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Diplomatie

Dessous de la visite de Stephen Harper : Pourquoi un subit regain d’intérêt du Canada en Afrique

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Dessous de la visite de Stephen Harper : Pourquoi un subit regain d’intérêt du Canada en Afrique

Que retenir de la visite du Premier ministre du Canada au Sénégal sur le chemin du sommet de la Francophonie en République démocratique du Congo ? La presse canadienne s’est faite largement écho de l’incursion de Stephen Harper en Afrique pour évoquer notamment pour certains, un nouveau départ ou pour d’autres un réveil dicté par les enjeux géostratégiques politique et économique.  

 

(Correspondant permanent-Montréal) Si la visite du Premier ministre du Canada en Afrique dépasse une banalité à ranger dans les villégiatures entichées de bonnes intentions de compassion moralisatrice des dirigeants du Nord à l’endroit du continent noir, elle suscite une curiosité. On peut s’interroger sur l’intérêt nouveau du Canada en Afrique. Le continent noir ne suscitait guère un intérêt particulier pour les Conservateurs qui sont arrivés au pouvoir en janvier 2006. L’Afrique, présentée comme un espace commercial peu attrayant, devenait un lourd fardeau en matière d’aide au développement. En comparaison avec l’Asie, la nouvelle terre promise et l’Amérique latine suivant la logique de proximité, l’Afrique cette lointaine bourgade hideuse et sale n’était qu’un trou immense sans fin. L’opinion dans les milieux diplomatiques canadiens était d’avis que tout investissement en Asie et en Amérique latine est porteur contrairement à l’Afrique qui n’était qu’«trou de m…» à s’éloigner le plus vite possible.

 

Stephen Harper ne s’attardait guère sur l’Afrique des dictatures, sous-développée démocratiquement, économiquement et socialement. Finalement, aux yeux des conservateurs, il n’y avait aucun intérêt à injecter de l’argent dans un continent sans avenir. La logique du retrait canadien en Afrique se traduit par une diminution de l’aide d’Ottawa en Afrique pour un recentrage plus efficace et plus ciblé de l’appui au développement. Stephen Harper, dès son arrivée au pouvoir en 2006, défait les politiques d’aide mises en place par les Libéraux Jean Chrétien et Paul Martin. Le Plan d’action pour l’efficacité de l’aide est lancé en 2007. Piloté par l’Agence canadienne pour le développement international (Acdi), le Plan ne concentre désormais son activité que sur huit pays en Afrique (Ethiopie, Ghana, Mali, Mozambique, Sénégal, Soudan et Soudan du Sud et Tanzanie). La doctrine soutenant une telle approche met en branle une option où les pays bénéficiaires devront garantir une transparence par rapport à leurs besoins, une capacité à pouvoir bénéficier grandement de l’aide canadienne et la conformité de leur vision avec la politique étrangère du Canada. Une telle démarche a provoqué une onde de choc à travers le continent. Outre la volonté de fermer des ambassades canadiennes en Afrique, Ottawa ira jusqu’à s’opposer à toute possibilité du continent à obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.

 

Le réveil du Canada

 

La perception d’Ottawa par rapport à l’Afrique a-t-elle changé à la lumière de la nouvelle posture affichée par Stephen Harper ? Au cours de ses visites au Sénégal et en République démocratique du Congo (Rdc), le Premier ministre du Canada a parlé politique, démocratie, droits de l’homme, mais aussi et surtout d’économie et de partenariats d’affaires. Il semble important de noter que, malgré une certaine vision de l’Afrique, les investissements canadiens ont explosé dans le continent noir. Minuscules, il y a 20 ans, ils tournent aujourd’hui à près de 26 milliards de dollars. Il n’y a plus pratiquement aucun pays du continent qui échappe à l’offensive des entreprises canadiennes. Le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, explique un tel regain d’intérêt pour l’Afrique par l’approfondissement de la démocratie et une avancée de la sécurité au cours des 50 dernières années dans le continent noir.  Exportation et développement Canada (Edc) de confirmer une telle tendance en révélant pour les exportateurs de son pays que l’Afrique constitue la deuxième région au monde au profil de risque le moins élevé. A travers un sondage mené en 2007 auprès de 1000 entreprises canadiennes, les risques pour l’Afrique sont de 14 % en baisse par rapport à l’indice précédent du printemps 2007, 19 % derrière l’Union européenne, passée de 15 % à 5 %, mais devant les Etats-unis, passés de 14 à 20 %. L’Asie est la région jugée la plus risquée par les exportateurs canadiens, avec 41 %, suivie de l’Amérique centrale et du Sud.

