Après avoir forcé la main aux autorités sénégalaises pour qu’elle applique une hausse sur les prix de l’énergie, afin de baisser le montant de la subvention, le Fmi a décidé de passer à la caisse. Son conseil d’administration a approuvé la dernière revue du programme au titre de l'instrument de coordination des politiques (ICPE) ainsi que les revues de l’Accord au titre de l'Accord de confirmation (AC) et de la Facilité de crédit de confirmation (FCS).
« L'achèvement des revues permet le déblocage immédiat d'environ 215,96 millions de dollars (161,8 millions de DTS ou 133 milliards de FCFA) au Sénégal », indique le Fmi dans un communiqué publié hier sur son site. D’ailleurs, son Représentant Résident au Sénégal Mesmin Koulet-Vickot fera face à la presse cet après-midi à 16h, à côté de la BCEAO.
Toutefois, pour disposer de ces 133 milliards, le Sénégal a été forcé de mettre 100 F de plus sur le litre de carburant. La mesure est effective depuis samedi 7 janvier à 18h. Une hausse sera aussi appliquée sur le prix de l’électricité. Les discussions sont en cours. D’où la satisfaction du Fmi qui parle de « subventions énergétiques non ciblées et coûteuses ». « La récente augmentation des prix de l'électricité et des carburants est bien ciblée et permettra d’atténuer le caractère régressif de ces subventions », ajoute le Fmi.
Macky Sall n’a donc pu résister face au Fmi qui durant toute l’année 2022 n’a cessé de lui mettre la pression pour la suppression des subventions sur l’énergie. « Ces subventions deviennent de plus en plus coûteuses et devraient atteindre 750 milliards 2022 (soit 4,4 % du PIB). En l’absence de nouvelles mesures, elles s’élèveraient à 800 milliards (soit plus de 4 % du PIB) en 2023 », s’inquiétait le Fmi, le 16 novembre, à l’issue d’une visite à Dakar.
Macky Sall qui avait annoncé 2023 comme une année sociale s’est finalement plié. Et il n’est qu’à ses débuts. Le Fmi veut plus et a déjà obtenu les garanties. « Le gouvernement a publié une feuille de route visant à supprimer progressivement les subventions à l’énergie d'ici 2025 », se réjouit l’institution.
En outre, le conseil d’administration du Fmi a abordé d’autres questions liées à la gestion des deniers publics. « L'adoption d'un nouveau code des marchés publics favorisera également des appels d'offres plus ouverts et plus compétitifs. Enfin, le cadre fiscal pour la gestion des revenus des hydrocarbures devrait être mis en place rapidement afin de s'assurer que ces ressources profiteront au développement du Sénégal ».
En fait, le Fmi rappelle que le Sénégal est dans une passe difficile liée au ralentissement de la demande extérieure, à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, au resserrement des conditions financières et à l'appréciation du dollar américain. Autant de facteurs conjugués qui font que la croissance en 2022 a été revue à la baisse à 4,7%.
Le déficit budgétaire qui devrait être de 6,2% en 2022 est projeté à 5% en 2023, ce qui demande un effort assez important sur plusieurs points, notamment la mobilisation des recettes, la réduction des dépenses fiscales et non prioritaires, la réduction des subventions…
Cependant, en dépit de la conjoncture difficile, le Fmi annonce une lueur d’espoir sortie des puits de pétrole et de gaz. « Les perspectives de croissance à moyen terme semblent plus favorables avec le démarrage de la production de pétrole et de gaz à la fin de 2023, à condition que des politiques appropriées soient mises en œuvre ».
12 Commentaires
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En Janvier, 2023 (12:54 PM)Karim$
En Janvier, 2023 (13:39 PM)Reply_author
En Janvier, 2023 (14:59 PM)Labadiare Niang
En Janvier, 2023 (12:09 PM)Elle ne fait que s'aider elle même à nos dépends.
Voilà qu'il lorgne notre pétrole et notre gaz...
Le peuple doit dégager Macky SALL et revoir tous ces contrats de maitre à esclave.
Xeme
En Janvier, 2023 (12:15 PM)Deug Deug
En Janvier, 2023 (12:24 PM)c'est sur ce terrain que l'opposition doit se battre.
Soundiata
En Janvier, 2023 (12:54 PM)Reply_author
En Janvier, 2023 (13:04 PM)Ndamli
En Janvier, 2023 (13:09 PM)Toutes les subventions dans ce pays sont une forme de fuite en avant malhonnête. A travers ces subventions l'état du Sénégal fait des chèques gratuits aux producteurs étrangers. S'y ajoute que l'investissement national est tiré à 70pct par de l'investissement public et cela depuis la dévaluation.
Il y a une vraie omerta sur le débat du devenir économique de ce pays car en fait ces subventions vont toutes finir avant la fin du premier trimestre 2023. Toutes les carences vont se faire jour. Des crises sociales terribles en vue.
Car en fait même les subventions étaient initiées par les états bénéficiaires qui sous le prisme de la globalisation soutenaient leur production et main d'oeuvre locales en maintenant des marchés extérieurs tel l'Afrique sub saharienne via une structure comme le FMI qui fournissait les fonds nécessaires aux états consommateurs.
Dans ce continent, il y a un déficit de leadership pouvant prendre en considération avec hauteur et gravité la nouvelle réalité géopolitique qui se dessine avec des micro zones d'échanges qui vont se former et se consolider. Le commerce macro fruit de la globalisation est mort et les guerres pour maîtriser les différents ports ne font que débuter.
Triste de voire un Président et SG de l'union faire le tour du monde pour quémander du blé, des DTS, un siège de membre permanent etc...
Les défis à venir sont une vraie auto suffisance sur l'alimentation, l'énergie, les médicaments, une capacité en RD pour avoir une industrie performante basée sur une éducation de qualité et tout ceci à une échelle au moins sous régionale.
L’activiste
En Janvier, 2023 (13:38 PM)Dial
En Janvier, 2023 (14:13 PM)Yeet
En Janvier, 2023 (14:19 PM)Bouba Kanté Souveraineté Budgé
En Janvier, 2023 (15:43 PM)Participer à la Discussion