Les conditions de vie et d’études à l’université Cheikh Anta Diop sont exécrables. Ce n’est peut-être pas un secret, mais il faut disposer des statistiques pour en mesurer l’ampleur. Au temple du savoir, un bloc sanitaire est partagé par 297 étudiants. Les chiffres ont été révélés la semaine dernière par Diaga Diouf, Coordonnateur du Saes du campus de Dakar.
En fait, l’universitaire comptait près de 80 000 étudiants, en 2019. Avec les 24 000 nouveaux bacheliers (48 % des admis) de cette année, elle sera au-delà de 100 000 pensionnaires. Pendant ce temps, l’Ucad n’a que 217 salles pour 23 253 places assises, soit une place pour 4 étudiants. «Les trois autres font cours assis à même le sol, en restant debout ou à travers la fenêtre», souligne Diaga Diouf.
Ce déficit de places fait que les cours se suivent tous les jours, du lundi au samedi, de 8 h à 22 h, sans interruption, affirme Diouf. «Avant de faire nos bagages et rentrer, il est presque 23 h. Imaginez un étudiant qui rentre en banlieue à cette heure où il n’y a ni bus Dakar Dem Dikk ni minibus Tata», souligne M. Diouf.
Quant au personnel enseignant et de recherche, il est de 1 375 pour 183 bureaux. Autrement, il y a un bureau pour 7 enseignants. «Je vois pourquoi, à chaque fois que je passe devant une faculté, je trouve des collègues en train de philosopher sous les arbres», ironise-t-il.
Avec de telles conditions de travail, pas surprenant que le taux d’obtention de la licence se limite à 38 %.
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