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Economie

[Analyse] Meissa Lo, expert financier :"Faire face à l'insoutenabilite de la dette..."

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[Analyse] Meissa Lo, expert financier :"Faire face à l'insoutenabilite de la dette..."
L’idée de lancer des « Diasporas Bonds » ( déjà expérimenté par la BHS en 2015), ou « Patriotes bonds « a été très bien accueilli et est à applaudir, puisse que depuis quelques temps je militais pour ce type d'endettement, qui est un reprofilage de nos créanciers. L’objectif pour moi, était d’exhorter les leaders politiques à davantage songer à une dette détenue en grande partie par les locaux (citoyens) que par les étrangers. Ceci est le cas de la dette japonaise. Mais le seul hic, pour moi, est qu’il s’agira encore d’un endettement, dont le plafond à ne pas franchir exigé par l’Uemoa a été explosé par le régime de Macky Sall depuis longtemps. La lourdeur du poste de dépenses des services de la dette est aujourd’hui un fardeau incommensurable pour les états africains en général. Raison pour laquelle, au niveau du think tank Millenium African Institute, Nations et Démocratie nous réfléchissons sur d’autres mécanismes ou leviers de financement permettant à nos états de résorber cette lourde dette et avoir d’autres sources de financement moins contraignantes et plus avantageux pour les investissements dont ils ont besoin. Ceci est aussi valable pour nos organisations régionales (CEDEAO, CEMAC etc.) Car normalement la logique voudrait que les dettes soient injectées en majeure partie dans les investissements pour booster les économies africaines, mais si on analyse les budgets des états africains, les ratios dette sur investissement, nous pouvons constater que les endettements servent plus à rééquilibrer des budgets, refinancer des dettes sur le long terme etc. Très peu de fonds sont alloués aux investissements pour impulser une dynamique de développement durable ou aider à la création d’une forte classe moyenne. 

 

Partant de ce constat, à mon avis, les états ouest-africains doivent réfléchir sur la possibilité d’une double imposition de leur diaspora qui est à un nombre de 30 millions. L’accès aux impôts payés par la diaspora africaine dans leur pays d’accueil devrait être négocié par les états de façon bilatérale ou par les organisations régionales ( exemple CEDEAO, CEMAC etc. ) 



A défaut, de trouver le montage financier permettant de mobiliser suffisamment de fonds via les transferts de capitaux soit 93 milliards de dollars de ces 30 millions de diaspora, les impôts collectés via la diaspora africaine ou même la taxation de leur épargne qui selon la banque mondiale s’élèverait à 53 milliards de dollars, permettraient de financer les PME PMI , startup ou idée de projets que comptent lancer les africains de la diaspora souhaitant rentrer. Si nos états arrivent à mobiliser en moyenne 500 dollars d’impôts via les 30 millions de diaspora, cela constituerait un fonds de guerre de  15 milliards de dollars pouvant aider à investir directement dans les entreprises locales, créer de la richesse et de l’emploi, estomper le poids de la dette sur l’investissement et les PIB des états. 



La mobilisation de ces recettes pourra être réalisée avec une bonne campagne de communication avec les diasporas, l’effort et le concours des états partenaires de l’Union Européenne et de l’Amérique ainsi que ceux des institutions de Bretton Woods ( FMI , Banque mondiale). La contrepartie pour les états hôtes ( France, Allemagne , Italie, Etats-Unis etc. ) c’est l’assurance d’une véritable politique de retour au bercail pour les immigrés et les retombées liées aux investissements devraient permettre de baisser le taux de chômage dans les pays d’origine et réduire les candidats à l’immigration clandestine. Ainsi, avec une bonne sensibilisation et l’implication des associations crées par les diasporas, cette double imposition ne doit nullement être une contrainte pour la diaspora africaine mais plutôt leur contribution significative et directe au plan de développement de leurs pays d’origine.

 

 

Meissa M. LO 

Expert financier 

Consultant en finance de marché 

Fondateur du think tank Millenium African Institute, Nations et Démocratie


11 Commentaires

  1. Auteur

    il y a 1 jour (11:09 AM)
    Emprunter aux locaux est plus commode car les locaux ne peuvent rien contre l'Etat en cas de non paiement.
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 21 heures (15:49 PM)
      Document Monsieur l'expert.
      Commençons par : a) Améliorer et optimiser la fiscalité de manière à augmenter les recettes. Il faut arrêter Les deals à 10 % B) réduire et optimiser les dépenses de l'Etat afin d'avoir des surplus année après année.
      C) lancer des diaspora bonds en monnaie locale avec des maturités allant jusqu'à 50 ans.
      Il est trop tôt pour penser à taxer la diaspora sur ses revenus.
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  2. Auteur

