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Education

Mohamed Moustapha Diagne, ministère de l’Education : « Pour au moins une décennie, nous allons vivre ces tares»

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Mohamed Moustapha Diagne, ministère de l’Education : « Pour au moins une décennie, nous allons vivre ces tares»

Dans cet entretien, le directeur de la Formation et de la communication du ministère de l’Education, Mohamed Moustapha Diagne, apporte des éclairages sur les différents problèmes qui plombent le système éducatif sénégalais malgré les nombreuses réformes mises en place. 

Pour améliorer la qualité de l’enseignement au Sénégal, le gouvernement a mis en place, il y a deux ans, le Paquet. Où en êtes-vous avec la mise en œuvre de ce programme ?

Après l’évaluation du Pdef, le gouvernement avait jugé nécessaire de mettre en place, un nouveau dispositif pour pallier les insuffisances du Pdef. A côté du Paquet, il y a le Paqueb qui s’occupe de l’éducation de base, ce qu’on appelle le cycle fondamental qui va de 6 à 10 ans. Chaque citoyen sénégalais doit rester à l’école pendant 10 ans pour enrayer tous les risques inhérents à l’ignorance. Pour le Paqueb, nous avons prévu la construction de 200 écoles, aujourd’hui il y a des lycées techniques, un lycée des jeunes filles qu’on est en train de construire au niveau de Diourbel.

 Il y a tout un paquet d’infrastructures que l’Etat du Sénégal est en train de mettre en place pour débarrasser du système, ce qu’on appelle les abris provisoires qui posent énormément de problèmes. A côté de cela, l’enseignant est le premier intra de qualité parce que si nous n’avons pas un bon enseignant, il serait extrêmement difficile voire aléatoire de parler de la qualité des enseignements. C’est pourquoi, par exemple, au niveau de la direction de la Formation et de la Communication, nous avons décidé de nous attaquer à ce problème-là. Vous avez suivi le scandale, (la fraude à l’examen des élèves-maîtres) aujourd’hui cet examen est devenu très sérieux puisqu’en amont comme en aval, il y a un contrôle qualité qui s’opère. 

Le ministre a introduit une épreuve éliminatoire, une dictée qui permet de sélectionner les meilleurs parce que nous enseignons en français et nous enseignons le français. Par conséquent, il faut que nous ayons des enseignants qui ont un niveau de langue française acceptable. A côté de cela, aussi bien dans la formation initiale des enseignants que la formation continue, l’enseignant doit être performant, toutes les années il doit se former. Il y a un dispositif de formation continue, articulé à la formation initiale que nous sommes en train de mettre en œuvre ici au niveau de la direction. Pour cela, il y a un programme qui envisage pour cette année-ci de former 500 maîtres dans les régions de Kaolack et de Fatick. 

Avec ce projet-là, nous allons doter les enseignants de tablettes numériques et on va octroyer une formation à distance. A côté de ces programmes de formation des enseignants, il y a d’autres programmes comme Elan (Ecole et langues nationales) (…). Il y a par contre des facteurs exogènes que nous ne maîtrisons pas, notamment les grèves cycliques qui ont une incidence négative sur le système. Il est important de noter que malheureusement, le ministère de l’Education nationale est très exposé parce que la gestion de l’enseignant est transversale. Nous sommes le ministère utilisateur, le ministère de la Fonction publique, l’employeur, et le ministère des Finances, le payeur.

Il faut que nous (Etat et enseignants) comprenions définitivement que l’enjeu de cette école, c’est l’avenir du Sénégal. Personne n’a intérêt à sacrifier nos enfants à travers le sabotage de l’école publique. Nous reconnaissons qu’il y a des dossiers qui s’entassent au niveau de la Fonction publique ou au niveau du ministère des Finances pour la mise en solde. Et ce n’est pas normal. Je sais qu’il y a une opération coup de poing qui est en train d’être menée à la Fonction publique pour évacuer le maximum de dossiers. 

Je considère que l’Etat doit faire beaucoup d’efforts, ce n’est pas normal qu’un enseignant reste dix ans sans être reclassé, sans avancer. Par contre, sur certaines revendications d’indemnités, il faut qu’on comprenne que nous avons un pays aux disponibilités financières limitées. Certaines revendications sont démesurées parce que même si l’Etat les accepte, il ne pourra pas les satisfaire.

