Enseignement supérieur et recherche : une universitaire déplore la faible présence des femmes

Un aperçu de la place de la femme dans le troisième cycle à l’Université Gaston Berger (UGB) révèle une nette prédominance des hommes par rapport aux femmes, selon la directrice du Groupe d'étude et de recherche genre et société (GESTES), Fatou Diop Sall, qui l’explique par des raisons sociales et institutionnelles.

''Il existe en effet au sein de l’espace universitaire une confusion entre le rôle reproductif et le rôle productif de la femme'', a indiqué le Professeur Sall dans un entretien avec l’APS, à la veille de la célébration de la journée internationale de la femme.

Elle dénonce notamment dans ce milieu ‘’les stéréotypes à l’encontre des filles qui s’activent dans le travail de recherche ou d’écriture d’une thèse qui sont souvent renvoyées à leurs tâches premières’’. Selon le Professeur Sall, celles-ci entendent régulièrement des phrases comme : ‘’retournez à la maison’’ ou ‘’vas te marier’’.

''La primauté de la reproduction sur la production crée une situation défavorable à la participation des femmes à la recherche'', a ajouté la sociologue qui a souligné que cette situation est un facteur bloquant pour la production scientifique.

''Dans le personnel enseignant, cette disparité se répercute également'', a noté la présidente du GESTES qui a relevé onze enseignantes sur un total de 151 enseignants chercheurs dans les différentes Unités de formation et de recherche de l’UGB.

Plaidant pour une participation des femmes à l’œuvre scientifique et de recherche, elle a décelé ''des obstacles culturels encore forts causant un tort au progrès avec une partie de la population encore marginalisée dans ce milieu''.

‘’Le travail scientifique laisse penser dans l’esprit de la majorité des gens, comme un travail culturellement masculin, ce qui implique que tant la présence de la femme que ses fonctions et rôles ne peuvent qu’y être marginaux’’, a-t-elle fait observer.

Elle s'est félicitée ''des avancées notées avec l’avènement depuis une dizaine d’années du GESTES'' appuyé par des organismes internationaux comme le Centre de recherche pour le développement international (CRDI) du Canada qui a permis de faire émerger le genre comme élément essentiel de toute activité de développement.