Dans le cadre du projet Renforcement et transformation des systèmes éducatifs en Afrique de l’Ouest, Wathie a organisé, ce mardi 1er octobre, une table ronde sur les apports du secteur privé et des organisations non gouvernementales (ONG) dans le secteur éducatif au Sénégal. L’objectif a été d’évaluer, en présence des acteurs, les innovations apportées par le secteur privé pour l’amélioration de la qualité du système éducatif sénégalais.
«L'idée, c'était justement d'encourager un partage de connaissances par rapport à des expériences d'écoles comme ISM, Supdeco, d'autres grandes écoles privées qui font des choses, qui ont un peu plus de marge de manœuvre dans les programmes, dans les changements, dans leurs approches pédagogiques. Comment faire en sorte que le secteur public soit aussi au courant et qu'il y ait davantage d'interactions entre le secteur privé, le secteur public, les ONG…», a expliqué Gilles Yabi, directeur du think tank citoyen Wathie.
En effet, l’apport du secteur privé dans l’enseignement n’est plus à démonter, selon Mamadou Cissé, président de la Fédération pour l’éducation et la formation. «Aujourd'hui, en termes d'accès, en termes de qualité qui font de bons résultats, mais aussi en termes de diversification de l'offre éducative, c'est le secteur privé qui est investi des domaines de formation non encore investis par le secteur public, qui va des innovations pédagogiques dans le système éducatif aux offres de formation professionnelle et aussi des offres de formation dans l'enseignement supérieur ».
Ainsi, le défi pour M. Cissé est que «toutes ces innovations puissent répondre aux besoins et entrer dans la vision de la politique d'éducation tracée par l'État du Sénégal, qui est de former un citoyen capable d'impacter sur la vie de la nation et de manière positive».
Par ailleurs, pour l’ambassadeur de l’Irlande, Derek Hannon, l’autre défi pour les acteurs est de soutenir l’accès à l’éducation dans les régions. En effet, «selon des statistiques récentes, le taux d'achèvement de l'école primaire pour les garçons est de 60 % et de seulement 55 % pour les filles en 2022. Le déclin se poursuit au niveau secondaire, avec seulement 43,2 % des filles et 34,5 % des garçons qui terminent le premier cycle de l'enseignement secondaire. Bien sûr, ces chiffres se sont améliorés depuis 2022, mais il est tout à fait clair qu'il existe une disparité dans la qualité et l'accès à l'éducation dans les régions, une lacune que les innovations doivent combler immédiatement», a déclaré l’ambassadeur.
2024 a été désignée comme l'année de l’éducation par l’Union africaine. C’est dans ce contexte que le think tank Wathie anime un débat public qui fait de la réforme de l’éducation une priorité cruciale pour les perspectives économiques, sociales, politiques et sécuritaires de l’Afrique de l'Ouest.
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