Le Sénégal est en passe de devenir le seul pays au monde où un ticket présidentiel (le Président et son Vice-président) pourrait être élu avec seulement 25% des suffrages exprimés. Nul besoin de souligner que ce tripatouillage de la Constitution Sénégalaise – le dernier d’une longue série – entraînerait de facto la suppression d’un rouage essentiel de la Loi électorale de ce pays : le second tour de scrutin sans lequel, Abdoulaye Wade, opposant en 2000, ne serait jamais parvenu au pouvoir. Et qu’un tel changement des règles du jeu, à quelques encablures des élections présidentielles de février 2012, est une forfaiture, une combine de bas étage que ni Senghor, ni Abdou Diouf n’auraient imaginée dans leurs magistères respectifs. Sans parler des récents découpages administratifs (dont le seul but est de remettre en cause les choix d’honnêtes citoyens qui ont préféré élire des conseils municipaux ou ruraux acquis à la cause de l’opposition) avec leur corollaire : la mort par balles du jeune Malick Bâ, le 30 mai 2011 à Sangalkam, dans la périphérie de la région de Dakar.
Il s’agit pour un homme de quatre-vingt-cinq ans (85) révolus, conscient du profond désir de changement exprimé par des sénégalais de tous bords, d’user de subterfuges pour se maintenir au pouvoir, après deux mandats consécutifs (2000 et 2007) autorisés par la Loi fondamentale du Sénégal. En d’autres termes, cette loi scélérate qui, sauf revirement, sera votée en procédure d’urgence par les députés de sa majorité mécanique (l’opposition ayant boycotté les dernières élections législatives de 2007), permettrait à son « ticket présidentiel » d’être élu d’office, sur le dos de 75% des électeurs qui auraient voté contre lui ou qui, au mieux, se seraient abstenus : scénarii inconcevables dans une démocratie digne de ce nom.
Or le Sénégal, quelles que pussent être les imperfections de son système, a toujours été un modèle du genre en Afrique : un havre de paix sociale et de stabilité politique aujourd’hui compromis par les agissements d’un régime rétrograde et liberticide. Des hommes sans étiquette et sans la moindre idée de la notion d’Etat, et qui traînent un lourd passif d’agressions physiques débouchant dans la plupart des cas sur des morts violentes. Plus d’une quinzaine de jeunes citoyens en dix années à peine d’exercice : ce qui veut dire en valeur absolue deux fois plus que Senghor et Diouf en quarante ans. Des dossiers sans suite judiciaire, souvent enterrés à la va-vite, ou qui dorment dans les tiroirs de magistrats aux ordres.
Nous pouvons affirmer, dans ces conditions précises, qu’une seule constante demeure : Abdoulaye Wade ne vit que pour parachever l’acte majeur de son parcours politique à savoir installer son fils au pouvoir. Faudrait-il pour cela tordre le cou à toutes les convenances républicaines ou diplomatiques ? Faudrait-il se désolidariser de ses pairs chefs d’Etat africains en allant à Benghazi soutenir ouvertement une rébellion, dans des termes peu amènes pour la Lybie et son peuple ? Nous voudrions être clairs en précisant que nous n’avons aucune sympathie pour Kadhafi et son système. Mais dans le même temps nous souffririons davantage du fait que notre pays soit la risée du monde à travers le comportement puéril et désinvolte de son chef. D’ailleurs, il n’est pas surprenant de constater que de tous les chefs d’Etat et de gouvernement du monde, Wade est le seul à assumer cette posture aussi calamiteuse qu’inédite.
A partir de là, nous sommes fondés à nous poser des questions sur les occurrences possibles entre ce brusque ralliement de Wade aux positions occidentales et le semblant d’omerta dont il bénéficie depuis peu de la part du pouvoir et des médias français. Nous avons en mémoire les articles au vitriol qui ont sanctionné son projet de Monument de la Renaissance Africaine. Le Président presque nonagénaire avait été descendu en flammes pour avoir dilapidé les maigres ressources de son pays dans des dépenses somptuaires. Il occupait alors la rubrique des « pestiférés » avec Mugabe, Gbagbo, Dadis Camara et Mamadou Tanja. De la sorte, comment expliquer ce silence bruissant autour de son régime au moment où celui-ci porte les coups les plus rudes à « l’exemplaire » démocratie sénégalaise ?
Il ne s’agit d’une quelconque ingérence dans les affaires intérieures du Sénégal, nous nous en passerons volontiers. Mais au surplus il y a quelque mérite à se conformer à une ligne diplomatique qui voudrait qu’on puisse au moins « s’inquiéter » des menaces qui pourraient planer sur un pays « frère » auquel vous unissent de forts liens historiques. Les médias français de leur côté pourraient difficilement esquiver les scènes de guérillas urbaines à l’intérieur ou aux abords immédiats de l’Assemblée Nationale à Dakar, ville réputée si calme, nonobstant une actualité internationale brûlante en Syrie ou en Lybie.
Les pouvoirs publics et les médias français nous ont habitués à plus de hauteur et de responsabilité dans leurs domaines de compétence respectifs ; ils ne sauraient être complaisants avec des régimes en porte-à-faux avec les valeurs qu’ils véhiculent depuis si longtemps à travers le monde. Autant dire que les petites combines d’officine et les calculs d’épicier n’y ont pas droit de cité, et que de toute façon le Peuple sénégalais ne se laissera pas faire.
A bon entendeur… Salut !
