Le vote de la Loi cadre et la précipitation dont le gouvernement a fait montre, irritent le Saes qui dénonce une volonté manifeste de semer la confusion. Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes), Seydi Ababacar Ndiaye exclut Mary Teuw Niane du débat sur la promulgation de la Loi cadre. «Celui qui coordonne et organise les négociations, c’est le ministre du Travail, Mansour Sy. Donc, M. Niane n’est pas habilité à parler de cela. On ne peut pas répondre à quelqu’un qui parle sans objet», minimise Seydi Ababacar Ndiaye dans un entretien à L’Observateur ce jeudi.
Il explique les griefs de ses collègues qui redoutent une privatisation des études supérieures, avec la mise en place d'un Conseil d'administration (Ca) de l'université tel que souhaité et formulé par le gouvernement et ses partenaires.
«On ne peut pas accepter que ce conseil-là puisse discuter d’orientation scientifique et pédagogique, créer ou supprimer des filières, recruter des enseignants ou avoir un quelconque droit de regard sur les élections des Doyens et Directeurs des Ufr. On ne peut plus comprendre qu’il y n’ait que 5 enseignants élus dans un collège de 20 membres. Et si jamais cela se produit, le Ca pourrait se réunir en bonne et due forme, car il aurait largement le quorum pour discuter de questions scientifiques et pédagogiques sans la présence des 5 enseignants. Ce serait extraordinaire !», s’exclame le syndicaliste, qui indexe la Banque mondiale et soupçonne une volonté de privatisation de l’enseignement supérieur qui ne dit pas son nom.
«C’est ce qui se passe justement dans le domaine de la santé. Ce que la Banque mondiale veut faire, elle l’a déjà expérimenté dans le secteur de la santé et les patients se retrouvent à supporter tout le poids du fonctionnement des hôpitaux. Si cela continue, les enseignants du Supérieur seront de simples prestataires de l’Etat et les étudiants devront payer eux-mêmes leur propre formation à travers des droits d’inscription pédagogiques», a-t-il mis en garde.
50 Commentaires
Thosa
En Mars, 2015 (10:26 AM)Kiff
En Mars, 2015 (10:30 AM)Laye
En Mars, 2015 (10:34 AM)Woyo
En Mars, 2015 (10:36 AM)La bataille du SAES n'est rien d'autre qu'une jalousie infâme en l'endroit de ce Ministre de l'Enseignement Supérieur qui a commencé par dénoncer les dérives liées à la vente par certains professeurs des inscriptions. Un fait que l'inscription en ligne est venue régler. C'est l'Etat qui a la mission régalienne de définir et d'organiser la politique sectorielle de développement de l'Education.
C'est dommage pour des intellectuels qui ne se battent que pour vivre sur le dos des autres par le truchement de méthodes animales.
Vous aviez pensé que la nomination d'un des leurs allait faciliter et vous honorer des magouilles dont vous aviez l'habitude. Ce Ministre est un digne fils du Sénégal. Même en le regardant on sait qu'il veut hisser l'enseignement supérieur au top de l'évolution de l'éducation dans le monde et notamment des pays développés.
Les chiens aboient et la caravane passe
Thierno M.
En Mars, 2015 (10:36 AM)Voir " Sénégal Airlines, prendre les mêmes et recommencer ", dans GOOGLE, suite à la faillite de ASI.
Soigneur De Fous
En Mars, 2015 (10:39 AM)@thosa
En Mars, 2015 (10:39 AM)Sanar1
En Mars, 2015 (10:42 AM)Audit5
En Mars, 2015 (10:43 AM)???
En Mars, 2015 (10:45 AM)REFUSER AUTANT QUE VOUS POUVEZ!
L'enseignement supérieur qui est un droit pour tout citoyen ne doit pas être sabordé comme l'est actuellement la Justice, l'agriculture, la santé et autres secteurs vitaux du pays!
Mady
En Mars, 2015 (10:46 AM)Comment faire entendre la voix de tous les acteurs de l'enseignement supérieur?