Il n’y a pas de nouvelles revendications. Les enseignants demandent juste l’application des accords signés avec l’Etat il y a un an ? 

Et les autorités, avant la signature de ce protocole, disaient qu’elles ne signeraient que des accords réalistes et réalisables.
En fait le point d’achoppement, c’est la validation au 2/3 pour les années de volontariat et contractualisation. En ce qui concerne les fonctionnaires et les décisionnaires, c’est réglé. Nous sommes à 28 milliards. Ce n’est pas soutenable mais l’Etat a accepté cette validation. Chaque partie devrait faire une concession. Il y a quelques années, il y avait des retards de salaires, ces questions-là ont été évacuées. Aujourd’hui, il y a la mensualisation du salaire des vacataires, ça c’est un acquis. Comme les problèmes de salaires ont été réglés, sur les questions d’indemnités, on ne devait pas y accorder trop de temps pour sacrifier l’école. 

Au-delà des indemnités, il y a aussi la question de la formation...

Sur la formation, ils posent le problème des titulaires de diplômes spéciaux. Ces questions-là sont traitées, elles sont gérées entre l’Education nationale et l’Enseignement supérieur, notamment la Fastef. Ce sont des questions qui sont en train d’être prises en charge et je suis sûr qu’avant la fin de l’année, elles seront évacuées. Il y a aussi la question de la formation des instituteurs adjoints : nous sommes en train de travailler avec les Inspections d’éducation et de formation (Ief) pour procéder à une collecte des données, et ces instituteurs-là seront formés avant la fin de l’année. 

Si aujourd’hui les mouvements de grève sont suivis, c’est surtout à cause des dossiers qui s’entassent au niveau de la Fonction publique, il ne s’agit pas seulement de la question de la formation. Pour ce qui est du ministère de l’Education nationale, il n’y a aucun dossier en instance là-bas, tous les dossiers se trouvent entre la Fonction publique et le ministère des Finances. Le ministère de la Fonction publique est en train de dérouler l’opération coup de poing. Les conditions sont extrêmement difficiles parce qu’i n’y a pas suffisamment de personnel. 

En qui concerne le Paquet et le Paqueb, quels sont les actes concrets qui ont été posés avec ces programmes ?

En termes d’infrastructures, nous sommes en train de construire des écoles. Il y a un projet qui concerne la construction de collège au niveau de Dakar, le comité de pilotage s’est déjà réuni. Pour Dakar, nous allons refaire des collèges et en construire de nouveaux pour que les collèges existants puissent souffler. Partout dans le pays, le Paquet est en train de construire des écoles. Les autres données sont les programmes pour l’amélioration de la qualité des enseignements, notamment la formation des enseignants et l’accompagnement des élèves. Cette année, le gouvernement canadien a investi des milliards de F Cfa dans l’achat de livres de lecture et de mathématiques au niveau du Sénégal. Il y aussi les cantines parce que il y a des difficultés sociales qui entravent la qualité des enseignements, des enfants échouent parce qu’ils sont issus de milieux défavorisés. 

Effectifs pléthoriques, abris provisoires, non-respect du ratio inspecteurs-enseignants et quantum horaire ne constituent-ils les obstacles pour prétendre aller vers l’amélioration de la qualité des enseignements ?

C’est lier à la nature du pays que nous avons. Si vous voyagez dans la sous-région, le Sénégal est en avance sur énormément de pays. On est dans un processus, c’est un système qu’on est en train de parfaire et nous n’avons pas encore les moyens de nos politiques. Tout ça se fait avec des moyens financiers énormes. Si vous voulez une école vraiment performante, une école de dernière génération, il faut mettre les moyens. Malheureusement aujourd’hui, 80 % du budget de l’Education nationale vont au fonctionnement. 

Avec cette obligation d’études durant 10 ans, on voit des enfants qui vont au collège après 6 ans d’études sans pouvoir lire ni écrire ?

