Il m’est venu à l’esprit de lancer un message de soutien en faveur de la presse indépendante du Sénégal, menacée d’extinction. De fait, après avoir lu la contribution de Dié Maty Fall qui avait pour objectif de soutenir un de ses confrères persécutés par les militants bordéliques et irascibles de Wade, pour ne pas dire ses éminences grises alors, les bras m’en tombent. Je me sens, en conséquence, en dette envers ceux qui ont choisi d’être la lumière du peuple. Qu’est-ce qu’il y a de plus noble que d’être au service du peuple? N’ayez pas peur et ne reculez pas devant les aboiements des dogues et des caniches libéraux car tout le peuple sénégalais est avec vous et s’en enchante.
Le héraut de l’alternance devient l’anti-héros de la démocratie. Ablaye suspend l’épée de Damoclès au-dessus de la tête des journalistes de la presse indépendante et des intellectuels soucieux de ne pas faillir à leur mission qui n’est rien d’autre que de guider, d’informer et d’éclairer l’opinion publique. Cependant, les bisbilles entre les ennemis de la démocratie et ces reverbères ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis belle lurette, ces derniers sont considérés par les dictateurs comme des ennemis jurés dans la mesure où nous ne pouvons pas égrener le chapelet des noms de journalistes ou d’intellectuels qui croupissent dans les geôles à travers le monde sans oublier ceux qui ont été agressés, tabassés ou canardés. A l’évidence, le métier du journaliste et la mission de l’intellectuel deviennent, de nos jours, de plus en plus une vocation à haut risque dans les pays comme le nôtre où règnent la médiocratie, la corruption, la concussion, la gabégie, la sinécure, le népotisme et le laxisme.
Il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu. De fait, Wade, le figurant, ne veut entendre personne parler de son rôle secondaire en tant qu’acteur de l’alternance censé remplir pleinement et dûment sa mission de chef d’Etat. Le surfeur des grandes vagues s’est noyé dans un verre d’eau, d’où le Wadisme a accouché d’une souris. Patatras !, patatras !...
Ablaye, le Wadisme s’est grippé et il ne faut pas s’en offusquer. Laissez les gens dire ce qu’ils pensent, laissez les gens se défouler. Patatras ! Patatras !... Soyez digne et démocrate en attendant l’alternance bis, qui nous illuminera, espérons-le, avec des lumières rassérénantes.
Ce journaliste qui a fait les frais du Wadisme, en l’occurrence Pape Alé Niang, n’est rien d’autre qu’un de mes camarades du Collège Momar Sène Wally et du lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque. Surprise, surprise,... je ne saurais terminer sans évoquer ces mots de Romain Gary prononcés en 1957, lors de son discours, le jour de la réception du prix Nobel de la Paix : «Je suis contre tous les systèmes politiques qui croient détenir le monopole de la vérité. Je suis contre tous les monopoles. (?) Je vomis toutes les vérités absolues et leurs applications totales. Prenez une vérité, levez-la prudemment à hauteur d’homme, voyez qui elle frappe, qui elle tue, qu’est-ce qu’elle épargne, qu’est-ce qu’elle rejette, sentez-la longuement, voyez si ça ne sent pas le cadavre, goûtez en gardant un bon moment sur la langue - mais soyez toujours prêts à recracher immédiatement. C’est cela la démocratie.»
Dame DIOP - Etudiant à l’Université de Nice Sophia Antipolis. / ddiopdame@hotmail.com
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