Les trois agences américaines de renseignement ont publié vendredi leur rapport, expurgé d'un certain nombre d'éléments, expliquant comment elles sont arrivées à la conclusion que le gouvernement russe, dirigé par Vladimir Poutine, a bien tenté de favoriser l'élection de Donald Trump contre Hillary Clinton. Pour autant, le FBI, la CIA et la NSA ne s'avancent pas sur l'hypothèse que cette ingérence aurait en effet conduit à la victoire de Trump.
Ce dernier, qui a justement rencontré les chefs du renseignement américain après la publication de leur rapport, a admis que les Etats-Unis et les partis républicain et démocrate ont fait l’objet d’incursions informatiques. Mais il a assuré : «Il n’y a eu absolument aucun impact sur le résultat de l’élection.»
Le rapport est lisible en pdf (et en anglais) à cette adresse. Voici ce qu'il dit, synthétisant un certain nombre d'éléments déjà révélés au cours des dernières semaines :
• Sur les objectifs du Kremlin : «Poutine et le gouvernement russe ont développé une claire préférence pour le président élu Trump» et ont «cherché à augmenter ses chances d’être élu quand cela était possible, en discréditant Hillary Clinton et en la comparant de manière défavorable.»
• Sur les motifs de l'ingérence : «Poutine voulait probablement discréditer Hillary Clinton car il l'accusait depuis 2011 d'avoir incité à des manifestations contre son régime à la fin de l'année 2011 et au début de l'année 2012, et parce qu'il garde de la rancœur envers des propos qu'il a certainement vus comme du dénigrement envers lui.»
• Sur l'influence concrète de l'ingérence dans les résultats de l'élection : «Le renseignement américain est chargé de surveiller et évaluer les intentions, les capacités, et les actions d’acteurs étrangers. Il n’analyse pas le processus politique américain ou l’opinion publique américaine»
• Sur l'hypothèse, par la Russie, d'une victoire de Clinton : les diplomates russes étaient prêts «à remettre en question la validité du résultat», selon le rapport. «Des blogueurs pro-Kremlin avaient préparé une campagne Twitter #democracyRIP en prévision de la victoire d’Hillary Clinton.»
• Sur les méthodes employées : selon le rapport, le GRU, le renseignement militaire russe, est entré «dans les comptes email personnels de responsables du parti démocrate», et a «exfiltré de larges volumes de données». Le GRU a utilisé «l’avatar Guccifer 2.0, WikiLeaks et DCLeaks» pour «diffuser les données». La Russie a également mené des intrusions informatiques chez les républicains, mais «n’a pas mené de campagne identique de divulgation» de ces données.
• Sur l'appui de médias russes à l'ingérence : «L’appareil de propagande de l’Etat russe, comprenant ses médias nationaux, ceux visant le public international comme RT et Sputnik, et un réseau quasiment étatique de "trolls", ont contribué à la campagne d’influence en servant de plateforme pour les messages du Kremlin».
• Sur l'éventualité que la Russie récidive : «Nous estimons que Moscou appliquera les leçons» apprises dans cette campagne américaine «pour de nouvelles tentatives d’influence dans le monde entier, y compris contre des alliés américains et leurs alliés».
3 Commentaires
Latsabetcha
En Janvier, 2017 (12:01 PM)Latsabetcha
En Janvier, 2017 (12:01 PM)Latsabetcha
En Janvier, 2017 (12:01 PM)Participer à la Discussion