    il y a 1 jour (11:19 AM)
    Qui va preter à l’Etat pour qu’il paye des dg plus de 10 millions par mois. Si l’Etat veut de l’argent il n’a qu’à reduire son train de vie.
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    Auteur

    il y a 1 jour (11:27 AM)
    Cette idée de diaspora bonds est brillante mais ne va pas marcher. Parce que personne n'est assez fou pour preter son argent à un Etat qui va l'utiliser plus pour payer de hauts salaires. Des DG, ministres, hauts fonctionnaires qui gagnent plus de 10 millions par mois dans un pays pauvre et tres endetté. La réduction du train de vie de l'Etat est la seule solution. Un president de l'assemblée avec 50 millions par mois de fonds politiques, le PM et le president pareils. Nous avons 165 deputes qui gagnent minimum 1.5 millions, des bons de carburant et bientot chacun aura son 4x4 tt neuf. Dans ces conditions qui va preter à cet Etat surtout que la diaspora n'aura pas les mêmes moyens de se faire rembourser comme les fmi et autres. Le peu de sous que je dispose je prefere le garder ici.
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    Auteur

    Khalat

    il y a 1 jour (11:29 AM)
    Ce monsieur doit se renseigner sur le profil des Sénégalais de la Diaspora avant de proposer une double imposition.



    Les émigrés sont en général non imposables et ont une contribution nette (dans les pays occidentaux) négative du point de vu fiscal.

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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 1 jour (11:49 AM)
      Faux : les immigrés paient des impôts et sont imposables . Idem pour les américains qui explorent déjà cette piste.
      Ça peut être difficile de le faire mais je pense c'est une proposition à mûrir.
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 23 heures (13:25 PM)
      Ils faut savoir lire, On parle de la majorité des émigrés, Vous dites que c'est faux sans rien apporter de concret.
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 21 heures (15:51 PM)
      Les Americans imposent déjà leurs citoyens vivant à l'étranger. C'est la France qui pense à le faire.
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    Auteur

    Lucide

    il y a 1 jour (11:34 AM)
    Double imposer la Diaspora??? Bonne chance Mr Lo :))

    Il n'y a pas une grosse marge pour collecter plus de la Diaspora... surtout celle en Europe/Ameriques! Mais il est bon d'explorer toujours de nouvelles pistes de financement pour notre Etat.
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    Auteur

    il y a 1 jour (11:48 AM)
    Cette dette traverse dés générations. Il y a des dettes qui datent de Senghor, des dettes qui datent de l’époque Abdou Diouf , des dettes de l’époque Abdoulaye Wade , des dettes de l’époque Macky Sall et des dettes qui datent de l’époque Diomaye. Ce n’est pas pas facile à circonscrire la dette . L’essentiel c’est de voir les réalisations en face , des investissements concrets. Les graindes puissances sont les pays les plus endettés.
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 1 jour (12:01 PM)
      Sauf que ces puissances s'endettent dans leur monnaie et la dette est utilisée pour des infrasctures productives. Chez nous on s'endette pour payer des salaires parce qu'on veut plaisir à telle centrale syndicale. Toute la dette se retrouve dans le fonctionnement
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    Auteur

    Izo

    il y a 1 jour (12:09 PM)
    Excellente analyse et contribution. Bravo. Si on ne trouve pas une bonne formule pour la dette, on peut oublier l'émergence
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    Auteur

    il y a 1 jour (12:47 PM)
    nos economistes finissent toujours pas demander une hausse des impots! je vais finir par croire qu ils sont pas inspirés
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    • Auteur

      Texan

      il y a 21 heures (15:48 PM)
      Too much taxation creates a deadweight loss in the economy and prevents businesses from fueling it with private investments.
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    Auteur