Marie Teuw
En Mars, 2015 (10:46 AM)Gaya
En Mars, 2015 (10:51 AM)Marie Mesr
En Mars, 2015 (11:01 AM)Ignifuge
En Mars, 2015 (11:06 AM)Walo
En Mars, 2015 (11:07 AM)Gaya1
En Mars, 2015 (11:17 AM)Jo
En Mars, 2015 (11:18 AM)vous ne pourrez jamais nous rallier à votre cause. N'Y PENSEZ PAS.
Vous pensez que c'est vous seuls qui existent au sénégal ? Et si tous les autres corps réclamaient ce ce que vous réclamez ou ira le Sénégal ?
C'est vous qui avez déchiré la loi cadre ? Si tel est le cas VOUS ETES INDIGNES D'ENSEIGNER A L'UCAD.
Mdl
En Mars, 2015 (11:34 AM)Jo
En Mars, 2015 (11:35 AM)Lux
En Mars, 2015 (11:45 AM)Sud Quotidien: Monsieur le Président, quelles sont les quatre ou cinq priorités que vous pourriez indiquer aux Sénégalais et sur lesquelles vous souhaiteriez être jugé dans trois ou quatre ans ?
Macky Sall : Vous savez, nous avons plusieurs priorités aujourd’hui, compte tenu des urgences, mais les urgences ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Les quatre ou cinq priorités que je voudrais lister ici et que j’ai déjà développées lors de ma campagne sont, en premier lieu, l’agriculture qui va apporter la réponse à la question de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires. J’aimerais, d’ici quatre à cinq ans, au terme de mon mandat, que nous puissions évaluer l’évolution de la production agricole au Sénégal, l’enrichissement des paysans par rapport au moment où je prenais fonction, et toutes les transformations structurelles dans le secteur d’ici à cette période. Bien entendu, on ne peut pas, en une année, définir des politiques de réforme, les mettre en œuvre et voir les résultats.
Le deuxième secteur-clé pour le Sénégal, reste l’énergie. D’un point de vue structurel, la question de l’énergie doit être revue pour que notre système de production soit un système moins onéreux, pour une maîtrise conséquente des énormes subventions de l’Etat au secteur. Il faut savoir que cette année, nous injectons autant d’argent que le budget du ministère de la Santé, rien que pour maintenir le prix de l’électricité à son niveau actuel ; ce n’est pas viable. Il nous faut trouver des solutions, et nous sommes en train de nous y atteler à travers le mix énergétique, la diversification des sources : en privilégiant le gaz naturel aujourd’hui, mais également le charbon, tout comme les énergies fossiles, et en ayant toujours à l’esprit, les nouveaux développements des énergies renouvelables, notamment le solaire et toutes les énergies annexes. Sur l’énergie donc, j’aimerais être jugé au terme de mon mandat.
La troisième priorité, c’est l’emploi, particulièrement celui des jeunes. Bien entendu, le développement de l’agriculture va être un facteur important, puisque c’est un secteur qui, bien entretenu, géré et modernisé, générera le plus d’emplois.
La quatrième priorité, ce sont les infrastructures. Parce qu’elles assurent les bases du développement, il y’aura les routes, les Chemins de fer que je compte reprendre et les pistes de production qui devront être les nervures qui vont retrouver le squelette structurant les grandes routes, ainsi que des autoroutes. Le projet autoroute a démarré ; j’entends le poursuivre sur les deux axes majeurs que sont : l’axe Diamniadio – Thiès – Touba, et l’axe Mbour – Kaolack – Tambacounda, plus tard.
J’ai également l’honneur d’avoir été désigné par mes pairs africains, pour diriger le NEPAD. Et là aussi, nous parlons des mêmes priorités, à savoir les infrastructures, chemins de fer, routes, énergie et agriculture, donc la sécurité alimentaire.
Je pense que, autour de l’agriculture, de l’énergie, de l’emploi des jeunes et du monde rural de façon générale, nous pourrons créer un environnement favorable qui fera que l’investissement privé va rejoindre nos efforts en matière d’investissements publics. C’est cela qui devrait à terme, marquer notre croissance.
