Des artistes sénégalais tirent un bilan positif de leur participation à la 13e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art), qui prend fin ce samedi et au cours de laquelle ils ont pu recueillir de manière direct le feed-back du public sans compter les nouveaux contacts noués.
La plasticienne par exemple, dit se réjouir de l’harmonie ayant caractérisé ce mois d’exposition au "Pavillon Sénégal", érigé sur l’esplanade du musée des civilisations noires, compte non tenu des contacts qu’elle noués.
"J’ai eu différents contacts de gens intéressés par mon travail, maintenant il s’agit de les concrétiser, de faire le tri et le suivi", a-t-elle confié.
Caroline Guèye, à travers son œuvre, invitait les visiteurs à se prononcer sur le thème de l’identité, en collant leur mot sur un tableau où figurait déjà sur un coin, le portrait de Franz Fanon dessiné au crayon et au fusain.
Le président Macky Sall a été le premier à coller son mot : "L’identité, a-t-il ainsi écrit, c’est ce qui nous caractérise, fait notre différence et nous enrichit".
Selon l’artiste, "les visiteurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers, ont aimé pouvoir participer" à cet échange.
"Il y a eu beaucoup d’intérêt pour cette performance participative sur l’identité qui a suscité pas mal d’émotions", a-t-elle fait valoir.
Le designer Ibrahima Ndiaye, également présent au pavillon dédié au Sénégal, estime avoir eu l’occasion de "conscientiser les visiteurs sur l’apport du numérique dans la création artistique".
"J’étais en phase avec le public pour leur expliquer les tenants et aboutissants de l’économie digitale, un instrument pour les industries culturelles", souligne Ndiaye, dont l’ouvre consiste en une conceptualisation de la création artisanale à travers l’ordinateur.
Il affirme avoir "pu montrer et démontrer qu’avec le numérique, on peut s’appuyer sur un outil pour renverser la tendance qui fait que l’artisanat, en terme de créativité, a un niveau très bas par rapport à l’art adulé".
Aussi Ibrahima Ndiaye invite-t-il les artisans à être "des concepteurs et (à) utiliser l’ordinateur pour créer".
Le peintre Alioune Diouf, qui a pris ses quartiers à l’espace du marché malien près de la gare de Dakar, n’est pas avare de compliments pour le Dak’art 2018, une édition qu’il trouve "merveilleuse".
"Je ne travaille pas pour vendre, j’ai pu faire naitre des œuvres en peignant in situ, j’ai fait des connaissances avec ceux qui y étaient, c’est là toute la beauté que nous recherchions", dit cet artiste au sujet de son exposition intitulée "La cloche des fourmis".
A ses yeux, ses nouvelles connaissances et contacts représentent "une valeur qui n’a pas de prix".
L’artiste Ican Ramagelina, qui perpétue la vision de feu Joe Ouakam, se dit également satisfait de sa participation à l’édition 2018 de la Biennale de Dakar.
"On est satisfait parce que l’ancien Palais de Justice revient à la culture", sans compter que "le président de la République a augmenté le budget de la biennale à 1 milliard de francs CFA, ce à quoi on s’attendait pas", fait-il remarquer.
La 13e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, ouverte depuis le 3 mai dernier, compte un volet "In", consacrée à l’exposition internationale organisée dans les locaux de l’ancien Palais de Justice de Dakar, avec 75 artistes sélectionnés.
Il y a eu aussi les pavillons dédiés aux deux pays invités d’honneur, le Rwanda et la Tunisie, ainsi que celui du Sénégal, à l’esplanade du musée des civilisations noires.
Le Dak’art 2018 a également rendu hommage à des artistes disparus à travers certaines de leurs œuvres exposées à l’occasion.
Ndary Lo et Ousmane Sow font partie de ces artistes célébrés de cette manière par la Biennale, de même que le peintre Souleymane Keita et Joe Ouakam.
Au total 350 expositions "Off ont été organisées dans le même temps, à Dakar et dans les régions de l’intérieur : Kaolack, Louga, Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor, etc.
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