmes, des familles, des enseignants, des chefs religieux, sur l’importance de l’éducation et en particulier de celle des filles. En faisant adhérer à nos valeurs tous les acteurs locaux, nous multiplions nos chances d’atteindre les objectifs fixés : faire progresser les taux d’inscription et améliorer les conditions de travail des enfants qui les mèneront à la réussite.
Je suis fortement engagée dans le domaine humanitaire. Je tiens vraiment à expliquer pourquoi j’ai fait le choix d’ouvrir une association consacrée à l’éducation. D’abord j’ai choisi l’éducation car pour moi c’est une arme inébranlable pour chaque individu. Les filles et les garçons qui apprennent à lire, écrire et compter transmettront un avenir meilleur à leurs familles et à leurs pays. Quand l'éducation est améliorée, de nombreux autres domaines sont positivement affectés. En bref, l'éducation a le pouvoir de rendre le monde meilleur.
“Étant originaire du Sénégal, qui n’est pas épargné par les problèmes en matière d’éducation, j’ai eu envie de m’impliquer à mon niveau dans ce domaine”
Dans la plupart des pays en développement, beaucoup moins de filles vont à l’école que les garçons. Dans le monde, une femme sur trois ne sait ni lire, ni écrire. Les chiffres sont de un sur cinq chez les hommes. Pourquoi cette différence ? Dès leur plus jeune âge, les filles assument une part importante des responsabilités de la maison. Dans de nombreux cas, la fille quittera sa famille pour se marier. Par conséquent, s’ils sont pauvres, les parents ne voudront pas dépenser pour sa scolarisation à leurs yeux inutile. C’est ce qui explique que, dès l’école primaire, on remarque au Sénégal, une grande différence entre filles et garçons dans la fréquentation scolaire. J’ajoute aussi que l'éducation a même un impact dans l’économie. Je l’ai même expliqué dans ma toute première chronique RÉUSSITE diffusée sur CANAL + Afrique. Je vous invite à la consulter sur Youtube. J’y explique que l’éducation c’est bon pour l’économie. Elle réduit la pauvreté, stimule la croissance économique, augmente les revenus, et bien d’autres choses encore. Étant originaire du Sénégal, qui n’est pas épargné par les problèmes en matière d’éducation, j’ai eu envie de m’impliquer à mon niveau dans ce domaine.
Chaque année l’association organise une opération cartable et cette année nous nous rendons à Saint-Louis pour soutenir les élèves de l'école Boly Diaw. Après avoir récolté des dons auprès de nos amis et notre famille. Nous achetons le kit scolaire complet pour chaque élève, nous maintenons un contact permanent avec l’école sénégalaise et une autre française afin de créer un lien culturel. Nous invitons, d’ailleurs, vos lecteurs à faire un don sur https://www.helloasso.com/associations/l-abcd-pourtous/formulaires/2/widget, de visiter notre site internet http://labcdpourtous.fr ou alors de se rapprocher auprès de votre rédaction pour nous contacter s’il y a des dons en nature.
Seneweb : Dernière question, quelles sont vos perspectives ? Envisagez-vous une reconversion ?
Diara Ndiaye : J’aime les coulisses des sphères de décision, l’avenir nous dira où j'irai dans quelques jours, mois ou années (sourire). Je suis actuellement heureuse, pleine d’espoir. Je ne laisse personne briser mes rêves. Je poursuis sur ma lancée pour créer à mon tour des vocations dans le journalisme et ouvrir quand je pourrai mon propre média. Je souhaiterais aussi que mon association L’ABCD POUR TOUS puisse aider des milliers d’écoles africaines car l'éducation doit être un moyen de donner aux enfants comme aux adultes la possibilité de devenir participants actifs de la transformation des sociétés dans lesquelles ils vivent.
23 Commentaires
C’est Usant
En Août, 2022 (12:38 PM)Qui vous a dit qu'elle cherche mari ??? Qui vous a dit que toutes les femmes cherchent automatiquement à être casées quelque part ???
Faites un tour dans les sites internet occidentaux, lorsqu'il y a un article sur le parcours d'une femme, vous ne verrez aucun occidental poster des commentaires du style "elle n'a qu'à venir que je l'épouse " !!!
Il y'a qqchose de raté chez celui qui a la mentalité de ne percevoir la femme que comme un objet de plaisir personnel à rajouter à sa collection d'objets de vanité personnelle …
ngène balma …
Reply_author
En Août, 2022 (22:03 PM)Ndiaye = Noble
En Août, 2022 (23:22 PM)Ndiaye: serere du Saloum et du Sine
Ndiaye: Mandingue (Diarra qui ont modifié leur nom à leur arrivée en terre senegalaise)
Ndiaye: Manjaque (Mendy convertis à l'Islam au temps)
Ndiaye Soninké
Ndiaye: Mi Tampi (Ceddos Wolof qui se sont métissés aux Peulhs).
Ndiaye: Wolof du Djolof
Ndiaye: Extraterrestre
C’est Rasant,
En Août, 2022 (04:00 AM)@binationaux / Agnelle Vs Tigr
En Août, 2022 (08:27 AM)Quant à " l'agnelle et la tigresse ", elles font leur bonhome de chemin.
Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (13:02 PM)Reply_author
En Août, 2022 (21:58 PM)Reply Author
En Août, 2022 (14:00 PM)Je note surtout la qualité de ces journalistes, trés correct vis à vis des invités. Que les journalistes sénégalais puissent s'en s'inpirer
Leur probleme est qu'ils croient que tout le monde est comme eux. Ça amène quelques déceptions dans leur vie. Mais bof...
Reply_author
En Août, 2022 (22:00 PM)Reply_author
En Août, 2022 (22:13 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (22:39 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (22:49 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (23:17 PM)Lebaolbaol
En Août, 2022 (23:24 PM)Reply_author
En Août, 2022 (00:30 AM)Hé!
En Août, 2022 (00:09 AM)Ne laissez personne vous dire ce que vous devez faire et ce que vous ne devez pas faire, encore moins vous briser vos rêves. Menez votre vie comme vous l'entendez. Yow sakh, kou amme fouleuh nga may nirou...
Bonne chance pour la suite et merci pour vos émissions.
Horro
En Août, 2022 (08:25 AM)Reply_author
En Août, 2022 (08:32 AM)Reply_author
En Août, 2022 (08:36 AM)Diarra
En Août, 2022 (12:26 PM)Malheureusement on ne recrute pas dans ce secteur à défaut d'avoir un bras long très long
J'ai mes diplomes sans possibilité d'exercer la formation que j'ai longtemps suivi,
Sunu
En Août, 2022 (13:12 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:01 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:01 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:07 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:12 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:12 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:24 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:24 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:24 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:29 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2022 (14:38 PM)Participer à la Discussion