Les marchés boursiers étaient plombés par un cocktail de vents contraires pour la croissance lundi, notamment la situation sanitaire en Chine qui faisait chuter le pétrole.
Les indices européens ont à nouveau fini an forte baisse: Paris a perdu 2,75% Francfort 2,15%, Londres 2,32% et Milan 2,74%. Vendredi, les places européennes avaient déjà cédé autour de 1,5%. Par rapport à son pic de début janvier, la cote parisienne a même perdu 20% de sa valeur.
Après plusieurs semaines de pertes, la Bourse de New York continuait de céder du terrain: le Dow Jones perdait 1,44%, le S&P 500 2,13% et l’indice Nasdaq des entreprises technologiques chutait de 2,75% vers 16H10 GMT. Les cours du pétrole chutaient d’environ 5%, face aux craintes d’une chute de la demande d’or noir avec les mesures sanitaires prises en Chine pour lutter contre le Covid-19. Vers 16H05 GMT, le baril de Brent, référence du pétrole en Europe, pour échéance juillet perdait 4,79% à 107,03 dollars, et celui de WTI américain pour livraison en juin lâchait 5,10% à 104,19 dollars.
Les restrictions en Chine inquiètent
Les autorités chinoises ont étendu les restrictions à Pékin lundi, où des millions d’habitants travaillaient à domicile, et Shanghai est toujours confinée. “La poursuite obstinée par les autorités chinoises de la politique du zéro Covid suscite des inquiétudes quant à l’effet paralysant qu’elle aura sur l’économie chinoise dans les mois à venir”, explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Il souligne que les “problèmes sur les chaînes d’approvisionnement” persistent dans ce contexte et pourraient avoir “des conséquences désastreuses sur les perspectives de croissance”.
Les effets de ces mesures sanitaires se font déjà sentir: les exportations de la Chine ont progressé en avril à leur rythme le plus faible depuis près de deux ans (+3,9%), avec le confinement de Shanghai qui pénalise lourdement l’activité économique. De plus, le conflit en Ukraine, qui fait flamber les prix des matières premières, présente un risque supplémentaire pour l’économie. Le président russe Vladimir Poutine est resté sur ses positions lundi, en réaffirmant que son armée combattait en Ukraine pour défendre “la patrie” contre une “menace inacceptable”.
Embargo
Les pays occidentaux continuent de durcir leur position: les pays du G7 ont pris l’engagement de se sevrer du pétrole russe, sans donner de calendrier précis. Concernant l’embargo européen, la présidente de la Commission européenne se rend lundi en Hongrie, où le président Viktor Orban bloque le projet d’embargo sur le pétrole russe.
Face à ce contexte plus que morose, les investisseurs préféraient se tourner vers des actifs moins risqués tels que le dollar ou les obligations. Les taux obligataires avaient atteint plus tôt des niveaux plus vus depuis des années, poussés par la hausse des taux directeurs des banques centrales, qui tentent de juguler une inflation record. Le bitcoin, actif jugé risqué, chutait de 3,37% à 33.090 dollars, après un repli de plus de 8% en trois jours. Le billet vert, valeur refuge pour les investisseurs, gagnait 0,12% face à l’euro, à 1,0557 dollar pour un euro, vers 16H05 GMT.
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