C’est vrai ! On a déjà parlé du niveau de recrutement, on a eu à procéder à des recrutements qui ne répondaient à aucune norme de qualité, qu’est-ce que vous voulez ? Le ministre a montré des copies de gens qui ont été détectés lors de la fraude, ce sont des enseignants de ce genre qui passaient dans le système. Ces enseignants sont encore dans le système et tout le monde le sait. Moi je suis pour une réforme du système, pour cela il faut qu’on ait le courage. Parce que nous avons des enseignants dans le système éducatif qui n’ont rien à faire dans le système. Si on ne peut pas les reformater, il faut les sortir du système et les affecter ailleurs. 

Un enseignant doit avoir un excellent niveau parce que quand vous intervenez sur les enfants, vous intervenez sur un produit qui va jouer sur l’avenir du pays. Les précédents gouvernements ont procédé à des recrutements qui nous rattrapent aujourd’hui. C’est un passif que nous avons trouvé ici et sur lequel nous sommes en train de trouver des palliatifs et cela va demander du temps. Nous acceptons que ce sont les tares de la politique qui ont infecté le système. Je pense que pour au moins une décennie, nous allons vivre ces tares-là. 

Autre problème, c’est le manque d’encadrement dont souffrent les enseignants avec notamment le non-respect du ratio enseignants- inspecteurs, que comptez-vous faire pour régler ce problème ?

Il y a eu une longue grève des inspecteurs, le problème c’est le problème de mobilité, les inspecteurs qui sont des cadres du système ne sont même pas véhiculés. Quand vous êtes inspecteur dans la brousse, si vous n’avez pas de Pick-up, vous ne pouvez pas aller loin. Il y a eu des négociations entre le gouvernement et les inspecteurs, aujourd’hui dans les accords, la question de la mobilité doit être réglée, la question des indemnités aussi. Ce que nous demandons aux inspecteurs, c’est que quand ces questions seront réglées, il faudra procéder à des opérations coup de poing, à la limite c’est de l’injustice que certains enseignants vivent. Des enseignants courent après une simple visite de l’inspecteur pour avancer, en termes de plan de carrière, c’est deux ans ou trois ans, ce n’est pas normal, c’est une injustice sociale.

Les syndicalistes ont aussi déploré la réduction du budget de fonctionnement des écoles, qu’est-ce qui explique cela ?

Les écoles ont deux budgets, il y a des dotations que les établissements reçoivent de l’Etat, ce sont ces budgets qui ont subi des ponctions, c’est à tous les niveaux du gouvernement, au niveau central comme au niveau décentralisé. Pourquoi ? Parce que le Sénégal n’avait pas un budget réaliste, parce que si l’Etat nous accorde un budget d’un million de F Cfa et qu’il ne peut pas recouvrer un million de F Cfa, ce n’est pas la peine, on est revenu à des budgets réalistes. Les collèges reçoivent aussi les cotisations des parents d’élèves, le ministère des Finances leur a reproché cela, parce que ces budgets collectés à partir de la cotisation des parents d’élèves n’étaient pas déclarés au niveau du ministère des Finances alors que ce sont des ressources additionnelles. Le ministère des Finances a procédé à ces ponctions-là. 

Dans tous les cas, ce qu’il faut dire c’est que sur cette affaire-là, l’Etat ne pouvait pas continuer à mettre des budgets surréalistes. Il y a ce qu’on appelle les budgets prévisionnels et les budgets exécutés, entre les deux, il y a la collecte des impôts, des taxes, c’est pourquoi l’Etat a dit nous allons faire avec ce que nous avons. Il y a aussi la question de l’indemnité, l’Etat a procédé à des mesures de rationalisation. Par exemple, pour les magistrats qui habitaient des maisons de fonction, l’Etat payait un million cinq cent mille F Cfa (1 500 000), en leur accordant 500 000 F d’indemnités, l’Etat a fait des économies énormes. Evidemment, il y a derrière une étude sur le système de rémunération et de motivation. Je suis d’accord avec le principe à corps et grade égal salaire égal.


