L’école partout et pour tous n’est pas encore une réalité au Sénégal. Plus surprenant à Mboro, il existe des villages qui n’en disposent pas d’établissements scolaires. Ce lundi 7 octobre 2024, jour de la rentrée des classes dans plusieurs contrées du Sénégal, à Wattebegne, une localité située à 10 km de Mboro, l’école des blancs n’a pas encore ouvert ses portes. L’éducation de qualité inclusive et équitable est loin d’être une réalité. Les enfants en âge de scolarisation n’ont pas d’école dans leur localité.
Le droit à l’éducation n’est pas garanti aux enfants dans le village de Wattebègne. Cette localité de 600 habitants n’est pas pourvue d’école élémentaire. Conséquence : les enfants en âge de scolarisation traînent à la maison. Leur avenir est en jeu. Peut-être qu’une génération sera sacrifiée.
Pour s’y rendre, c’est la croix et la bannière. Les routes sont impraticables. Ce n’est pas tout. L’accès à l’eau potable est un casse-tête. Les habitants parcourent des kilomètres pour se procurer le liquide précieux. Ici, c’est à la fois le dessert sanitaire et scolaire qui s’étend aussi à Mboro Beuno distant de 8 km de Mboro ville. C’est aussi un chemin de croix pour se rendre à Mboro Beuno. La forêt classée, entourée par des arbres de filaos rendent inaccessible ce village.
Traversée du « désert pour les élèves »
En ce jour de rentrée commence une longue année de calvaire des élèves. En plus de l'impraticabilité des routes, il n’y pas de collège dans le village. Après la classe de CM2, les enfants sont obligés de parcourir chaque jour 7 km en bravant les risques pour traverser la forêt classée pour rejoindre le collège de Mboro.
1000 enfants abandonnent l’école
Au village de Mboro Beuno, les parents attendent le retour de leurs enfants avec beaucoup d’angoisse. Leurs fils courent tous les risques en partance ou en provenance de l’école. Il y a des risques pour traverser la forêt. D’autres enfants sont obligés de s’établir à Mboro pour éviter les aller et retours. Cette séparation n’est pas évidente pour les enfants d’à peine 10 à 11 ans. La preuve, près d’un millier d’enfants abandonnent l’école après la classe de CM2.
Les chiffres font froid au dos. Au village de Mboro Beuno, on dénombre de 1000 enfants qui ne vont pas à l’école. La précarité est un facteur d’abandon scolaire. Les filles sont les premières à jeter l’éponge. Ce n’est pas facile de parcourir tous les jours 7 km. Les risques sur le chemin sont une source d’angoisse pour les parents.
Ce tableau sombre a créé une union sacrée entre les bonnes volontés, les habitants et les partenaires. Une école de trois classes a été construites de ce partenariat. Mais beaucoup d’élèves sont encore laissés en rade.
Cette unique école construite à Mboro Beuno fait face aussi à d'énormes difficultés. Toutes les conditions ne sont pas réunies. Un déficit de salles de classe et de tables bancs impacte sur le déroulement des cours. Les enfants n'ont ni eau, ni toilettes encore moins de cours de récréation. Les enseignants sont obligés de regrouper des classes dans une même salle.
Les villages de Mboro Beuno et Watabégne sont presque oubliés par les autorités sénégalaises. Tout est urgent dans ces deux localités situées à Mboro. L'accès à l'éducation, à l'eau et à l'électricité reste un luxe. Malgré des années de plaidoyer.
Ce reportage laisse apparaître les disparités qui existent encore au sein des différentes localités du Sénégal. Les nouvelles autorités sont donc invitées à agir pour sauver ces pauvres enfants. Les bonnes volontés et les organisations internationales qui luttent pour le respect des droits de l'enfant notamment le droit à l'éducation, la scolarisation des filles, sont aussi interpellées pour apporter un soutien aux habitants de Wattabégne et Mboro Beuno.
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