 

Malgré ce bon rang, l’Afrique, souligne Edc, demeure marginale dans le marché des exportations canadiennes, encore dominé par les Etats-unis, avec 71 %, et par l’Union européenne, 25 %. L’Afrique est bonne dernière avec 4 %. Rien que pour les échanges commerciaux entre le Canada et l’Afrique subsaharienne, le volume d’affaires s’est chiffré à près  de 10 milliards de dollars en 2011, comparativement à 7,8 milliards en 2010 et 5,3 milliards en 2009, selon Edc. Cette dernière estime que l’Afrique est un vaste champ de perspectives fort intéressantes pour les entreprises canadiennes dans des domaines comme les télécommunications, l’agriculture, l’énergie, les transports, l’infrastructure, les ressources naturelles et l’éducation. Alors le Canada peut-il prendre le risque d’être largué dans la course de positionnement que se livrent Chinois et Américains en Afrique ? En cohérence avec une nouvelle démarche vis-à-vis de la Chine, critiquée hier sur la question des droits de l’homme et devenue subitement fréquentable, le Canada ne cherche plus apparemment à trop s’attarder sur des questions de démocratie et de droits de l’homme en Afrique. A Ottawa, la croissance économique africaine à plus de 5 % fait réfléchir sur une Afrique qui pourrait être demain le chemin fréquenté des grands investisseurs voulant profiter des énormes richesses du continent noir. L’or, les minerais de fer, la bauxite… africains ont reçu près de 21 milliards de dollars canadiens d’investissement en 2010 alors qu’à ses débuts, ils n’étaient que de 233 millions de dollars en 1989. Le Canada a dépassé aujourd’hui les Américains, les Européens, les Russes, les Sud-Africains et les Asiatiques.

 

Prenant en compte ces réalités, le Canada a décidé de prendre place en Afrique en développant une nouvelle approche basée sur des accords de partenariat. «Outre notre Apie actuel avec l’Egypte, le Canada a conclu des négociations avec Madagascar et le Mali. De plus, nous négocions activement des accords similaires avec le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie, la Tunisie et la Zambie et nous avons consulté, dans le cadre de ce processus, un vaste éventail d’intervenants. Outre ces accords sur l’investissement, le Canada mène actuellement des négociations de libre-échange avec le Maroc, une première en ce qui concerne un pays africain», souligne le ministre des Affaires étrangères du Canada.

 

SECURITE DANS LE MONDE, LEADERSHIP, ETC. : Une agressivité diplomatique nouvelle

 

Le positionnement économique du Canada en Afrique ne saurait reléguer au second plan la dimension sécurité et leadership recherchée désormais par Ottawa. Certainement Stephen Harper n’a pas oublié d’évoquer avec le président Macky Sall la question de la base militaire que le Canada voulait installer à Dakar et à Nairobi.  D’un pacifisme soutenu en matière de maintien de la paix par le passé, le Canada donne une image agressive dans les relations internationales. La participation à la guerre en Libye et en Afghanistan aux côtés des alliés donne l’illustration de la nouvelle approche du Canada en matière de sécurité dans le monde. Ottawa, au lendemain des évènements du 11 septembre 2011, met en place pour ses forces armées un concept dénommé : «Réseau de soutien opérationnel». Il s’agit de doter les forces armées canadiennes de moyens opérationnels d’intervention accrus à travers le monde. Le Canada cherchera alors à implanter dans huit pays du globe des bases militaires ou point d’appui pour faciliter le déploiement de sa logistique militaire sur les théâtres d’opérations du monde. «Le Canada, d’un leadership en matière de maintien de paix s’aligne désormais sur les Etats-unis et l’Occident. Ce que certains diplomates notent qu’une certaine agressivité naissante du Canada dans le monde», soulignait le Pr Jocelyn Coulon de l’Université de Montréal lors d’un débat organisé le 30 septembre 2011 par le Regroupement général des Sénégalais du Canada.

 

La nouvelle orientation canadienne s’inscrit sur la problématique de la menace terroriste dominante au cours des 20 dernières années. Les nombreuses bases d’Al Qaïda dans la bande du Sahel, les rapts d’Occidentaux qui n’épargnent plus les Canadiens, les événements du 11 septembre 2001, les intérêts économiques croissants du Canada en Afrique surtout dans le domaine minier et le retour des conflits en Afrique de l’Ouest et au Maghreb justifient un tel engagement. Celui-ci n’épargne plus les soldats canadiens à s’impliquer dans des guerres. Ainsi,  «les Occidentaux mettront la bande sahélienne comprise entre le Sénégal et la Somalie sous haute surveillance», indiquait le Pr Coulon. Alors disposer de bases militaires à Dakar et à Nairobi permettrait d’accroître les capacités d’intervention des armées canadiennes en Afrique. Celles-ci pourront obtenir des points de ravitaillement pour leurs avions et même des troupes en réserve pour d’éventuels déploiements dans des zones de conflits. Le Canada s’aligne désormais sur son grand partenaire les Etats-unis qui, face à l’instabilité, au terrorisme, à la criminalité transfrontalière, au trafic des armes légères, ont décidé de mettre l’Afrique sous commandement militaire distinct.