6 Commentaires

  1. Auteur

    Prof Boul Fale

    En Mars, 2015 (14:34 PM)
    THEORIES REK!!!AGISSEZ ET QUE L"EQUITE SOIT DE RIGUEUR
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  2. Auteur

    Mossanne

    En Mars, 2015 (14:37 PM)
    mais avec quel argent, avec l'argent de qui va-t-on construire autant d'écoles et maintenir leur entretien, et payer autant de personnel et former tous les enseignants? à peine 20% des travailleurs paient des impots. on va encore quémander l'argent de l,extérieur pour satisfaire nos besoins excessifs alors qu'on a de la difficulté à nous discipliner et à établir des priorités dans nos choix de valeurs.
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    Auteur

    Boubés

    En Mars, 2015 (16:31 PM)
    je regrette monsieur daigne bien des amis ont déposé leurs dossiers depuis 2012 qui tardent a sortir de la dexco;;il s'agit d’Arrêtés
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    Auteur

    Big

    En Mars, 2015 (16:32 PM)
    je ne suis pas d'accord pour largent qui doit etre mis dans la validation, cest un vol. Il faut nous concentrer sur les indemnites de logement et les lenteurs admistratives
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    Auteur

    Rich

    En Avril, 2015 (08:38 AM)
    Sans indemnités de logement ajustées à la hiérarchie, il n'y aura point de cours cette année. Vive la gréve vive le Grand cadre  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">  
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    Auteur

    Fenn Kessé

    En Avril, 2015 (10:09 AM)
    A Monsieur Diagne





    C'est maintenant Monsieur Diagne que vous pensez à la qualité avec ton ministre qui répète comme un perroquet sur tous les toits que l'enseignant est le premier intrant de qualité.Vous accusez le PDS d'avoir introduit de mauvais enseignants dans le système alors que vous êtes les initiateurs de ces projets (la vacation et le volontariat, projets socialistes à partir de 1995). Je déteste le PDS mais vous êtes pires qu'eux par rapport à la gestion de la carrière des enseignants, tous les enseignants le disent. Rien que de grandes gueules vous nous prenez pour des demeurés.



    Pour améliorer cette qualité vous parlez de tablettes et un nouveau projet ELAN. ça ne me surprend pas; vous êtes friands de projets pour mieux voler, chasser les primes...au lieu de construire pour ne plus avoir d'abris provisoires, acheter de la craie, des table-bancs qui font défaut dans bon nombres d'écoles....

    Mais tous les enseignants le savent, les projets sont les meilleurs moyens de détourner dans le secteur de l'éducation et de se sucrer sur le dos des partenaires en surfacturant tout. Bandes de voleurs que vous êtes.



    Vous dites aussi que la qualité va être plombée par des grèves cycliques pour lesquelles vous semblez vous dédouaner alors que c'est votre ministère qui retient les arrêtés et autres dossiers des corps émergents pour faire durer leur contractualisation et pendant ce temps, vous volez les restes de la part du budget alloué à leur paiement tout en grignotant avec la complicité des inspections d'académies corrompues jusqu'aux os. C'est ça qui cause les lenteurs administratives et par ricochet les grèves cycliques.



    Vous n'avez pas les moyens de vos politiques....Vous n'en aurez jamais parce que tout ce qu'on vous donnera sera divisé en deux parties, l'une sera exécutée et l'autre tombera dans les fonds libres pour être partagée entre vous et les finances si elle n'est pas engloutie par les surfacturations.



    Par votre cupidité et votre incompétence vous êtes les seuls responsables(les régimes successifs) de la médiocrité de notre système éducatif. Je ne crois pas à la dictature du relativisme qui consiste toujours à dire que les responsabilités sont partagées.L'état décide de recruter sans concours avec toutes les dérives qui vont avec prétextant qu'ils n'ont pas de moyens. La faute est aux donc la qualité a un prix?

    Et vous avez choisi la médiocrité pour le peuple et pas pour vos fils qui sont dans le privé et vous payez leur scolarité avec l'argent que vous volez à ce même peuple.

    Comme l'a admis un politicard pendant 55 ans il n'y a aucun secteur au Sénégal dont on peut être fier!!! Tout est à faire pendant se temps vous les politicards , vous êtes tous des milliardaires!!! vive la CREI en attendant le tour des Fayesall l!!!!
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