Inspiré d’une histoire vraie qui s’est passée dans son quartier français, Ladji Ly, avec la collaboration de son ami, a porté à l’écran l’histoire d’un jeune homme musulman, imam dans son quartier, accusé d’escroquerie autour des billets de pèlerinage à la Mecque qu’il démarchait pour les fidèles. « On se rend compte que c’est une escroquerie assez courante que ce soit en France ou à l’étranger. Des gens sans scrupules qui sont près à dépouiller les pèlerins de leurs économies. qui n’hésitent jamais à escroquer », raconte Ladj Ly, co-scénariste.
Il est vrai que l’Islam est devenu un sujet très sensible en France. Néanmoins , malgré les nombreuses difficultés que l’équipe a eu à rencontrer au début du projet, Ladj et Hakim ont réussi le pari de la sensibilisation. A travers ce film, ils ont accompli leur volonté de « représenter ceux qu’on n’ entend pas » et qu’on accuse à tort.
C’est l’histoire d’un jeune de Ali qui, à l’âge de 14 ans, est un adolescent à la dérive. Sa mère qui l’élève seule ne trouve d’autres solutions que de l’envoyer au village au Mali pour finir son éducation. Dix ans plus tard, Ali revient. Malgré les doutes de sa mère auprès de qui il est prêt à tout pour briller, il devient l’imam de la cité. Adulé de tous et poussé par ses succès, Ali décide d’aider les fidèles à réaliser le rêve de tout musulman : faire le pèlerinage à la Mecque.
D’ailleurs en France, en 2019, il a été estimé qu’entre 2000 et 5 000 fidèles musulmans ont découvert que leur voyage avait été annulé faute de visa valide juste avant leur départ. Ce sont parfois les économies de toute une vie qui sont ainsi spoliées par certaines agences non agréées.
« Étant donné qu’il y’a 6 millions voire 7 millions de musulmans en France, donc on a jugé important parler de la religion musulmane, de l’Islam de tous les jours, l’Islam qu’on pratique au quotidien, différent de l’Islam qu’on avait l’habitude d’entendre dans les médias ou caricaturé », constate Ladji Ly.
Le titre, « Le jeune imam », peut crisper certains et pourtant le contenu est d’une importance car dans ce film il est aussi question d’amour. D’un amour inconditionnel d’une mère envers son fils. De l’existence d’une mère seule qui, malgré les aléas de la vie, élève son enfant et le soutient quoi qu’il arrive surtout dans les pires moments de sa vie.
Pour « Le jeune imam » de Kim Chapiron, l’enjeu était de capter l’intensité extrême de ces rapports humains débarrassés de tout superficiel.
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