Manque de moyens, d’outils adaptés, d’encadreurs spécialisés, etc. Les handicaps sont nombreux au Centre Aminata Mbaye où la prise en charge des enfants déficients intellectuels est un sérieux problème dont la solution nécessite l’intervention de l’Etat.
La Journée Aminata Mbaye, organisée par le centre éponyme en charge des enfants déficients intellectuels, a rompu, cette année, avec les activités festives. Les responsables de l’établissement, réunis dans le cadre de l’Association sénégalaises de protection des enfants déficients mentaux (Asedem) à l’origine de la création du centre, ont profité, cette fois-ci, de l’événement pour se pencher sur les difficultés qu’il rencontre dans la prise en charge des pensionnaires. Selon M. Moustapha Bâ, président de l’Asedem, l’idée de son association est née du constat que les enfants déficients intellectuels étaient exclus du système scolaire sénégalais, alors que la Constitution leur garantit le droit à l’éducation.
C’est ainsi qu’ils ont créé l’Asedem en 1998 et ouvert le Centre Aminata Mbaye en 2003. Aujourd’hui, même si 130 enfants déficients viennent y suivre des enseignements adaptés, l’établissement rencontre tout de même des difficultés réelles. « Nous ne recevons pas de subvention de l’Etat. Il a seulement mis deux instituteurs à notre disposition. C’est faible comme soutien. Rien que les charges salariales nous coûtent six millions de FCfa par mois. C’est pourquoi nous sommes obligés de faire payer les enfants qui le peuvent. Ceux qui n’ont pas les moyens, leurs cas sont étudiés par un comité social et ils ne paient rien », informe Moustapha Bâ. Ce manque de moyens fait que le Centre Aminata Mbaye ne peut pas satisfaire tous les demandeurs. « La preuve est que nous avons, l’année dernière, refusé 40 enfants. Aujourd’hui, ces enfants ont besoin d’orthophonistes parce qu’ils ont un trouble du langage. Présentement, nous avons un seul orthophoniste pour 130 enfants. Nous avons besoin d’un psychomotricien, mais nous n’en avons pas. Nous faisons avec les moyens du bord pour améliorer leur mobilité », renseigne-t-il. Même si l’Asedem organise régulièrement un tournoi de golf qui lui permet de couvrir le tiers de ses charges, le soutien de l’Etat est de plus en plus demandé. Selon Aziz Dia, responsable pédagogique du Centre Aminata Mbaye, un autre problème porte sur le manque de documents adaptés aux enfants déficients. « Nous sommes obligés de créer les supports. Le marché ne tient pas compte de la situation de ces enfants. Nous demandons aux autorités compétentes de nous venir en aide », dit-il.
Premier directeur du Centre Aminata Mbaye, Claude Sarr estime qu’il ne faut pas occulter le problème des formateurs. « Les éducateurs qui sont ici ne sont pas formés pour la prise en charge de ce type d’enfants. Il faut aussi vulgariser ce que la loi a prévu pour ces enfants en mettant à la disposition du centre un personnel qualifié et des moyens adéquats. Sans le soutien de l’Etat, c’est compliqué », fait-il savoir. En attendant, le Centre Aminata Mbaye fonctionne avec les moyens du bord. Actuellement, ils sont près de 15 pensionnaires à avoir un contrat à durée déterminée (Cdd) ou un contrat à durée indéterminée (Cdi) dans des entreprises qui les forment et les recrutent dans le cadre de la Responsabilité sociale d’entreprise (Rse).
2 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2018 (18:07 PM)a
m
Lui-même
En Juillet, 2018 (19:31 PM)HUMANITAIRE
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