Diop
En Mars, 2015 (11:48 AM)Maniang Faye
En Mars, 2015 (11:52 AM)Jo
En Mars, 2015 (12:02 PM)Et puis que les politiciens évacuent de l'espace universitaire. Ne vous fatiguez pas avec vos campagnes d'explication. VOUS ETES DEJA CONDAMNES PAR LES POPULATIONS.
Lux
En Mars, 2015 (12:09 PM)Sud Quotidien: Monsieur le Président, quelles sont les quatre ou cinq priorités que vous pourriez indiquer aux Sénégalais et sur lesquelles vous souhaiteriez être jugé dans trois ou quatre ans ?
Macky Sall : Vous savez, nous avons plusieurs priorités aujourd’hui, compte tenu des urgences, mais les urgences ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Les quatre ou cinq priorités que je voudrais lister ici et que j’ai déjà développées lors de ma campagne sont, en premier lieu, l’agriculture qui va apporter la réponse à la question de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires. J’aimerais, d’ici quatre à cinq ans, au terme de mon mandat, que nous puissions évaluer l’évolution de la production agricole au Sénégal, l’enrichissement des paysans par rapport au moment où je prenais fonction, et toutes les transformations structurelles dans le secteur d’ici à cette période. Bien entendu, on ne peut pas, en une année, définir des politiques de réforme, les mettre en œuvre et voir les résultats.
Le deuxième secteur-clé pour le Sénégal, reste l’énergie. D’un point de vue structurel, la question de l’énergie doit être revue pour que notre système de production soit un système moins onéreux, pour une maîtrise conséquente des énormes subventions de l’Etat au secteur. Il faut savoir que cette année, nous injectons autant d’argent que le budget du ministère de la Santé, rien que pour maintenir le prix de l’électricité à son niveau actuel ; ce n’est pas viable. Il nous faut trouver des solutions, et nous sommes en train de nous y atteler à travers le mix énergétique, la diversification des sources : en privilégiant le gaz naturel aujourd’hui, mais également le charbon, tout comme les énergies fossiles, et en ayant toujours à l’esprit, les nouveaux développements des énergies renouvelables, notamment le solaire et toutes les énergies annexes. Sur l’énergie donc, j’aimerais être jugé au terme de mon mandat.
La troisième priorité, c’est l’emploi, particulièrement celui des jeunes. Bien entendu, le développement de l’agriculture va être un facteur important, puisque c’est un secteur qui, bien entretenu, géré et modernisé, générera le plus d’emplois.
La quatrième priorité, ce sont les infrastructures. Parce qu’elles assurent les bases du développement, il y’aura les routes, les Chemins de fer que je compte reprendre et les pistes de production qui devront être les nervures qui vont retrouver le squelette structurant les grandes routes, ainsi que des autoroutes. Le projet autoroute a démarré ; j’entends le poursuivre sur les deux axes majeurs que sont : l’axe Diamniadio – Thiès – Touba, et l’axe Mbour – Kaolack – Tambacounda, plus tard.
J’ai également l’honneur d’avoir été désigné par mes pairs africains, pour diriger le NEPAD. Et là aussi, nous parlons des mêmes priorités, à savoir les infrastructures, chemins de fer, routes, énergie et agriculture, donc la sécurité alimentaire.
Je pense que, autour de l’agriculture, de l’énergie, de l’emploi des jeunes et du monde rural de façon générale, nous pourrons créer un environnement favorable qui fera que l’investissement privé va rejoindre nos efforts en matière d’investissements publics. C’est cela qui devrait à terme, marquer notre croissance.
