Une enquête menée par le Projet d’appui à l’éducation des filles (Paef) révèle que le pourcentage d’achèvement des filles est de 70.8 % pour le cycle primaire. Pourtant, elles enregistrent un taux brut de scolarisation (98.6%) supérieur à la moyenne nationale estimée à 93.9 %. Le rapport d’évaluation et de capitalisation publié le 29 avril démontre que la problématique du maintien des filles à l’école se pose encore avec acuité au Sénégal. Alors que le taux d’achèvement y est de 66.5 % au niveau de l’élémentaire, il est évalué à 70.8 % chez les filles, souligne le rapport du Projet d’appui à l’éducation des filles (Paef). Pourtant, en ce qui concerne le Taux brut de scolarisation (Tbs), l’indice de parité estimé à 1.15 est en faveur des filles.
En effet, le Tbs national est de 93.9 %, contre 98.6 % pour les filles. L’enquête révèle aussi que le pourcentage d’abandon dans le cycle élémentaire est de 8.9 %. Un chiffre qui reste toujours élevé. Dans sa présentation, le point focal du Paef, Dado Bâ Ndiaye de l’Inspection d’académie de Dakar, révèle que la scolarisation des filles bute sur des problèmes qui ont pour noms mariage précoce, pauvreté, conditions d’apprentissage (châtiments corporels, violences de toutes sortes)…
Selon elle, le phénomène de la sous-scolarisation et la problématique du maintien des filles à l’école s’expliquent aussi par des faisceaux d’obstacles, tels que les coûts de scolarisation, les conditions de sécurité, les travaux domestiques, l’utilisation des filles comme source de revenus par leurs familles, le niveau d’instruction des parents, etc.Financé par le gouvernement italien à hauteur de 1.803.881.750 FCfa, le Paef vise à maintenir les filles à l’école en améliorant leurs conditions d’études. Il cible, en deux ans, près de 20.000 filles des régions de Fatick, Diourbel, Louga et de la banlieue dakaroise. Dans ces localités, un faible taux de scolarisation des filles y est enregistré. A Dakar, les zones ciblées par l’enquête sont Guédiawaye, Pikine, Thiaroye, Parcelles Assainies et Rufisque.
Le Projet a apporté son appui à 22 écoles en attribuant des allocations aux filles. Des uniformes ont été également octroyés. Et ce, dans le but de contribuer à la réduction des inégalités sociales et favoriser la création d'un environnement favorable à leur épanouissement. Par ailleurs, le Paef a participé à la formation des enseignants et des directeurs d’école en renforçant leurs capacités. Le coût de ces soutiens est estimé à près de 20 millions de FCfa. « Les difficultés sont très mineures par rapport aux aspects positifs enregistrés par le projet », se félicite le point focal Dado Ndiaye. De son côté, l’inspecteur Maguette Samb a souligné l’intérêt de la capitalisation du rapport qui servira de baromètre pour les autorités.
0 Commentaires
Participer à la Discussion