APA –Ndjamena (Tchad) «La partie de l’Afrique que je connais, n’est pas encore prête à bâtir, à l’échelle continentale, les Etats Unis d’Afrique» a regretté mardi, la cantatrice tchadienne Mounira Mitchala.
Dans un entretien avec l’Agence de presse africaine (APA), la vedette tchadienne explique son scepticisme par le fait que «l’unité nationale est très fortement mise à mal dans la configuration de nos pays actuels où les ethnies et tribus sont profondément divisées et où aucune cohésion n’est pérenne».
«Je ne pense pas que nous les Africains, soyons véritablement prêts pour les Etats-Unis d’Afrique, même si nous pouvons reconnaître unanimement que l’idée de s’unir est excellente, séduisante et pourrait nous apporter effectivement un très grand bien individuel et collectif ».
«Nos chefs d’Etats sont eux-mêmes toujours divisés, depuis qu’ils parlent, de l’opportunité de ce gouvernement fédéral à l’échelle du continent, comme première étape vers les Etats-Unis d’Afrique», regrette Mounira Mitchala.
IMMIGRATION CLANDESTINE
«Si le phénomène de l’immigration clandestine a pris autant d’ampleur en Afrique, cela s’explique certainement par le fait que nous n’avons pas de structures ou d’infrastructures permettant l’épanouissement de la jeunesse», déclare la cantatrice tchadienne.
« Nombreux sont les jeunes Africains qui souffrent énormément du fait du manque de débouchés. Un horizon, obscurci par la quasi inexistence de politique de formation-emploi amène les jeunes à chercher ailleurs. Mais il y a aussi et surtout, le chômage, la famine, la pauvreté… qui sont de véritables facteurs de déséquilibre. A cela s’ajoutent les maux tels la corruption, la guerre et ses conséquences, l’injustice sociale, bref, toutes ces situations qui révoltent et frustrent, désespèrent les jeunes», exolique Mounira Mitchala .
«Les médias également jouent un rôle néfaste sur les jeunes africains», relève la cantatrice tchadienne.
«A travers la télévision, l’Occident est montré comme un eldorado ou un paradis sur terre. Mais à qui la faute ? Nous sommes tous responsables de ce qui se passe. Gouvernants, décideurs, leaders d’opinion et autres artistes. Les uns par leur «inactivisme» béat, les autres par leur silence complice».
La solution, selon la vedette tchadienne, «serait que nos pays africains prennent leur devenir en main, en créant des emplois pour toutes les couches sociales, en multipliant les centres de formation liés à l’emploi et en luttant contre les discriminations et les injustices.
INITIATIVES ET LOIS EUROPEENNES
En ce qui concerne l’émigration clandestine, déclare Mounira Mitchala , «Je crois que les mesures de découragement prises par l’Europe sont plutôt salutaires, au sens où elle amèneront les Africains à réfléchir et à compter dorénavant sur eux-mêmes».
«Toutefois, le visa biométrique aux demandeurs qualifiés n’est vraiment pas la solution. Et en dépit de toutes ses mesures actuelles ou à venir, l’Europe aura toujours besoin de l’Afrique et réciproquement ».
Mitchala précise enfin que rien ne saurait «exclure la responsabilité directe de l’Europe dans la situation actuelle de l’Afrique. Mais pour l’heure, le plus urgent c’est de ramener la paix sur le continent».
HAUSSE COMBINEE DES PRIX DU PETROLE ET DES DENREES DE BASE
«Le renchérissement généralisé du coût de la vie est un phénomène international », admet Mounira Mitchala. Mais ajoute t-elle, « il n’y a pas péril en la demeure. L’Afrique a un énorme potentiel agricole».
«Les Africains se sont détournés de la culture vivrière (mil, riz, mais, sorgho) au profit de la culture de rente (cacao, coton, etc.). Ils devront désormais, pour relever ces défis de la cherté de la vie, surtout pour les produits agricoles, de revoir leurs politiques agricoles en aidant les agriculteurs à développer leurs cultures vivrières locales et surtout, à trouver une solution contre l’exode rural, susceptible de retenir les agricultures chez eux ».
COUPE DU MONDE DE FOOTBALL 2010
Mon rêve c’est de conserver le trophée en Afrique. N’est-ce pas légitime ?
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