Detectes
En Mars, 2015 (12:11 PM)Meuse
En Mars, 2015 (12:14 PM)La femme d'un enseignant se bat avec la femme d'un para commando au marché de Kafountine, le lendemain tous les enseignants de cette zone se mettent en grève pour la soutenir; on est le 3 du mois, les salaires ne sont pas encore payés: on sacrifie les enfants; on a même vu des enseignants à Louga suspendre leur mot d'ordre de grève pour venir passer les examens de CAP et CEAP, manque de pot pour eux les inspecteurs aussi étaient en grève. Réaction: les enseignants ont décrété un autre mot d'ordre de grève pour exiger que les inspecteurs arrêtent leur grève pour qu'ils puissent passer leurs examens et certainement reprendre leur grève. C'est ce manque de conscience professionnelle pour ne pas dire cette inconscience tout court qui pousse tous les parents (même ceux qui n'en ont pas vraiment les moyens) à envoyer leurs enfants dans les écoles privées: du primaire au supérieur. Donc le véritable mal de l'école sénégalaise ce sont les enseignants et personne d'autre malheureusement l
Deug
En Mars, 2015 (12:27 PM)IL Y'A DES MAGOUILLES ET DES ACHATS DE CONSCIENCE...
SANS PARLER DE LA PAGAILLE DANS LES ADMINISTRATIONS: SOUVENT LE PERSONNEL VIENT EN RETARD ET TROUVE UNE LONGUE FIL D'ATTENTE QUI S'EST FORMÉE 5H AVANT, MANQUE DE RESPECT ENVERS LES ETUDIANTS... BREF C'EST PATHÉTIQUE L’UNIVERSITÉ.
J'AI FAIS MON CURSUS A LA FASEG MAIS C'EST UN GRAND N'IMPORTE QUOI...
IL FAUT QU'IL Y'AIT UNE PLUS GRANDE SURVEILLANCE DE LA PART DE L'ETAT.
OUIIIIIIIIIIIIIIIIIII POUR LES REFORMES
Chantage
En Mars, 2015 (12:29 PM)Elgrande
En Mars, 2015 (12:38 PM)Ils n'ont qu'à divulguer leurs salaires et voir ce qu'en pensent les Sénégalais!
TROP IRRESPONSABLES!
Aboul2
En Mars, 2015 (12:58 PM)Jo
En Mars, 2015 (13:00 PM)Paco
En Mars, 2015 (13:01 PM)L'enseignement supérieur n'est pas une marchandise. Faut redonner à ce ministère tout son poids et remettre l'education senegalaise sur les rails.
Jango
En Mars, 2015 (13:45 PM)I l faut secouer ce baobab pour le bien de la majorite des contribuables senegalais.
Enseignants: faire la liste tous les 2 ans du nombre de maitrisards et/ou de docteurs que vous avez encadres; le nombre de publications; le nombre de demandes de subventions (nationales et ou internationales) que vous avez soumises.
Etudiants: savoir que l'Université est le temple de l'excellence. Pas de re-inscriptions a n'en plus finir; tous les etudiants ne peuvent avoir de bourses.
Salam
Lion
En Mars, 2015 (13:58 PM)Etude
En Mars, 2015 (14:20 PM)Jo
En Mars, 2015 (14:55 PM)Pro
En Mars, 2015 (14:58 PM)Et vous dites que personne ne doit y mettre fin, on verra
Cool
En Mars, 2015 (15:02 PM)Iso
En Mars, 2015 (15:05 PM)Ty
En Mars, 2015 (16:35 PM)Youssouuu
En Mars, 2015 (18:00 PM)Et Toi
En Mars, 2015 (18:26 PM)Bu
En Mars, 2015 (18:39 PM)Diop
En Mars, 2015 (23:30 PM)Bidon
En Mars, 2015 (08:43 AM)Snar
En Mars, 2015 (09:59 AM)Elou
En Mars, 2015 (10:09 AM)Gokhbi
En Mars, 2015 (12:56 PM)Deug
En Mars, 2015 (13:13 PM)L’insulte des députés aux professeurs d’université
Le projet de loi en question était soumis aux Assemblées des universités bien avant l’avènement de ce régime. L’actuel Ministre était alors le recteur de l’UGB. Le texte n’a reçu aucun avis favorable des instances délibérantes des cinq universités que comptait le pays. L’actuel gouvernement, sous la pression de la Banque mondiale qui a mis la réforme de la gouvernance universitaire comme conditionnalité de décaissement de l’aide accordée au Sénégal, a retouché le texte pour le soumettre au Conseil des ministres directement sans l’avis des universités. Mais après l’adoption du texte, les universitaires, pour avoir le cœur net, ont cherché en vain à connaitre la mouture adoptée par le gouvernement. Ce n’est qu’à la suite du décès de l’étudiant Bassirou Faye, que le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) a pu découvrir le décret d’envoi du texte à l’Assemblée nationale. Alors, on a pu constater que celui-ci était signé le 21 août 2014, une semaine après le décès de l’étudiant pendant que le Sénégal baignait dans la tristesse. En plus, le contenu du texte envoyé aux députés n’est pas différent de celui que les universitaires avaient rejeté.
