L'OMVG doit rapidement concrétiser son programme (ministre)

Les pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) doivent prendre dans les meilleurs délais des décisions appropriées pour la réalisation du programme de cet organisme de bassin sous-régional en vue de sa redynamisation, a affirmé, mercredi à Dakar, le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Oumar Guèye.

L’OMVG, ‘’bien que dotée d’un programme pertinent, peine à concrétiser ses projets’’, a-t-il souligné à l’ouverture de la 7e session extraordinaire du Conseil des ministres de cette organisation regroupant la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal.

‘’Malgré la finalisation des études du projet énergie depuis 2006 et l’intérêt marqué par nos partenaires au développement et affirmé dans les tables rondes tenues en 2007 et 2008 à Dakar et Conakry, la mise en œuvre (de ce) projet par l’OMVG n’a pas connu de réalisation concrète sur le terrain’’, a noté Oumar Guèye.

‘’Nous devons poser un diagnostic sans complaisance du pourquoi et proposer les solutions aptes à rendre notre organisation performante. Le défi qu’il importe de relever, consiste à prendre les décisions adéquates pour créer les conditions d’une réalisation rapide de l’aménagement hydro-électrique de Sambangalou et du réseau d’interconnexion des pays membres mais également redynamiser davantage l’organisation’’, a-t-il déclaré.

‘’Pour continuer à mériter la confiance de nos partenaires techniques et financiers, l’OMG doit œuvrer à améliorer ses performances à l’effet d’accélérer la réalisation de son programme’’, a ajouté le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en présence de ses autres collègues dont Certorio Bioté, ministre bissau-guinéen des Ressources naturelles, par ailleurs président du Conseil des ministres de l’OMVG.

Les performances attendues des Etats membres devraient leur permettre de créer les conditions de réalisation du barrage-hydroélectrique de Sambangalou suivant ‘’un calendrier maîtrisé’’, selon Oumar Guèye. 

Au sortir de cette rencontre, a-t-il dit, l’entreprise chargée des travaux de cet ouvrage connue, ce qui devrait contribuer à ‘’baliser le chemin restant pour mobiliser les financements auprès (d’un) partenaire déjà identifié’’.

‘’Nous devons, cependant, rester vigilants et garder le cap en trouvant les réponses adéquates aux autres défis qui sont devant nous, notamment le financement du réseau d’interconnexion et sa réalisation rapide pour être au rendez-vous pour l’évacuation de l’énergie de la centrale de Kaléta dont la production est attendue pour 2015’’, a encore déclaré M. Guèye.

La construction du barrage de Kaléta, sur le fleuve Konkouré en Guinée, est l’un des projets-phares de l’OMVG, à côté de celui de Sambangalou (au sud de Kédougou, à l'intérieur du bassin versant du fleuve Gambie, en territoire sénégalais), sans compter la construction prévue d’une ligne d’interconnexion de 1 700 km.

Celle-ci permettra de transporter les 368 mégawatts produits par les deux ouvrages hydroélectriques susnommés, au bénéfice des 4 pays de l’organisation sous-régionale (Sénégal, Gambie, République de Guinée et Guinée-Bissau). L’ouvrage, dans le cas du Sénégal, devrait profiter au réseau non (Casamance, Kédougou, Tambacounda…). 

"Nos Etats doivent également relever le défi de la mise à disposition des ressources financières nécessaires au bon fonctionnement de notre organisation afin de garantir sa viabilité et rassurer nos partenaires au développement’’, a-t-il indiqué.

L'OMVG doit ‘’aller beaucoup plus vite dans la réalisation de ce programme’’, a insisté le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, s’adressant à des journalistes à la fin de la cérémonie officielle d’ouverture de cette 7e session extraordinaire de cet organisme de bassin.

"Il y a des lenteurs (…), nous voulons que les choses aillent beaucoup plus vite (…) il faut accélérer la cadence’’, d’autant que des partenaires sont prêts à accompagner ce projet à travers des financements disponibles, a encore dit Oumar Guèye.

Il a relevé que les Etats membres ont tout intérêt à travailler à la réalisation de ce projet, au regard des prix de l’énergie électrique, actuels de 30 francs le kilowatt/heure, contre plus de 100 francs CFA pour l’énergie thermique.

Le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement a également fait savoir que cette 7e session extraordinaire du Conseil des ministres de l’OMVG va également échanger sur la 11e conférence des chefs d’Etat des pays membres, parlant d’un ‘’besoin important’’, dans le contexte actuel, pour la tenue de cette rencontre.