9 Commentaires

  1. Auteur

    Atta

    En Octobre, 2012 (21:41 PM)
    tout ca pour ca :?:  :?:  :?: 
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  2. Auteur

    Rebellion

    En Octobre, 2012 (22:24 PM)
    En réalité ils sont là pour l'exploitation de l'OR à kédougou, et ce qui défavorise la population locale mais il ne tarde rien avec l'état du sénégal, pour voir une rebéllion à kédougou, en réalité amath Dansokho a été nommé ministre conseiller de macky pour qu'ill calme la population, étant donné qu'amath est un natif de cette région, mais ils faut qu'ils sachent que la en à marre il ne perd rien pour attendre, il y'a une rebéllion éminente, les armes seront dispersés avec la rebéllion malienne et ces armes aboutiront à kédougou, et en ce moment le gouvernement saura que kédougou litéralement la terre des homme est une bombe à retardement, c'est dans non moeurs, les sénégalais négligent tout, mais ils verront bientôt
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    Auteur

    Macky Salete

    En Octobre, 2012 (22:25 PM)
    Macky ak kholou dofame bi
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    Auteur

    Peperoncino

    En Octobre, 2012 (22:43 PM)
    L'Afrique l'histoire ne leur a pas servit de leçon, je ne suis pas contre les echanges culturels, mais dans le monde d'aujourd'hui seul les interets sont en premiere plan. Les etats n'ont pas d'amis, ils regardent seulement leurs interets, donc nous aussi on doit pas faire exception.
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    Peuls,

    En Octobre, 2012 (06:05 AM)
    Il n'y a aucun pays civilisé au monde qui agit hors des intérêts bien compris de ses peuples. Le monde est globalisé; aucun pays ne peut vivre dans l'autarcie; dès lors, nolens, volens, il faut s'y adapter pour ne pas être égratigner. Cela exige une flexibilité mentale; une clairvoyance sans faille; pour naviguer dans les océans de la mondialisation infectés de requins. Le Canada, comme tous les pays Occidentaux, bouge pour les intérêts supérieurs de ses peuples; mettant en berne, pour l'occasion, les questions d'ordre idéologique. Le Sénégal, qui ne survit, jusqu'içi, que grâce à la politique des mains tendues-danses des ventres-fourberies-roublardises-ruses-astuces-mesquineries, doit se résoudre à admettre que seul le travail dur-bien fait-bien organisé-dans la discipline-avec méthode-axé sur le moyen-long terme, pourra sortir ses peuples de l'ignorance-l'informel-laxisme, afin de les mettre dans les conditions d'emprunter les pistes du développement endogéne. PEULS.
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    Auteur

    Magueet

    En Octobre, 2012 (08:08 AM)
    on n'est l'avenir mais escon le c'est
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    Auteur

    Dakh

    En Octobre, 2012 (10:09 AM)
    On le sait mais nos pays sont morcelles .Je vous donne un exemple a reflechir

    Si 20 pays de la sous region decident ensemble d'acheter des bus de transport,1500 bus chacun au total 30000

    bus avec une concession de 20 ans dans ces conditions vous verrez quìils vont se busculer pour gagner ce marche.

    Non seulement les bus nous couteront 4 fois moins chere,ils sauront trouver des capitaux .ILS VONT INSTALLER DES USINES SUR PLACE

    Nous sommes l'avenir parcrque tout simplement nous avons des matieres premieres et la main d'oeuvre bon marche ce qui n'existe pas ailleurs
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    Auteur

    Sénégal

    En Octobre, 2012 (10:57 AM)
    canada, faites l'exemption des frais de scolarité pour les sénégalais , c'est mieux.

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    Auteur

    Koi

    En Octobre, 2012 (08:58 AM)
    Je crois que le Ministre MOR NGOM devrait bien s occuper a booster les secteurs qui lui sont confiés.Il devrait commencer par l’aéroport ou il a fait l essentiel de sa carrière.C est de l'immobilisme la bas alors que la rupture aurait voulu qu'il fasse mieux que ses prédécesseurs.

    ADS: depuis que Pape Mael est nomme , il n est même pas capable de sortir un organigramme et nommer des gens pour faire bouger les choses. GOUDIABY SG ADS de la génération du concret (nomme par Karim WADE) devrait être débarqué pour salubrité publique depuis belle lurette.

    ANACIM: Pape Atoumane FALL de la génération du concret ,nommé par Farba SENGHOR devrait partir depuis l’avènement de MACKY.Il a été incapable de faire un organigramme depuis la fusion ANACS ET ANAMS

    Représentation ASECNA: Abdoulaye DIOUF , PDS jusqu'aux ongles devrait partir avec son mentor .

    Les sénégalais ont choisi MACKY pour qu'il y ait rupture et changement.Qu' attendent les ministres pour matérialiser ce voeux
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