Respectueux des institutions, le SAES a cru bon de saisir les représentants du peuple pour les mettre au courant de ce qui s’est passé. L’organisation des enseignants tenait à démontrer aux députés que ce projet va à l’encontre des recommandations de la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES) auxquelles le ministre de tutelle aime tant se référer. En effet, la CNAES n’a jamais fait allusion à ce type de gouvernance. Mieux, elle a recommandé l’élection des recteurs par leurs pairs. Et les directives présidentielles vont dans le même sens en retenant l’appel d’offre pour le choix des recteurs. En réalité, contrairement à ce qui est répandu, la proposition de remplacer les actuelles Assemblées d’université par des Conseils d’administration dirigés par des externes, est sortie des Assises sur la Normalisation du Fonctionnement de l’Enseignement Supérieur organisées en octobre 2010 par le SAES. Toujours est-il que les membres de la commission éducation de l’Assemblée, après avoir rencontré l’organisation des universitaires et visité l’UCAD, avaient décidé de retourner le texte aux gouvernements pour modification. Le SAES avait ainsi rassuré ses membres et les a encouragés à faire tout pour terminer l’année académique 2013/20014 en beauté. Mais à la grande surprise de tout le monde, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi le 26 décembre 2014. Le moins qu’on puisse dire, à la lecture du rapport de la commission éducation, est que les universitaires n’ont pas bonne presse auprès de nos honorables députés. En effet, ils affirment : « Dans ce contexte, poursuivent-ils, disposer d'organes de conduite adaptés aux réalités changeantes est essentiel. Pour obtenir des résultats dans ce sens, ils ont suggéré de sortir des inerties provoquées par le comportement des acteurs du système, notamment les enseignants et les étudiants mus par leurs propres intérêts. » Ce qui constitue plus qu’une insulte proférée à l’encontre des universitaires et de leurs étudiants !
Mais, au-delà de ces insanités gratuites, les modalités du vote de cette loi suscitent moult interrogations. Comment un nombre inférieur au quorum peut-il valoir le tout ? Autrement dit, comment se fait-il qu’un nombre (37) si infime de députés puissent décider au nom des 150 mandatés pour légiférer ? Il faut savoir que l’effectif du Conseil de la faculté de lettre qui avait, comme les autres instances, rejeté le texte dépasse de loin 37 membres. Espérons que le vote des autres lois ne se passe pas ainsi. Sinon, il y aurait lieu de s’inquiéter fortement.
Cela dit, on aimerait bien connaître la réaction du ministre de tutelle des enseignants qui est censé être leur protecteur. Apparemment il n’a pas cru bon de redorer le blason de ses administrés !
Les universitaires méprisés par leur tutelle.
