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Le développement passe par la vulgarisation des langues nationales (universitaires)

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Le développement passe par la vulgarisation des langues nationales (universitaires)

Des experts, des professeurs d’université, des linguistes et autres intellectuels ont affirmé, vendredi à Dakar, que le Sénégal est toujours à la traine dans la vulgarisation de ses langues nationales, seul moyen, pour eux, d’intégrer les masses et de mettre le pays sur les rampes du développement.

 

La célébration de la journée internationale de la langue maternelle leur a servi de prétexte pour porter le plaidoyer. ‘’ Il y a urgence à mettre l’accent sur le développement des langues nationales. Il faut faire des langues d’enseignement des langues d’administration et des langues officielles’’, a dit Fatou Kiné Camara, enseignant-chercheur à la Faculté de Sciences juridiques et politiques de l’UCAD.

 

Elle prenait part à une table-ronde sur les expériences de traduction et d’interprétation en milieux multilingues. Abordant ‘’les difficultés liées à la langue quant à l’éducation citoyenne des populations sénégalaises en général et des femmes en particulier,le Professeur Camara estime que ''la cohésion nationale passe par la reconnaissance des langues locales''.

 

‘’La prise en compte des langues nationales va faire que chaque citoyen sénégalais va se reconnaître dans la nation, parce que la nation reconnait sa langue. On ne peut pas se développer sans l’utilisation des langues maternelles (…). Apprendre seulement à lire, à parler et à compter par une langue d’autrui n’a pas de sens’’, a-t-elle martelé.

 

‘’Cela ne veut pas dire s’enfermer dans une langue. Mais il faut maîtriser sa langue d’abord avant de s’ouvrir aux langues extérieures et aux langues de communication. Aujourd’hui, le savoir universel s’est développé sans nous’’, a-t-elle fait remarquer.

 

Secrétaire générale de l’Association pour le développement de l’édition bilingue (ADEB) qui vise à encourager l’édition de manuels scolaires en français et en langues nationale, Fatou Kiné Camara a relevé ‘’des incohérences’’ dans les textes constitutionnels du pays et appelé les pouvoirs publics à rectifier le tir.

 

‘’90% de la population sénégalaise ne parlent pas le français. Pourquoi imposer dans la Constitution que tout candidat à l’élection présidentielle doit maîtriser le français. Tous les Sénégalais parlent au moins une langue locale, mais développons l’alphabet uniforme et ils deviendront tous des lettrés capables de participer au développement économique et social du pays’’, a-t-elle dit.

 

A sa suite, le Professeur Aly Sambou, enseignant-chercheur, spécialiste de traduction à l’UFR Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gaston Berger a rappelé une histoire teintée d’ironie.

 

‘’L’ancien président Léopold Sédar Senghor avait répondu à une interpellation de Cheikh Anta Diop en disant que le jour où il y aurait 100 thèses d’Etat sur les langues nationales, on en fera une en langue officielle, mais actuellement il y a moins de dix thèses sur le sujet’’, a dit M. Samb.

 

Mais pour Fatou Kiné Camara, cela passe par le développement de manuels secondaires en français et en langues nationales qui seront intégrés dans le corpus pédagogique à partir de l’élémentaire. ‘’Nos meilleurs mathématiciens maîtrisent parfaitement leur langue maternelle’’, a-t-elle dit, citant Cheikh Anta Diop, Sakhir Thiam ou encore Mary Teuw Niane.

 

‘’Le Japon parle japonais, la Corée parle coréen et l’Afrique du Sud qui a 11 langues nationales a en utilisé une pour sa langue officielle. Mais nous on est resté là à dire que le français c’est le ciment de la cohésion nationale, mais le véritable ciment de cette cohésion est de respecter les droits de tous’’, a insisté le Professeur Camara, militante des droits humains.

 

Landing Massaly, président de l’Union nationale des associations des langues (UNAL) a rappelé la mise à l’essai des langues nationales à l’école avec le groupe des six premières langues que sont le Wolof, le Sérère, le Pular, le Diola, le Manding et le Soninké.

 

Selon lui, ''le Sénégal a déjà codifié 21 langues nationales, mais il reste encore cinq à six langues à codifier pour ne pas exclure personne et aller au bout de la logique''. 



6 Commentaires

  1. Auteur

    Deug J

    En Février, 2014 (18:31 PM)
    Les africains aiment les détails et les détours inutiles. Enseignez les langues locales à partir du secondaire pour commencer avec un alphabet unique et que chacun apprenne la langue de son choix. Recyclez les profs de Russe, de portugais etc en Profs de langues nationales après une formation bien sûre et le tour est joué.



    C'est l'une des réformes qui pressent le plus, avant même la reforme de la constitution. 50 ans de français à l'école et 50 ans d'échec, Ça suffit. Nos étudiants ne peuvent même pas parler un français correct.
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  2. Auteur

    Sunu Gaal Leer

    En Février, 2014 (18:41 PM)
    Diap leen tchi ndakh lii de bou antoo di na takh askan wi bokk ci wakhtaan yi gnouy amal nguir dieumeule reew mi kanam te tamit di na takh daara yi dootoul doon dogg dogg ak li khaleyi di dound waye yeggali ak mottali. Sou booba ladji mi tchi diangale mi di na wagnekou bou bakh te ndaw yi di na gnou gaawa am seeni lidjaasa.
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    Auteur

    Deug La

    En Février, 2014 (19:06 PM)
    c bon mais ce sont des dits et redits.
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    Auteur

    Gh

    En Février, 2014 (19:15 PM)
    oui
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    Auteur

    Mdrrr

    En Février, 2014 (08:53 AM)
    c'est dire que nos intellectuelle ne veulent nous préparer qu'à la parole au lieu de prononcer la culture du travail!
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    Auteur

    Atypico

    En Février, 2014 (09:12 AM)
    C'est là une proposition et une illusion dangereuses ; il s'agit de rendre l'école maternelle accessible à tous et l 'école primaire obligatoire pour tous , de façon à permettre aux enfants d'apprendre très tôt à parler et à écrire dans leur langue maternelle ( familiale) et aussi dans le même temps à parler et à écrire une langue à dimension internationale commune. Sinon on va augmenter les divisions et les rivalité ethniques, on va faire que les familles les moins éduqués sur le plan scolaires et souvent les plus pauvres soient toujours exclus de l'accès à la culture générale et aux professions les mieux rémunérées. La question des langues nationales à l'université ne peut servir qu'à former des enseignants, pas à développer la capacité d'une population à accéder aux savoir scientifiques et techniques universellement accessibles en Anglais, Français, espagnol, arable....peu ou pas du tout en langues nationales...
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