Les réalisateurs Moussa Touré, pour "La Pirogue", et Alain Gomis avec "Tey", deux longs-métrages retenus pour la compétition officielle de la 23-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui s'ouvre samedi, tenteront de décrocher le Grand Prix de l'Etalon de Yennenga qu'aucun Sénégalais n'a jusqu'ici réussi à remporter.
Le comité de sélection de cette biennale, la plus grande manifestation cinématographique du continent, a aussi choisi "Accusé de réception" de Djibril Saliou Ndiaye (section courts-métrages), "Président Dia" d'Ousmane William Mbaye et "Yoole, le sacrifice" de Moussa Sène Absa (documentaires).
Depuis l'institution d'une compétition au FESPACO, en 1972, les cinéastes sénégalais ont eu des accessits et des prix d'honneur, mais ils sont toujours aux trousses du prestigieux Grand Prix de l'Etalon de Yennenga, la récompense suprême tant convoitée.
Les meilleures récompenses obtenues par des films sénégalais restent le Prix du meilleur court métrage pour "Certificat d'indigence" de Moussa Bathily, en 1983, "Le Franc" de Djibril Diop Mambéty, en 1995. Omar Makéna Diop a remporté le Prix du meilleur acteur pour son rôle dans "Battu" du Malien Cheick Omar Sissoko (2001).
En 1981, Ousmane William Mbaye a reçu une Mention spéciale du jury pour son film "L'enfant de Ngatch" (court métrage). Cette même année, Ben Diogaye Bèye a remporté le Prix d'honneur de la commune de Ouagadougou pour son premier long-métrage "Sëy Sëyëti".
D'autres réalisateurs ont été primés : Tidiane Aw (Prix de consolation gagné par son film "Pour ceux qui savent", en 1972), Ababacar Samb (Prix de la presse internationale pour "Kodou", 1972), Mahama Johnson Traoré (Premier prix de la consolation pour "Njangaan", en 1976), Safi Faye (Mention spéciale pour "Lettre paysanne" en 1976), Amet Diallo (Prix spécial du jury courts-métrages pour "Boxunmalen" en 1993) et Moussa Sène Absa (Prix de la meilleure image pour "Tableau Ferraille" en 1997).
"L'Afrance" d'Alain Gomis (Prix Oumarou Ganda de la meilleure première œuvre et Prix spécial de l'Union européenne), "Le Prix du pardon" de Mansour Sora Wade (Prix de la meilleure musique) et "Madame Brouette" de Moussa Sène Absa (Prix spécial) ont été primés en 2003 (18-ème édition).
En 2005, Sokhna Amar a obtenu le Prix coté Doc de la "meilleure œuvre documentaire" pour son film "Pourquoi ?" sur le viol. La même année, le réalisateur sénégalais Ben Diogaye Bèye a reçu le Prix de l'UNICEF "pour la promotion des droits de l'enfant" pour son long métrage "Un amour d'enfant", tandis qu'As Thiam a eu une Mention spéciale du jury pour son court métrage "Le sifflet".
Moussa Touré (Mention spéciale pour le documentaire "Nosaltres"), Dyana Gaye (Prix spécial de l'Union économique monétaire Ouest-africaine (UEMOA pour "Deweneti") ont été récompensés à l'occasion de la 20-ème édition du FESPACO, en 2007.Quatre ans plus tard, en 2011, Dyana Gaye a obtenu la même récompense pour sa comédie musicale "Un transport en commun".
L'auteur-compositeur Wasis Diop, lui, est reparti quatre fois avec le Prix de la meilleure musique : en 1999, pour "Simandé" de Saint-Pierre Yaméogo (Burkina Faso), 2001 pour "Les couilles de l'éléphant" de Henri Joseph Koumba Bibidi (Gabon), 2003 (avec le compositeur français Loy Ehrlich) pour "Le Prix du pardon" de son compatriote Mansour Sora Wade et en 2011 pour "Un pas en avant-Les dessous de la corruption" du Béninois Sylvestre Amoussou, "Un homme qui crie" du Tchadien Mahamat Saleh Haroun et "En attendant le vote" du Burkinabé Missa Hébié.
"Les Feux de Mansaré" de Mansour Sora Wade a été le premier film à être récompensé par le Prix de la meilleure affiche, institué en 2009, lors de la 21-ème édition, au cours de laquelle Moussa Dieng Kala a reçu le Prix spécial Bank Of Africa pour "Dieu a-t-il quitté l'Afrique ?".
Sans jamais avoir décroché le Grand Prix, le 7-ème art sénégalais, entré en crise au milieu des années 1980 avec l'austérité imposée par les Plans d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale, est toujours à la recherche d'un second souffle. La belle époque des 1960 et 70 a vu "l'aîné des anciens", Sembène Ousmane (1923-2007) –qui n'a jamais voulu s'inscrire en compétition à Ouagadougou--, signer, en 1963, le premier court-métrage de fiction réalisé par un Noir en Afrique.
3 Commentaires
Manu Chao
En Février, 2013 (15:48 PM)Moi
En Février, 2013 (19:35 PM)Paix
En Février, 2013 (22:09 PM)Participer à la Discussion