Le rapport révèle une attitude intéressante du ministre de l’enseignement supérieur. A la proposition suivante des députés : « Dans un souci de pacification et de stabilité dans l’espace universitaire, il serait préférable que le Conseil académique propose parmi les professeurs des profils au poste de recteur que le Président de la République entérinera, par la suite, par décret », le ministre-professeur répond sans aucun état d’âme : « Concernant la nomination des recteurs sur proposition du Conseil académique. Monsieur le Ministre a jugé prudent de ne pas trop s'y avancer, pour l’instant, au regard des expériences africaines en la matière et qui n'ont pas semblé être concluantes. ». N’est-ce pas étonnant comme réponse pour qui connaît l’actuel ministre, Recteur de l’UGB de 2007 à 2011 ? Alors, il montait dans toutes les tribunes pour dénoncer le retard du Sénégal en ce qui concerne la gestion démocratique et l’autonomie universitaire. Un pays qui était le dernier de la classe, discourait-il au Conseil économique et social, parce qu’on n’y élit pas les recteurs.
Il va sans dire que face à un universitaire de cette trempe, les députés comme d’autres Sénégalais, peuvent se permettre d’insulter les enseignants et les étudiants comme bon leur semble. Dans ces conditions, on devrait aisément comprendre l’attitude des enseignants après le vote du texte. Ils étaient ballottés entre le respect d’une loi votée, considérée comme un écrit sacré et son contenu blasphématoire. En tout cas, le message à envoyer aux tenants du pouvoir et à la Nation pour leur montrer combien l’Université est atteinte dans son essence n’était pas facile à trouver ni à expliquer.
Le sens de l’Incinération de la loi
Il faut d’emblée rappeler ici que le Sénégal compte deux Ecoles avec des traditions et des valeurs différentes parfois. Et le SAES de 2015 n’est pas composé que des Marxistes Léninistes produits de l’Ecole officielle, les sortants de l’Institution classique(Daara) y ont maintenant voix au chapitre. Si pour certains toute incinération de l’écrit renvoie à l’époque des autodafés et rappelle l’Inquisition, pour ceux qui ont fréquenté les Daaras cet acte signifie simplement une volonté de préserver les textes sacralisés, Coran ou autres écritures en caractères arabes, de l’impureté ou de défauts. Autrement dit, dans cette école, on ne jette jamais de l’écrit à la poubelle, mais on peut l’incinérer ou l’enterrer quand il est corrompu pour qu’il ne soit pas diffusé avec des fautes. La crainte que cette loi soit promulguée et publiée au journal officiel, avec des tares qui ont motivé son rejet par le monde académique, ont poussé le SAES à opter pour cet acte pédagogique fort (trop) afin de montrer le caractère sacré de toute loi et la nécessité que celle-ci soit pure de tout défaut. Avouons que le message n’était pas facile à décrypter pour les gens qui ne sont pas imbus des valeurs que nous a léguées Qaadi Amar Faal de Pir Saniokhor. Mais, vu le brassage des deux cultures scolaires, il faut désormais faire avec. Espérons que les autorités politiques et les médias de ce pays intégreront un jour ces traditions pour mieux comprendre cette façon de communiquer. C’aurait été un sacrilège que de transformer ce texte en déchets recyclables même si on a enlevé les symboles de la République.
Mais au-delà de ce message qui a dû heurter la conscience profane de nos honorables représentants parlementaires, au-delà des péripéties de l’adoption du projet de loi et des convictions volatiles des acteurs politiques, il convient de voir dans quelle mesure notre Assemblée pourrait rendre service à la Nation et jouer son rôle comme il sied pour contrôler les politiques scientifiques et leur mise en œuvre. A cet effet, il serait intéressant que notre auguste Assemblée convoque le gouvernement pour s’enquérir des causes de la récession scientifique qui mine le Sénégal depuis deux ans et susciter un débat autour de cette question cruciale. Comment se fait-il que tous les indicateurs pédagogiques soient au rouge (Taux de réussite au CFEE à 34% ; au BFEM à 35% ; au BAC à 31% ; en Licences pas encore de résultats au niveau national) et qu’aucun parlementaire ne daigne lever son doigt pour avoir des éclairages ou demander de comptes aux responsables du secteur. On fait comme si cette récession scientifique ne pourrait pas hypothéquer l’émergence économique du pays.
M. Y sall
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