Duba & Baye Gana
39 Commentaires
Chers Intervenants
En Juin, 2011 (13:16 PM)Chers citoyens du monde! L'heure est grave du côté du Sénégal(Afrique de l'ouest). Le pays est bord de l'implosion. Des scènes de manifestations sont organisées dans tout le Pays pour montrer notre désaccord sur le projet de loi qui est en ce moment entrain d'être voté par l'Assemblée Nationale. Ce projet de loi permet d'éliminer le second tour des élections et réélire l'actuel Président avec 25% seulement des suffrages exprimés. Dans quels pays du monde un Président peut être élu démocratiquement avec seulement 25% des suffrages.Le peuple demande un referendum. J'interpelle l'attention de tous les médias du monde à en parler. N'attendez pas que des centaines de personnes perdent leur vie pour en parler. La presse locale n'est là que pour l'Etat. Laissez pas ce beau pays entre les mains de ce dictateur hypocrite qui est Abdoulaye Wade est un acte complice. Relayez pour l'amour de Dieu l'information. Un citoyen qui a peur pour son pays.
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En Juin, 2011 (13:16 PM)Niakhtou
En Juin, 2011 (13:20 PM)degage avec ta france
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En Juin, 2011 (13:23 PM)NOUS VOUS GARANTISSONS QU IL QUITTERA SOIT PAR LA MORT SOIT PAR COUP HUMILIANT D ICI LE 15 DU MOIS DE CHABA
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En Juin, 2011 (13:24 PM)NOUS VOUS GARANTISSONS QU IL QUITTERA SOIT PAR LA MORT SOIT PAR COUP HUMILIANT D ICI LE 15 DU MOIS DE CHABA
Temoin
En Juin, 2011 (13:24 PM)Zeuss
En Juin, 2011 (13:26 PM)Galsen
En Juin, 2011 (13:30 PM)Il est libre de se presenter comme candidat, les senegalais vont choisir, mais arreter de se placer derriere les dirigeants africains irréfléchis pour detruire ces peuples innocents, NOUS DISONS NON A CETTE COMPLICITE
Lazy
En Juin, 2011 (13:34 PM)Un grand bravo au peuple Senegalais et vigilance
De Normandie
En Juin, 2011 (13:36 PM)je suis désolé; on est indépendent dépuis 1960; grand et adulte
Galsen
En Juin, 2011 (13:36 PM)JUSQU'A QUAND CETTE DEMANDE D'AIDE?
Gouy
En Juin, 2011 (13:40 PM)Laye
En Juin, 2011 (13:43 PM)Africannnnn
En Juin, 2011 (13:45 PM)French
En Juin, 2011 (13:53 PM)Undefined
En Juin, 2011 (14:02 PM)A nous de montrer à W.
Ma Ko Wax
En Juin, 2011 (14:09 PM)Ma Ko Wax
En Juin, 2011 (14:16 PM)Prado
En Juin, 2011 (14:26 PM)Xeme
En Juin, 2011 (14:27 PM)Yof
En Juin, 2011 (14:35 PM)Undefined
En Juin, 2011 (14:49 PM)C est le destin du peuple Senegalais qui se joue et pour une fois, pouvons batir notre futur et destin sans une touche francaise?
Airborne
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En Juin, 2011 (15:23 PM)Undefined
En Juin, 2011 (15:24 PM)Sénégalais
En Juin, 2011 (15:38 PM)Xoromsi
En Juin, 2011 (15:51 PM)Tamsyr
En Juin, 2011 (17:42 PM)Wade aurait-il monnaye le silence du ticket SarkObama avec son voyage a Benghazi ?
Noums Diouf
En Juin, 2011 (17:51 PM)Qu'il est naïf WADE! au début,il avait sous estimé le peuple sénégalais,qui l'a laissé dire toutes conneries inimaginables:jusqu'à prétendre que son fils;à qui,il a confié la terre et le ciel du pays.De plus,il n'arrête pas de lui tisser des lauriers. KARIM EST BANQUIER KARIM EST PD mais c'est le numéro 2 après moi; KARIM peut occuper 5 portefeuilles ministériels car il est travailleur,alors que ses collègues et nous tous sommes des fainéants.WADE est un employé du peuple sénégalais et non le ROI DE CE PAYS. Aujourd'hui, il est licencié par son employeur LE PEUPLE! WADE DOIT PARTIR.
Papi
En Juin, 2011 (18:15 PM)C'est pour laisser faire.
Le deal Wade-Idy-Karim-Sarko existe bel et bien....
Un Mbam² A Paris
En Juin, 2011 (19:15 PM)donc MBAM² pour croire et attendre
Garba
En Juin, 2011 (20:07 PM)vive koudou gbagbo
vive simone gbagbo
vive ble goude
vive la nouvelle afrique subsaherienne
Dede
En Juin, 2011 (21:16 PM)Sans
En Juin, 2011 (23:06 PM)Moussa Diop
En Juin, 2011 (01:56 AM)Boudos
En Juin, 2011 (03:29 AM)Lok
En Juin, 2011 (03:44 AM)Undefined
En Juin, 2011 (07:14 AM)Quand la France ne dit rien vous ne trouvez pas ça normal et vous gueulez en disant qu'ils sont complices.
A part gueuler, que savez-vous faire les Messiers et Dames accrocs de Seneweb ?
Aldemba
En Juin, 2011 (18:16 PM)Debec
En Juin, 2011 (07:40 AM)Participer à la Discussion