La Médina a célébré hier dans la sobriété, ses cent années d’existence. Placé sous le thème : «La Médina : Quelles perspectives pour le XXIème siècle», l’événement a permis aux bonnes volontés de cette commune de se retrouver et de réfléchir sur les problèmes, qui gangrènent cette localité, dont la baisse des performances préscolaires et élémentaires.
Cent années d’existence, ça se fête. La commune de la Médina n’a pas dérogé à cette règle, elle qui a célébré hier ses 100 ans de vie à la Maison de la culture Douta Seck. Un panel sous le thème: «La Médina, quelles perspectives pour le XXIème siècle ?» a été initié par les organisateurs à cet effet. Les participants ont diagnostiqué les maux de la commune, les défis à relever et dégagé des perspectives. La baisse des performances préscolaires et élémentaires a occupé une bonne partie du panel, animé par des fils de la Médina, parmi lesquels Ismaïla Sarr, inspecteur de l’éducation à la retraite, qui estime que l’éducation se porte mal dans sa commune. «Il y a lieu d’initier des actions urgentes pour sortir de cette crise éducative. Les évaluations des deux dernières années ont révélé une chute drastique des résultats scolaires. De 58,67% en 2011-2012, on est passé à 33% en 2012-2013 et à 37% en 2013-2014», fait-il observer à l’issue de sa communication sur l’éducation.
Cet inspecteur de l’éducation à la retraite attribue les causes de la décadence scolaire à la nouvelle formule d’enseignement et d’évaluation des élèves. «La période où on a enregistré cette baisse coïncide aux années scolaires où nos élèves au Cem 2 sont évalués sur la base de l’approche par les compétences ou de la forme curriculaire», constate-il. «Il y a donc lieu pour les écoles primaires de la Médina d’être en phase avec cette option officielle, une option stratégique qui consiste à installer chez les apprenants des compétences de vie courantes», ajoute-t-il, avant de suggérer le déroulement d’un certain nombre de compétences significatives, mobiliser les acquis et ressources de ces apprentissages et les intégrer dans un contexte de problèmes afin de pouvoir les résoudre. «L’option consiste à faire de nos apprenants aussi bien du préscolaire que de l’élémentaire des acteurs potentiels du développement durable», propose-t-il.
Historique de la Médina
La commune de la Médina a été créée à la suite de l’épidémie (la peste) de 1914 et s’appelait à l’époque : «Le village de la Médina.» Construit pour 20.000 âmes, le village à vite évolué et compte actuellement 250 000 habitants. Ce bidonville a connu de nombreuses mutations liées à l’habitat. Et comme toute commune contemporaine, elle souffre des problèmes d’espaces pour la construction des infrastructures sociales de base, économiques, du chômage, des difficultés liées à l’éducation. Afin de résoudre ces maux et prendre leur destin en main, les autochtones se sont inscrits dans le cadre du centenaire de la Médina, dans une démarche prospective. Ce qui explique par ailleurs le choix du thème de ce centenaire axé sur l’éducation. «Les énormes défis à relever passent par une éducation de qualité», soutient Angélique Diop.
Connue pour ses aspirations folkloriques et festivalières, la Médina qui regorge d’artistes de renom a célébré son centenaire dans une sobriété notoire. Un fait qui se justifie, selon la présidente de la Commission scientifique du comité d’expertise de cet événement par un manque de moyens et d’assistance. «On n’a pas été accompagné par des pouvoirs, c’est un groupe de bonne volonté qui a décidé de célébrer le centenaire de la Médina, mais il fallait qu’on nous accompagne pour avoir les moyens», a souligné M. Diop.
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