Contrairement aux idées reçues, la justice sénégalaise est indulgente. L’exemple de la France nous montre que le Sénégal a encore du travail pour lutter contre l’impunité des élus. Le récent débat autour des procédures judiciaires qui visent Ousmane Sonko le prouve.
Jeudi 30 mars, Ousmane Sonko est condamné à deux mois de prison et 200 millions de FCFA d’amende par la justice sénégalaise. Il a fait appel de ce jugement. Une procédure ouverte suite à une plainte en diffamation déposée par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Quelque semaine plus tard, le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF) est la cible d’une nouvelle plainte.
Des voix s’élèvent pour dénoncer des manœuvres politiques. Pour certains observateurs de la vie politique sénégalaise, ces procédures seraient inutiles et contreproductives. Pire, elles seraient destiné à déstabiliser la candidature l’opposant au président Macky Sall. En réalité ces procédures n’ont rien de spectaculaire, ni d’exceptionnel, dans une démocratie.
Et si au contraire, la condamnation d’un élu était un marqueur de bonne santé démocratique ? C’est le signe que, dans un État de droit, la classe politique n’échappe à la justice. Et jusqu’à preuve du contraire, faire partie de l’opposition n’a jamais été un totem d’immunité judiciaire.
Une justice laxiste ?
La peine dont a écopé Ousmane Sonko est légère, elle ne comporte pas d’inéligibilité. Ce qui prouve son caractère apolitique. Elle témoigne d’une justice de droit commun qui fonctionne bien. Comparée à ses homologues occidentales, on peut même dire que la justice sénégalaise est indulgente.
La peine dont a écopé Ousmane Sonko est légère, elle ne comporte pas d’inéligibilité. Ce qui prouve son caractère apolitique. Elle témoigne d’une justice de droit commun qui fonctionne bien. Comparée à ses homologues occidentales, on peut même dire que la justice sénégalaise est indulgente.
Car l’actualité politique française, qu’elle soit locale ou nationale, regorge d’exemple de condamnations très sévères d’élus. Le 19 avril dernier, Hubert Falco, maire de Toulon, une grande ville portuaire en Provence, a été démis de ses fonctions. L’ex-édile venait d’être condamné à trois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour recel de détournement de fonds publics. Il a fait appel de cette condamnation. Sa faute ? Avoir continué de déjeuner gratuitement à la cantine du conseil départemental dont il n’est plus président depuis 10 ans !
Le 15 avril, c’est Guillaume Delbar, le maire de Roubaix, une ville de la région des Hauts-de-France, qui était jugé pour « négligence dans l’attribution de fonds publics ». Il risque une peine d’inéligibilité. Il avait déjà écopé, en 2021, d’une peine de six mois de prison avec sursis assortis de deux ans d’inéligibilité dans le cadre d’une affaire de fraude fiscale. Condamnation dont il a fait appel.
Certaines affaires ont encore plus défrayé la chronique politique française. En 2004, Alain Juppé, ancien premier ministre et personnalité politique majeure, est condamné, en appel, à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour prise illégale d’intérêts.
En définitive, ce type d’affaire est non seulement courant, mais jugé de façon draconienne. La France considère avec dureté les manquements de ses élus, représentants du peuple souverain. Si les procès de d’Ousmane Sonko choquent tant : peut-être est-ce le signe que l’impunité est encore trop répandue au sein de la classe politique sénégalaise?
Cheikh Dia
Diplomate à Lyon
4 Commentaires
Les exemples cites en France n'ont rien a voir avec le cas de Sonko dont on connait les tenants et les aboutissants de cette affaire comme si Macky Sall et ses magistrats pourris qui ont sur leurs tables des dossiers plus graves de crimes economiques attendaient que Sonko parle du dossier du Prodac pour qu'il fonce sur ce dossier comme des charognes sur leur proie
C'est quoi une plainte pour diffamation devant la mort de 24 jeunes tues par les balles de la police de Macky Sall et qu'attendent ces magistrats ces juges cette justice pour ouvrir une enquete et arreter les coupables ?
C'est quoi une plainte pour diffamation quand le president de la republique declare qu'il a mis sa coude sur plusieurs dossiers qui epinglent ces proches ou est alors ta justice indulgente et apolitique ?
C'est quoi une plainte pour diffamation quand l'actuel ministre de l'education nationale et le ministre des infrastructures sont epingles par les corps de controle pour detournement de deniers publics portant sur des dizaines de milliards et qu'aucun magistrat de ce pays n'ose les convoquer
Cheikh Dia ferme ta grande gueule puante et parle des choses que tu maitrises
C'est un dossier politique suivi par un proces politique de liquidation d'un opponent politique. Le monde entier le sait. Le peuple juste attend de voir ou ca finira.
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