Dakar vit depuis la fin de semaine dernière au rythme de la Biennale. Il y a les expositions du « In », 75 artistes de 33 nationalités ont été sélectionnés. Et puis le « Off » de cet événement qui va durer un mois. Avec des expositions d'art contemporain : sculpture, peinture, photo, créations éphémères dans toute la capitale et de nombreux concerts qui se tiennent justement dans les lieux où sont présentées toutes ces œuvres.
Le surdoué et militant Keziah Jones était justement ce week-end à Dakar. Rencontre avec l'inventeur du « Blufunk » à la sortie de son concert.
Rare. Après des années aux quatre coins du monde, Keziah Jones est devenu plus discret.
« Ma musique est plus personnelle. J'aime vivre à Lagos, j'aime vivre au Nigeria. Etre avec ma famille, mes amis. Et aussi mon studio. Je suis en train de finir un disque et je serai sur les routes l'an prochain », dit-il.
En fond de scène, deux poings croisés et cette phrase « People resist ». Voilà l'état d'esprit de Keziah Jones qui, à bientôt 50 ans, reste engagé et reprend la chanson War de Bob Marley.
« Quand tu regardes ce qu'il se passe dans le monde aujourd'hui, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, avec Trump, avec tous les problèmes que rencontrent les migrants, tout ça n'a pas de sens. Bob Marley a écrit cette chanson dans les années 70 et ses mots ont encore du sens aujourd'hui », souligne-t-il.
Critique avec le système, Keziah Jones pousse la jeunesse, notamment africaine, à se mobiliser :
« Avec le pouvoir du net, une économie correcte. Les jeunes ont tout ça aujourd'hui. Je pense qu'ils doivent être un peu plus philosophes. La musique contemporaine n'a aucun sens politique, mais ça va venir et les jeunes Africains ont tout pour réussir. »
0 Commentaires
Participer à la Discussion