Prêt à embarquer ou à peine descendu de l’avion, à l'aéroport international Blaise Diagne, on découvre une géante fresque murale et deux grandes pirogues en sculpture. Si vous êtes de ceux qui arrivent à l’aéroport au moins quelques heures avant le départ, vous aurez des œuvres à contempler, à apprécier afin de meubler votre temps.
A l'AIBD, l’offre ne s’arrête désormais plus juste à voyager mais aussi à admirer des œuvres artistiques d'artistes locaux.
Dés que vous arrivez, impossible de ne pas remarquer l’œuvre du duo Docta et Mbautta. Les deux graphistes ont réalisé sur la façade des arrivées une fresque d'une dizaine de mètres qui transcrit toute cette beauté que regorge le Sénégal.
Durant six jours, Amadou Lamine Ngom plus connu sous le nom de Docta, artiste grapheur, président de la première structure de graffiti et son binôme Mbautta ont réalisé le graffiti "Teeral ak Diam".
L'œuvre s'ouvre avec le monument de la Renaissance, et se poursuit dans un long voyage dans lequel on découvre "beaucoup d'éléments qui parlent du Sénégal. On a essayé de réunir toutes les couches du pays, en restant ce qu'on est des sénégalais, des africains avec une vision dans le monde. Une ouverture dans le monde qui fait que les nouvelles technologies sont présentes dans tous ce qu'on fait. Mais aussi qui est à la base du développement qui est l'agriculture. Une vision urbaine de ce qu'on a de notre pays, les identités qui font que quand tu arrives au Sénégal tu n'as pas besoin de trop chercher. La première chose que l'on voit c'est un car rapide. Une belle dame sénégalaise bien habillée avec ce sourire accueillant qui reflète notre teranga sénégalaise. En plus de cela, il y a les enfants partout joyeux et pleins d'énergie. Nous avons aussi un hub aéroportuaire représenté par un avion taxi qui n'est certes pas dans les normes mais d'un point de vue artistique. Nous montrons les couleurs qui nous représentent qui sont les taxis en jaune-noir", explique Docta.
Il renchérit : "Nous avons aussi représenté les Bediks, les Bassaris. On a mis un symbole du Sénégal qui est le baobab. Il y a beaucoup de femmes dans la fresque parce qu'elles sont à la base du développement. C'est les plus grandes gestionnaires qu'on peut avoir sur terre. C'est nos mamans, nos sœurs, nos compagnes. Il y a aussi cet aspect traditionnel, qui après une bonne récolte abondante on remercie le bon Dieu de nous avoir permis de vivre ces moments jusqu'à avoir de quoi se nourrir et développer l'environnement social qui fait que la lutte est présente. La lutte qui aujourd'hui est devenu un business".
Juste à la fin de la fresque, on observe un vendeur de café.
"Un vendeur de café qui illustre l'aspect débrouillard, le self made man, qui existe au Sénégal. Il y a des maîtrisards qui vendent du café touba. C'est une source de revenus qui permet à des personnes de pouvoir régler des problèmes sociaux grâce à cette substance qui est le café touba. On remercie aussi notre guide Serigne Touba qui nous a permis de comprendre que à partir de rien on peut faire quelque chose", raconte Docta.
Les pirogues d’Alpha Diallo : une invite au voyage de façon régulière et à la liberté
L'artiste Alpha Diallo a exposé dans la salle de départ et d'embarquement deux pirogues en sculpture.
Dans une note, Alpha Diallo explique que l'œuvre « GAALSUNU : PIROGUE NOTRE » se révèle être une symbiose d'éléments ; elle ancre la réflexion dans la thématique des migrations et la valorisation des compétences de chacun. Son installation rend ainsi hommage aux savoir-faire et aux énergies positives. Gaalsunu est une sculpture qui invite « l’Autre » autour d’une pirogue atypique et faussement utopique.
Solidaires à la pirogue, deux fers à repasser évoquent dun aller-retour, des voyages maîtrisés par le geste. Dos à dos et complémentaires, chacun veille sur l’autre et le dirige".
La pirogue, haut de sept mètres, invite à un espoir de liberté, qui au gré des rencontres tisse des liens.
L'autre pirogue appelée "Wommakunki", Pirogue nôtre en soussou, invite « l’Autre », elle ne part pas, elle accueille. Elle est installée dans la salle d'embarquement.
"De bois et de fer, la pirogue elle est longue de sept mètres. Les pièces qui la composent puisent leurs racines dans la richesse du patrimoine. La coque imite le bois et évoque un tap-tap et ses deux maillets. Dans l'esprit du détournement d’objets, les deux maillets à chaque extrémité dessinent la proue et la poupe de la pirogue. Ils sont incrustés dans un billot et ensemble, ils évoquent une technique ancestrale pour repasser à froid les tissus précieux, promesse de belles cérémonies.
Les quatre pagnes sur le billot évoquent des rites de la vie : le pagne pour accueillir la naissance, le pagne de l'initiation de l'homme vers le monde des adultes, le pagne de la nuit nuptiale et le pagne qui accompagne le défunt dans sa dernière demeure. Cette pirogue s'enracine à la terre et s’ouvre au monde avec l’espoir de la liberté", explique Alpha Diallo.
En effet, cette exposition AEROG’ART entre dans le cadre d'un programme artistique mis en place par LAS, explique Tidiane Tamba, cadre en communication relation publique au niveau du département communication marketing de LAS.
"AEROG’ART est un programme culturel que LAS a mis en place pour la promotion de l'art, la culture et la promotion de la destination Sénégal.
L'aéroport est d'abord le premier grand réceptacle de passagers en entrance ou en partance du Sénégal. Pour ces passagers qui viennent, ils ont besoin de voir ce que le Sénégal a comme machine culturelle, comme développement et comme expression culturelle. Nous accueillons presque 4 millions de passagers et nous pensons que c'est une bonne opportunité pour l'aéroport de permettre à ses passagers de découvrir ce que nous avons de plus beau et de plus expressif dans le domaine de l'art et de la culture", explique Tidiane Tamba.
Ainsi, pour le cadre communication relation publique de LAS, "ces pirogues lancent un message contre l'émigration clandestine. Elles accueillent les passagers pour qu'ils puissent voyager avec leur visa. Quand les pirogues rejoignent les avions forcément il y a la réglementation qui est mis en œuvre".
Depuis la mise en place de ce programme, des œuvres du sculpteur Ousmane Sow, de la Manufacture des arts décoratifs de Thiès et de Baba Ly ont été exposé à l'aéroport. Une manière de permettre aux artistes sénégalais de s'exprimer à travers la plus grande galerie du Sénégal : l'Aéroport International Blaise Diagne
1 Commentaires
Wakh Deug
En Février, 2024 (20:57 PM)Participer à la Discussion