Les producteurs de Kaffrine et les techniciens de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) et de l’agriculture relèvent la nécessité d’étendre sur le territoire national le Système d’alerte précoce (SAP) qui a eu un impact positif sur les cultures.Réunis samedi à Kaffrine pour évaluer le SAP basé sur l’utilisation des prévisions climatiques et météorologiques comme mesure d’adaptation à la variabilité climatique, les paysans ont considéré l’information météorologique comme le premier intrant agricole.
A cet égard, ils ont souhaité son redéploiement un peu partout. ''L’information météorologique que nous avons commencé à recevoir pendant la campagne agricole écoulée a été d’un apport extraordinaire parce cela nous a permis de réagir à temps, de nous réajuster'', a souligné le producteur et point focal du SAP, dans la communauté rurale de Diokoul Mbelbouk, Abdoulaye Ségnane. ''Les informations que nous recevons par SMS 72 heures, 48 heures ou même 3 heures avant la pluie sont aussitôt éclatées au grand bonheur des producteurs qui ne se lassent point de nous demander des nouvelles sur la situation pluviométrique'', a relevé M. Ségnane, par ailleurs président de la communauté rurale.
''Le SAP testé positivement à Kaffrine allie approches scientifique et endogène. Il mérite d’être démultiplié afin de permettre aux producteurs des autres régions d’avoir les mêmes chances de réussite que leurs confrères du Ndoucoumane'', a indiqué le coordonnateur du projet partenaire d’intégration de l’adaptation au changement climatique dans le développement durable au Sénégal (INTAC), Babacar Diouf. ''Les résultats obtenus à Kaffrine montrent que les conseils de semis, de choix culturaux et de récolte, etc. donnés par les techniciens de la météo et de l’agriculture sont suivis à la lettre. Cela est une expérience à consolider et à redéployer dans d’autres zones'', a relevé M. Diouf qui a fait de Kaffrine ''un laboratoire pertinent sur les questions de développement''. ''Le SAP, qui a démarré en début juin dernier, a permis de mettre instantanément les producteurs au même niveau d’information pour améliorer la tenue des champs, le comportement des cultures, etc.'', a dit le coordonnateur du Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP) et chef du service départemental du développement rural (SDDR), El hadji Moussa Seck. ''Nous avons, entre les mois de juillet et de septembre, envoyé 21 bulletins de prévision dont 10 décadaires et 4 mensuels aux producteurs de Kaffrine et enregistré un taux de réussite de 82%'', a expliqué l’ingénieur agro-météorologue, Diabel Ndiaye. ''Ce système soutenu par l’INTAC permet de sécuriser les personnes et leurs biens, d’aider le producteur à maîtriser son calendrier cultural et à définir la meilleure date pour les opérations culturales'', a souligné M. Ndiaye. Il s’est également réjoui du fait que ''l’information climatique est désormais prise en compte par les producteurs de Kaffrine qui ont acquis le réflexe de la demander''.
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