Saad Al-Kassab a 14 ans lorsque la guerre éclate en Syrie. A Homs où il habite, les bombes, les frappes aériennes et les attaques au mortier deviennent de plus en plus fréquentes. Pendant deux ans, le jeune homme et sa famille vont apprendre à vivre dans ce chaos.
Il sera finalement contraint d'arrêter l'école, tous les établissements publics étant fermés et transformés en camps de réfugiés ou en bases pour l'armée. « Avant les conflits, je rêvais de ne plus jamais aller à l'école. Mon rêve est devenu réalité, c'était choquant. Je me suis senti coupable », raconte Saad au site anglais BBC.
Les écoles fermées
Avec sa mère, il travaille ses cours comme il peut, dans un abri. Un jour, son grand frère est arrêté et torturé par le régime syrien pour avoir aidé les humanitaires à acheminer de la nourriture. La famille décide alors de quitter le pays. Direction : le Liban, l'Égypte et finalement l'Australie.
Mais Saad ne parle pas un mot d'anglais. Il arrive dans un pays dans lequel il ne comprend pas ce que les gens disent. Les écoles australiennes refusent de l'accueillir. Le garçon se poste alors devant sa télévision et apprend sa nouvelle langue en regardant « Question Time », l'équivalent des questions au gouvernement en France. « Au Parlement, les politiques parlent doucement et on comprend facilement les mots. » L'émission le fascine aussi pour une autre raison : l'action des hommes politiques. « En Syrie, nous sommes en dictature. Tout ce que les parlementaires savent faire c'est applaudir. Ils acceptent tout car on ne peut pas s'opposer au gouvernement », se rappelle-t-il.
Les félicitations du ministre
Alors que Saad est embauché dans un lycée catholique en tant que jardinier, le principal de l'établissement lui offre une bourse afin de lui permettre de reprendre ses études. Une aide précieuse pour ce nouvel étudiant, qui deviendra le meilleur de son école. À l'examen final, il obtient l'excellente note de 96,65 sur 100.
Il fait désormais partie des 4 % meilleurs élèves de Melbourne. Une performance qui lui vaudra les fécilitations du ministre de l'Éducation. Son histoire fascine le pays. Avec son frère, ils sont d'ailleurs invités à raconter leur périple lors d'une conférence TED retransmise à travers le monde.
Aujourd'hui, à 19 ans, Saad veut devenir médecin. Une ambition née de son histoire en Syrie. « J'ai vu des gens mourir en Syrie à cause du manque d'aide médicale. Et ma maman aimerait beaucoup que je sois docteur. »
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