    il y a 23 heures (13:20 PM)
    Cette analyse parait lucide mais ne permet pas de sortir de la situation. Aujourd'hui, ce qui doit etre fait c'est la réduction drastique du train de vie de l'Etat. Il y a quelques années j'étais dans une situation où j'étais accablé par les dettes. J'avais une traite pour mon appartement situé dans un quartier huppé de 5.500 MAD, traite pour ma voiture de 5.000, l'aide pour ma famille du bled à 5.000 MAD il me restait 10.000 MAD. J'avais un salaire de 25.000 MAD. Sur les 10.000 qui me restaient j'utilisais 4.000 pour mes depenses mensuelles, 1.000 MAD pour les factures et 700 MAD pour le carburant. Il me restait environ 4000 MAD et quelques que je n'arrivais pas à épargner à cause de mes multiples sorties. Il m'arrivait même d'etre à découvert. Les mois se suivaient et se ressemblaient. A un moment, j'ai dit stop. J'ai mis en location mon appartement pour aller habiter dans un appartement à 1000 MAD pas loin de la société. J'ai supprimé ainsi les frais de transport, j'ai réduit mon BFR mensuel, mes factures sont ramenées à 150 MAD. Ainsi, j'arrivais à épargner jusqu'à 13.000 MAD par mois. La réduction de mes dépenses m'a bcp soulagé. C'est dire que dans la vie à un moment il faut savoir réduire ses dépenses. L'augmentation des revenus est souvent plus compliquée. Cet exemple je l'ai donné pour dire que l'Etat du Sénégal doit revoir ses dépenses; tous les salaires des postes politiques doivent etre plafonnés à 2.5 millions avantages et indemnités compris. L'arnaque est de donner un salaire de 5 millions accompagnés des avantages qui peuvent depasser même ce montant. Celui qui veut s'enrichir n'a qu'à aller dans le privé ou se lancer dans l"entreprenariat. Dans mon travail je cotoie quotidiennement des gens de l'administration fiscale marocaine (inspecteurs, chef de division, directeur régional, etc). Ils ne sont pas du tout riche et n'ont aucune parcelle attribuée par l'Etat marocain.
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    Auteur

    Ahmadou Beye

    il y a 22 heures (15:02 PM)
    Merci Mr Lô pour cette contribution pertinente.

    Il faut encourager nos états à promouvoir ce moyen de financements.

    Outre le fait d'encourager l’épargne des citoyens, cela va sans doute booster l’intérêt des populations à la gestion économique du pays et aux investissements qui vont résulter de ces fonds. Aussi cela renforce la souveraineté des nations.



    Pour asseoir cette souveraineté il importe que nos états bénéficient d’un degré de liberté basée sur la souveraineté monétaire. C’est cette transition qu’il nous faut repenser avec nos partenaires naturels sous-régionaux. L’intégration sociale est déjà réelle et l’espace économique profondément ancré dans notre héritage culturel et géographique.



    L’état souverain reste effectivement une garantie sûre pour l’épargne des citoyens compte tenu des ressources à sa disposition pour financer son économie.



    En fait lorsqu’on fait référence au niveau élevé de la dette japonaise depuis des décennies c’est parce que celle-ci, dépassant 150 a 200% du PIB à toujours été détenue, en majorité à au moins 80%, par les japonais. Leur situation contraste avec l’Argentine plombée par les institutions financières privées qui s’intéressent de plus en plus aux pays du Sud.



    Le piège de la dette soulevé par les occidentaux pour contrer les fonds venant de la Chine est un faux débat. Ces derniers atteignent au maximum les 10 voire 11 % de la dette des pays les plus endettés du continent africain. Et ces financements surviennent à un moment où les demandes de fonds pour les infrastructures peinaient à trouver des preneurs.



    Les nouvelles autorités du Sénégal peuvent saisir cette opportunité unique pour réorienter l’économie nationale et mettre le pays sur la voie de l’agenda 2050 et sortir de la pauvreté, des millions de Sénégalais.
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    Auteur

    Ahmadou Beye

    il y a 22 heures (15:02 PM)
    Merci Mr Lô pour cette contribution pertinente.

    Il faut encourager nos états à promouvoir ce moyen de financements.

    Outre le fait d'encourager l’épargne des citoyens, cela va sans doute booster l’intérêt des populations à la gestion économique du pays et aux investissements qui vont résulter de ces fonds. Aussi cela renforce la souveraineté des nations.



    Pour asseoir cette souveraineté il importe que nos états bénéficient d’un degré de liberté basée sur la souveraineté monétaire. C’est cette transition qu’il nous faut repenser avec nos partenaires naturels sous-régionaux. L’intégration sociale est déjà réelle et l’espace économique profondément ancré dans notre héritage culturel et géographique.



    L’état souverain reste effectivement une garantie sûre pour l’épargne des citoyens compte tenu des ressources à sa disposition pour financer son économie.



    En fait lorsqu’on fait référence au niveau élevé de la dette japonaise depuis des décennies c’est parce que celle-ci, dépassant 150 a 200% du PIB à toujours été détenue, en majorité à au moins 80%, par les japonais. Leur situation contraste avec l’Argentine plombée par les institutions financières privées qui s’intéressent de plus en plus aux pays du Sud.



    Le piège de la dette soulevé par les occidentaux pour contrer les fonds venant de la Chine est un faux débat. Ces derniers atteignent au maximum les 10 voire 11 % de la dette des pays les plus endettés du continent africain. Et ces financements surviennent à un moment où les demandes de fonds pour les infrastructures peinaient à trouver des preneurs.



    Les nouvelles autorités du Sénégal peuvent saisir cette opportunité unique pour réorienter l’économie nationale et mettre le pays sur la voie de l’agenda 2050 et sortir de la pauvreté, des millions de Sénégalais.
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