Ils doivent vraiment être inaccessibles les critères de reconnaissance d’une école privée au Sénégal. Sinon, comment comprendre que des établissements qui datent de plusieurs années et qui se sont toujours distingués par leurs bons résultats peinent toujours à se faire reconnaître. Le Groupe Les Pédagogues et Yavuz Sélim, par exemple, malgré leur importance ne sont jusque-là pas reconnus par l’Etat. Cela, malgré les nombreux dépôts de candidature.
En fait, pour se faire reconnaître, il faut passer par la Commission de reconnaissance, qui étudie les dossiers avant de dire à l’Etat si tout est conforme ou pas. Et c’est sur la base de l’acceptation ou non de la commission que le ministère de tutelle fonde sa décision. Mais tout ne semble pas nickel à propos de cette commission. Interrogé sur la question, Oguz Aslan, le proviseur de Yavuz Sélim, fait constater juste que son école a eu à déposer, mais que la demande a été rejetée.
Sur les motifs, il ne veut pas trop s’avancer dessus. Il semble même pressé de finir avec ce sujet et se contente plutôt d’ajouter : «Avec la politique de l’enseignement, il n’est pas facile d’avoir une reconnaissance (étatique). Nous allons réessayer. Mais l’essentiel c’est que nous collaborons avec l’Ia (Inspection académique) et l’Iden (Inspection départementale de l’éducation nationale).» Sa réserve s’explique sans doute par le fait qu’il soit un étranger. Par conséquent, il ne souhaite pas déranger en évoquant certaines questions.
Il faut donc recourir à un Sénégalais qui, lui, parle sans mettre les gants. Il s’agit de M. Mbodj le président du Groupe Les Pédagogues qui qualifie de «louches» les critères de reconnaissance. «A chaque fois que nous déposons notre candidature, nous sommes rejetés. Et toujours, ce sont des observations du genre : telle classe n’est pas réglementaire. Telle autre classe est proche des toilettes, etc.», fustige-t-il.
L’enjeu ici, c’est qu’il faut d’abord être reconnu pour bénéficier des deux subventions de l’Etat que sont celle distribuée au prorata et celle qui se fait en fonction des résultats. C’est justement cette manne financière qui constitue le point de blocage, pense M. Mbodji. «La subvention de l’Etat ne connaît pas une augmentation conséquente. Ce qui fait que si le nombre d’écoles reconnues augmente, forcément la part de chacune d’elle va baisser. C’est ce qu’ils veulent sûrement éviter», conclut-il. Alors dans ces conditions, si rien ne bouge, il n’est pas exclu d’arriver à la création d’une Association patronale du privé laïc.
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En Avril, 2013 (14:12 PM)Collectif
En Avril, 2013 (14:15 PM)Collectif
En Avril, 2013 (14:16 PM)Participer à la Discussion