Dans sa mission d’accompagnement des populations qui cumulent plusieurs types de vulnérabilités vers l’accès à l’information et aux services de santé, Enda Santé a noué un partenariat fécond avec la coopération luxembourgeoise. C’est ainsi que l’organisation a développé en Casamance et même dans les pays limitrophes, des projets majeurs axés sur la prévention, les soins, le soutien des innovations, la formation du personnel de santé et l’équipement des infrastructures. Pour constater de visu ces réalisations programmatiques d’un montant de 12 milliards, Madame Nicole Bintner Bakshian, ambassadeur du Luxembourg au Sénégal, a effectué une visite de deux jours à Ziguinchor. Elle s'entretient avec Seneweb.
SENEWEB : Dans quels domaines intervenez-vous ici en Casamance?
Depuis une trentaine d’années, le Luxembourg intervient au Nord, au Centre et à l’Est du Sénégal. Et voilà bientôt six ans que nous sommes en Casamance dans le domaine de la santé. Notre coopération est peu particulière parce que nous travaillons au niveau local avec notre partenaire Enda Santé en collaboration avec les structures médicales urbaines et rurales. Particulièrement sur ce domaine, notre coopération est axée sur la lutte contre le Vih. Nous intervenons aussi au niveau du dépistage et le traitement d’autres infections virales. La seconde particularité de notre coopération, c’est que nous développons aussi des programmes de recherches avec des instituts de recherche du Luxembourg. Enfin la dernière particularité de notre coopération, c’est le travail transfrontalier avec l’élaboration d’une cartographie de toutes les institutions médicales dans les pays de la sous-région que nous avons organisée en réseau pour lutter efficacement contre les maladies ciblées par nos programmes.
Quels sont ces programmes ?
Nous avons le projet frontière et vulnérabilité au VIH en Afrique de l’Ouest (FEVE) axé sur la prévention, les soins et la coopération inter pays dans la lutte contre le sida. Il est mis en œuvre auprès des populations les plus vulnérables se trouvant dans les zones frontalières. Ensuite il y a le fonds d’innovation et d’impulsion (F2) mis en place pour soutenir les initiatives innovantes et avant-gardistes avec des retombées positives sur la santé. Enfin nous avons le projet Casamance reseach program on HIV resistance and sexuahealth) (CARES) qui intervient dans la formation du personnel de santé, l’équipement des infrastructures sanitaires et l’offre de soins pour la prise en charge et le suivi des hépatites, du cancer, du col de l’utérus et des résistances au traitement de l’infection au Vih.
A combien s’élèvent vos investissements en Casamance ?
Nous avons déjà investi dans des programmes complètement achevés une enveloppe de cinq milliards. D’ici à 2021, nous avons dégagé plus de 7 milliards pour consolider et renforcer nos programmes, réhabiliter ou construire et équiper les infrastructures sanitaires pour améliorer l’accès aux soins des populations.
C’est dans ce cadre qu’un centre intégré est en construction pour lutter contre les violences sexuelles et les mutilations génitales féminines. Le sujet est délicat mais il est important d’en parler parce qu’il s’agit de droits humains et de droits de la femme. C’est pourquoi ce centre en construction prend une importance toute particulière pour nous car, c’est avec les communautés et par les communautés que nous voulons que le respect des droits humains, l’abandon des violences faites aux femmes soient une réalité ici en Casamance.
Comment se porte la coopération entre le Sénégal et le Luxembourg ?
Je suis le premier ambassadeur du Luxembourg en Afrique. Le fait que cela commence par le Sénégal est une démonstration du niveau de confiance que nous avons dans ce pays. Après trente ans, la coopération a atteint un niveau de maturité appréciable. Cette coopération nous a permis d’explorer les domaines de la santé et de la formation avec l’employabilité qui sont au cœur du développement du Sénégal et du plan Sénégal émergent. Chaque jour nous essayons d’apporter notre contribution significative pour l’envol économique du pays et cela nous a permis d’établir des partenariats féconds. Et j’ai beaucoup apprécié la qualité des gens sur le terrain, l’engagement et le dévouement du personnel des structures sanitaires et des organisations partenaires.
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En Mars, 2019 (05:30 AM)Participer à la Discussion